Niche Mobility : une start-up espagnole mise sur le vélo facile
La start-up espagnole Niche Mobility s’est donné pour mission de révolutionner le vélo électrique en misant sur une gestion de l’effort automatisée.

Le marché du vélo stagne, mais la technologie qui anime le monde de la mobilité et plus particulièrement celui du cycle semble avoir franchi un plafond de verre. Imaginez un vélo sans vitesse à passer, dont le moteur bénéficierait d’un freinage magnétique régénératif, d’une marche arrière et d’une adaptation instantanée au rythme de pédalage. Ajoutez une assistance en montée avec la possibilité de démarrer en côte et enfin, de bénéficier des mises à jour à distance.
Bon, en réalité, ça existe presque déjà. Le moteur Bosch Cargo associé à une transmission Enviolo Automatique offre presque tout ça. Presque, car il manque ce freinage régénératif.

Niche Mobility et la technologie ADTS (Automatic Digital Transmission System)
Niche mobility va plus loin. Leur technologie ADTS supprime totalement les dérailleurs et les changements de vitesses mécaniques. Mais il y a toujours une transmission par chaîne. Le moteur, la transmission et le logiciel sont réunis dans un seul bloc, offrant :
- Un changement de rapport continu et automatique,
- Un freinage régénératif,
- Un mode marche arrière,
- Un assistant de pente (Hill Smart Assist),
- Et des mises à jour à distance.
L’utilisateur règle simplement sa cadence de pédalage préférée, et le système adapte automatiquement le rapport pour maintenir un pédalage fluide : « Do nothing, just pedal. »
Une approche tout-en-un qui a un revers : en cas de problème (et ils peuvent être nombreux et récurrents, même dans un système de vélos), vous ne pouvez plus rien faire. Et nous savons tous que le talon d’Achille de toutes ces jeunes pousses est le service après-vente (en plus du suivi). Qu’importe les levées de fonds.
Production et partenariats
Et les levées de fonds, parlons-en !
Après avoir levé 1,6 million d’euros, Niche Mobility a présenté ses prototypes au Sea Otter Europe et a rencontré un fort intérêt de plus de 30 marques lors du salon Eurobike 2025.Des essais pilotes sont prévus pour la fin 2025, suivis d’un roadshow européen (Allemagne, Benelux, France).
La production démarrera fin 2026 grâce à un partenariat industriel avec Copreci, filiale du groupe basque Mondragon, spécialisée dans la fabrication d’appareils électroménagers pour, espérons-le, une histoire différente de celle d’Angell avec Seb.

Objectif : 40 000 unités par an d’ici trois ans
Dans un marché qui repose sur plus de 4 millions de ventes annuelles (4 067 517 exactement), viser 1/1000ᵉ du marché à son lancement ne semble pas être une ambition démesurée.
Les acteurs sont certes nombreux (Bafang, Bosch, Yamaha qui a racheté Brose, Shimano) mais aucun ne peut se prévaloir de proposer un système tout-en-un automatisé de la sorte.
Niche Mobility a tout de même des arguments intéressants pour les marques plus modestes de cet énorme gâteau qu’est le vélo électrique :
- Un système tout-en-un : moteur + boîte + logiciel → un seul fournisseur.
- Moins de pièces
- Gain de poids estimé à 1,2 kg sur un vélo équipé
- Temps d’assemblage réduit de 45 minutes (et ça, c’est un argument de poids)
- Compatible avec des motorisations 250 W ou 450 W et des batteries de 650 Wh.
Évidemment, il se pose la question des tarifs hors taxe et des exigences. Bosch vend une fiabilité hors pair à un tarif élevé, quand Shimano, plus abordable, essuie bon nombre de SAV. Bafang est en train de se refaire une réputation et Yamaha est encore trop confidentiel.
Niche Mobility propose, pour le moment, une gamme de 3 motorisations.

Pour le PDG Marc Barceló, « ce système ne remplace pas seulement le dérailleur, mais la complexité même du vélo électrique moderne ».
N.D.L.R. : ce n’est pas faux, car outre l’harmonisation des composants (tant sur le fonctionnement que sur l’approvisionnement), il y a également une complexité d’utilisation pour les nouveaux utilisateurs.
Selon lui, la transmission numérique deviendra la norme sur les vélos électriques urbains et lifestyle dans les années à venir. Et sur ce point, il n’a pas tort. En effet, nous assistons à un marché qui se divise, avec une partie des utilisateurs qui revient au vélo musculaire (non électrique donc) et une autre qui cherche, au contraire, un véhicule de déplacement confortable. Cette seconde branche appréciera un système de la sorte, encore une fois, uniquement si la fiabilité suit. Enfin, la démocratisation des vélos-cargos (longtails, biporteurs, triporteurs) va amplifier la demande de ce genre de propositions.
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