2. Sur la route - Confort et impressions de conduite en ville, sur routes et autoroutes
Sortir de Paris depuis le parvis du Sacré Cœur un lundi matin à 7 h 30, cela n'est pas aussi facile, et tout commence dans un trafic à l'arrêt quasi complet sur le périphérique entre Porte de Saint Ouen et Porte de Bercy. Cela donne largement le temps de commencer à se familiariser avec l'habitacle du Karoq. Les réglages électriques du siège conducteur permettent de se concocter une position de conduite aux petits oignons, le système multimédia avec son grand écran se montre facile à utiliser et la boîte DSG permet d'économiser sa cheville gauche en l'absence de pédale d'embrayage. Par contre, malgré le Stop&Start, la consommation du 1.5 TSI s'affole, dépassant allègrement les 9 litres de moyenne sur ces premiers kilomètres.
Le jour se lève alors qu'enfin nous quittons le célèbre boulevard parisien pour aller rejoindre l'A4 direction, dans un premier temps, l'Allemagne. Dès les premiers kilomètres de voies rapides, le Karoq se présente déjà comme un bon compagnon de voyage, à la fois silencieux et confortable malgré une pluie se faisant de plus en plus intense. L'option des jantes de 19 pouces laissait craindre quelques répercussions sèches dans l'habitacle mais il n'en est rien et ce, malgré l'absence de suspensions pilotées. La consommation affichée à l'ordinateur de bord baisse décilitre par décilitre pour s'établir à 7,5 l/100 km de moyenne : c'est mieux, mais cela reste très élevé pour une vitesse stabilisée au régulateur à la limitation légale.
Les heures et les kilomètres s'égrènent rapidement et nous voilà déjà à la frontière allemande alors que la luminosité a fortement décliné et qu'il pleut toujours autant. En ajoutant des chantiers se succédant et un trafic intense, nous ne pourrons malheureusement pas décemment profiter des fameuses portions d'autobahn sans limitation de vitesses, ne parvenant même pas à dépasser celles de l'Hexagone. Par contre, le bitume de moins bonne qualité outre-Rhin met un peu plus à l'épreuve les suspensions qui continuent cependant d'offrir un tampon acceptable. De plus, malgré un fort vent latéral dont se plaint la majorité de mes collègues dans leur Skoda respective, le Karoq se montre, lui, impassible.
Après avoir franchi la frontière tchèque et passé la nuit dans la petite ville de Karlovy Vary, nous repartons direction Mlada Boleslav où se situent l'usine et le berceau de Skoda avant de finalement rejoindre Prague. La nécessité de tourner une partie de notre reportage avec les voitures dans la ville permet cette fois-ci d'apprécier la maniabilité du Karoq en milieu urbain. Avec sa longueur de 4,38 m et un diamètre de braquage de 10,2 m, il se sort très bien de cet exercice, se faufilant sans peine dans les rues étroites et faisant demi-tour dans un mouchoir de poche. Cependant, la consommation repart à la hausse, dépassant à nouveau les 8 litres, et le flanc en 40 des pneus en 235 de large et 19 pouces de diamètre ne parvient plus à absorber les intenses vibrations sur les nombreux axes pavés.
Le soleil se lève sur la capitale tchèque avec, pour la première fois depuis le début de notre périple, un ciel d'un bleu éclatant sans l'ombre d'un nuage. Une véritable épreuve attend cependant le Karoq puisque la première étape du jour est au Circuit de Brno qui nous appartient pour la journée. il va y effectuer plusieurs tours tambour battant, un exercice pour lequel il n'est bien évidemment absolument pas conçu. Mais c'est une excellente occasion pour, d'abord, voir ce qu'a ce 1.5 TSI dans le ventre, ainsi que la réactivité de la boîte DSG en mode manuel. Et le bilan est… moyen. Brno est un circuit rapide gommant les sensations et, quand on y ajoute le caractère très linéaire du moteur restant très silencieux même à l'approche de la zone rouge, on ne peut pas dire que des torrents d'adrénaline circulent dans le corps du conducteur, même en tutoyant les 200 km/h au bout de la plus longue ligne droite de la piste. C'est surtout dans la portion sinueuse et fortement dénivelée qu'il faut jouer des palettes mais le temps semble être infini entre impulsion et changement de vitesse effectif, au point de finir par se remettre en mode automatique pour laisser l'électronique reprendre la main. Curieusement, c'est le maintien de caisse qui se montre le plus étonnant : malgré un centre de gravité par nature élevé, la prise de roulis reste minime et, si la direction manque clairement de ressenti, elle se montre tout à fait précise. Le freinage se montre aussi à la hauteur de la tâche pourtant extrême qui lui est demandée, le Karoq avouant une masse presque raisonnable, à 1 318 kg sur la balance. Une fois sortis du circuit, nous nous dirigeons alors vers la frontière slovaque, trouvant refuge dans un hôtel pour la nuit au cœur de la forêt juste avant de la franchir.
Le lendemain matin, les températures nocturnes largement négatives ont laissé une bonne couche de givre sur les voitures mais aussi sur la route tout en lacets qui nous a emmenés jusqu'ici et sur laquelle nous devons une fois de plus réaliser une partie de notre reportage. Malgré donc une adhérence précaire, le Karoq continue de se montrer sécurisant et de faire preuve d'un dynamisme satisfaisant. Mais un nuage passe sur cette sérénité avec un voyant s'allumant au tableau de bord signalant une perte de pression sur… les deux pneus de droite. Peut-être à cause d'une attaque de vibreur un peu agressive la veille ? Alors loin de tout, nous choisissons de l'ignorer cordialement et de continuer notre route qui nous emmène vers la magnifique et pittoresque ville d'Olomouc où nous ferons étape pour la nuit.
Le jour suivant, la pluie est à nouveau de la partie mais ce n'est pas la seule mauvaise nouvelle : les deux pneus droits de Karoq sont parfaitement à plat. Une bonne occasion pour tester le réseau de garagistes de la République Tchèque. Ce n'est qu'au troisième que nous en trouverons un disposant en stock de pneus hiver en 235/40R19 et après avoir réglé 95 € de dépanneuse et 450 € pour le train de pneus lui-même, nous voilà à nouveau sur la route avant le déjeuner pour repasser par Prague pour profiter de son spectaculaie Marché de Noël avant, enfin, de repartir vers l'ouest afin de rentrer à Paris.
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