Comme son nom l’indique, le genre « crossover » est le fruit d’un croisement d’influences, une alternative à la norme sensée apporter l’émotion, le déclic coup de cœur qui constituent une motivation d’achat paraît-il aujourd’hui essentielle pour de plus en plus de clients. « Consommateurs d’aujourd’hui, nous ne sommes plus disposés à accepter le terne, le conventionnel, le convenu. Nous voulons du nouveau, du différent… en particulier dans le domaine de l’automobile. Grâce au Nissan Qashqai, c’est chose faite. Voici enfin une vraie nouveauté ! Terminé le temps des voitures ennuyeuses. » confiait récemment Carlos Tavares, Executive Vice President de Nissan. Dans ce discours, l’un des proches de Carlos Goshn annonce la couleur, même s’il se garde bien d’avancer que l’innovation touche plus la partie technique que l’esthétique.
Le Nissan Qashqai devrait séduire des acheteurs de compactes (segment C/M1), lassés des berlines trop conventionnelles avant tout grâce à son design, avec certains détails repris du Murano comme par exemple la 3ème vitre latérale arrière oblique. Le coup de crayon n’est évidemment pas résolument « jeune et branchouille », il se veut avant tout consensuel afin de rallier un maximum de suffrages. Nous n’émettrons pas d’avis tranché sur son design, mais on notera toutefois qu’il nous a paru plus séduisant in situ, dans les rues de Barcelone ou sur les chemins poussiéreux que sous les spots du salon de l’auto.
Présenté lors du Mondial de l’Automobile de Paris 2006, le Qashqai est le premier modèle global de Nissan produit en Europe (dessiné, conçu et assemblé en Grande-Bretagne). Interprétation nettement modifiée du concept car éponyme du Salon de l’Automobile de Genève 2004, le dernier-né de la marque compte séduire 100 000 clients en Europe dès 2007 (2,5 % du segment C/M1) et 10 500 en France (12 000 en année pleine) à des tarifs qui se situent entre le minispace Note et le SUV X-Trail, le cœur de gamme se situant entre 23 000 et 28 000 €, même si le premier prix s’affiche à 18 900 euros. Les volumes prévus en France dépasseront ceux de l’Almera et le Tino réunis dans les meilleures années de leur carrière (2000 et 2001) et feront beaucoup mieux que sur les cinq dernières. Plus de 20 000 autres devraient trouver preneur en Australie, dans les pays du Golfe Persique et au Japon. Au total, c’est plus que si Nissan avait proposé une super-Almera aux prestations supérieures à la Golf actuelle, la nouvelle Almera se serait vendue 4 fois moins malgré ses qualités que l’allemande, icône indéboulonnable parmi les berlines compactes. C’est bien l’espoir d’un meilleur retour sur investissement (320 millions d’euros) qui explique l’arrivée de Nissan dans la niche des crossover.
A 4,31 m, la longueur est à peine supérieure à celle de la Golf ou de la 307, inférieure à celle de la Ford Focus ( et égale au RAV4 dans sa version de base sans roue de secours proéminente). C’est pour cela que nous avons exclu de ses concurrents les SUV qui dépassent 4,50 m comme le Mitsubishi Outlander ou le Honda CR-V, tout comme les grands breaks surélevés tels que l’Audi Allroad ou la Subaru Legacy Outback. Culminant à 1,60 m et des poussières juste au-dessus de celle d’un Forester, la hauteur se situe une douzaine de centimètres en dessous des berlines compactes classiques et en dessous des SUV compacts, de 6 à une quinzaine de centimètres (130 mm plus bas en moyenne). C’est là une de ses caractéristiques majeures, ce qui ne l’empêche pas de disposer d’une garde au sol de 200 mm comme la plupart de ses rivaux. Ni d’une garde au toit satisfaisante. Si l’empattement, 2631 mm, à peine supérieur à celui de la berline Mégane pourrait laisser croire au réemploi de la plateforme de cette dernière et à des places arrière exiguës, il n’est est rien. Le Qashqai emprunte la plateforme C inédite en Europe, étrennée par la récente Nissan Lafesta au Japon, et offre un très bon compromis habitabilité/encombrement.
Sans sacrifier la capacité de chargement qui se situe dans la bonne moyenne, supérieure à la plupart des berline du segment et généralement inférieure aux SUV compacts. Le volume disponible va de 410 litres en 5 places sous le cache-bagages à 1513 litres en 2 places. La modularité de la banquette laisse à désirer, l’assise de banquette restant fixe. Le simple rabattement des dossiers (40/60) n’offre pas une aire de chargement plane. Le volet de hayon bien échancré permet un accès aisé au coffre.
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