2. Sur la route : étonnamment agréable
Les idées reçues ont la vie dure, même pour un journaliste automobile. D'autant qu'elles se vérifient encore parfois. Les origines américaines du Edge nous laissaient donc craindre un comportement très typé "highways", et donc fort pataud, axé sur le confort, et à l'efficacité laissée au placard.
Mais c'était sans oublier que depuis la dernière Focus, la stratégie de Ford est de produire des véhicules mondiaux, adaptés et distribués sans grandes évolutions ni différences sur tous les marchés. Le Edge est de ceux-là. Et c'est donc une bonne surprise qui nous attendait volant en main.
En effet, loin d'être un veau pachydermique doté de suspensions dignes d'Hollywood (le chewing-gum, pas le boulevard, s'entend), le Edge un SUV plutôt dynamique. Certes, nous disposions d'un modèle en finition Sport, et donc doté de suspensions raffermies par rapport au châssis standard, mais l'on sent que le compromis confort/comportement a été bien étudié. Le roulis est bien contenu, l'amortissement progressif, aussi bien en compression qu'en détente. Et cela en arrivant, malgré les jantes de 20 pouces, à préserver un excellent confort.
Attention, nous ne sommes pas ici en train de dire que ce beau bébé de presque 2 tonnes sur la balance est fait pour les spéciales de rallye. Non. Mais il se débrouille bien, même sur petite route, et peut surprendre avec des vitesses de passage en courbe disons… déraisonnables. Mais il est tout de même rattrapé par son poids, qui se ressent surtout au freinage, d'autant que la pédale de frein est assez dure. Et un excès d'optimisme le fera glisser (d'abord de l'arrière) de façon progressive et tout à fait maîtrisable.
La direction est assez précise et vive, mais manque de retour d'information. Notre modèle Sport est doté à ce propos d'une direction adaptative, qui fait varier la démultiplication de celle-ci selon la vitesse. Peu de tours de volant à basse vitesse pour faciliter les manœuvres, mais elle devient plus directe à haute vitesse. Un peu déroutant au début, mais on s'y fait vite.
Un moteur juste suffisant, une consommation élevée, un silence appréciable
Le moteur en lui-même, malgré ses 210 ch et 450 Nm de couple, n'est pas un foudre de guerre. Après un décollage tout en… douceur, il emmène ensuite la masse avec aisance, mais sans une once de sportivité. Traduction : on ne manque jamais de puissance en conduite de tous les jours, mais ceux qui aiment un peu de dynamisme trouveront qu'il rame. Dans tous les cas les 210 ch sont un minimum, d'autant que la boîte Powershift obligatoire avec ce niveau de puissance mange un peu de chevaux. Elle est en tout cas d'un bon agrément général. Toutefois on se prend à espérer une motorisation un peu plus velue. Pourquoi pas en essence à l'avenir ?
La consommation, que nous ne sommes pas parvenus à faire descendre sous les 8,5 litres de moyenne à l'ODB, sans éco-conduite particulière, est élevée dans l'absolu, mais pas étonnante en regard du gabarit et du poids de la bête. Oubliez évidemment les 5,9 litres en mixte officiels, ils sont utopiques.
Finissons avec un dernier bon point : l'insonorisation. Le seul cas de figure où le Edge laisse filtrer quelques décibels est lors des franches accélérations. Le reste du temps, et aidé en cela par le système de réduction active du bruit (les haut-parleurs produisent des "contre sons" pour annuler certaines fréquences de bruits, captées par des micros), le silence est assez remarquable. Même à haute vitesse, il est possible de converser avec les passagers sans élever la voix.
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