Suite de notre programme, plus délicat celui-ci à exécuter : se garer devant le Ministère de l’Agriculture et essayer de rencontrer le nouveau ministre, remplaçant de Jean Glavany, François Patriat.
Nous entreprenons donc le chemin qui nous sépare de la rue de Varennes. Au début de ce périple, rien à signaler car nous franchissons sans aucun problème les différents axes.
Arrivés derrière les Invalides, nous sommes surpris par l’arrivée d’une Citroën Xsara grise qui arbore sur le toit un gyrophare bleu. Elle nous dépasse, se place devant notre tracteur et nous bloque. Quatre hommes en costumes en descendent en nous montrant des cartes de police : "Que faites-vous là ?".
Voyant la situation se dégrader, nous jouons cartes sur table et nous leur déclarons notre véritable identité.
Comme la loi nous l’autorise, nous tentons de connaître les noms et matricules de ces policiers. Mais, nous avons droit à une réponse glaciale : "nous sommes tenus au secret".
En revanche, nous n’avons pas le choix et nous sommes obligés de leur communiquer nos identités et les papiers des véhicules. Seul petit problème, le tracteur étant neuf ne dispose d’aucune carte grise, ni d’immatriculation ; deux éléments difficiles à faire passer à des forces de l’ordre.
Renseignements pris auprès de leur hiérarchie, le responsable nous fait part de notre sort : "En cette période électorale, nous ne pouvons laisser en circulation à Paris un tel engin à proximité de lieux sensibles. C’est pour cette raison que nous vous avons arrêté. Nous immobilisons le tracteur et nous allons vous raccompagner au salon de l’Agriculture avec une escorte de motards".
En effet, après une bonne demi-heure d’attente, deux motards apparaissent. A notre grande surprise, les deux hommes nous signalent qu’ils reviendront plus tard car ils doivent faire le plein d’essence.
Une fois cette corvée effectuée, notre escorte revient plus de 20 minutes après et nous commençons notre retour vers la porte de Versailles.
Sirènes hurlantes avec les deux motos suivies du tracteur et enfin de la Xsara des RG, nous traversons donc la capitale. Malgré l’utilisation des couloirs de bus, nous mettons environ 30 minutes pour regagner notre point de départ, soit plus du double que la durée de l’aller. Un comble !
Moralité : En dépit de la lenteur du convoi (environ 40 km/h), il faut bien reconnaître que traverser Paris, sirènes hurlantes à bord d’un tracteur est un privilège rare dans une vie que nous conseillons à tous ceux qui souhaitent se faire remarquer ou qui désireraient rivaliser avec le Président de la République.
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