La Formule V (1962-19...)
Contrairement aux apparences, la Formule V qui puise la majorité de ses organes mécaniques sur la VW Coccinelle, n'est pas née en Allemagne mais aux Etats-Unis. C'est à Savannah, en Floride, que la première formule V voit le jour en 1962 sous l'impulsion de Hubert Brundage, concessionnaire local Volkswagen. Engagée dans une épreuve de formule libre disputée sur le terrain d'aviationde la vile, la petite monoplace toute ronde et haute sur pattes va se jouer des Porsche et autres MG avec son minuscule moteur VW 1200. Un premier succès qui encourage Brundage et ses associés à établir un réglement visant à créer une formule monotype bonmarché. Reconnue par le SCCA (Sport Cars Club of America en 1963, la formule V organise son premier championnat l'année suivante. C'est la fameuse Semaine de Nassau disputée à l'époque de Noël aux Bahamas en 1965 qui va la faire sortir de l'anonymat. Une preuve de Formule V, accueillant quelques uns des meilleurs spécialistes américains de la catégorie Sport ainsi que des pilotes de F1 y est disputée en lever de rideau de la course de prototypes. Bruce Mc Laren s'impose devant Chris Amon tandis que les Guney, Rodriguez et autres Ireland se sont surtout bien amusés... La renommée de cette course jette bientôt les bases d'une association pour la diffusion de la formule V en Europe mais aussi d'une première scission : l'Amérique conserve ses moteurs 1200 "gonlés" tandis que l'Europe choisit des 1300 de série pour réduire les coûts.
L'Allemagne qui apporte le soutien de son réseau VW et l'Autriche où sont construites les premières monoplaces-des Austro V chez Porsche Salzburg- sont logiquement les plus dynamiqes. La première épreuve de formule V se dispute en avril 1966 sur le circuit d'Hockenheim, suivie bientôt de nombreuses courses en Autriche, Pays-Bas, Belgique et Scandinavie organisées en championnat dès l'année suivante. En revanche, malgré l'instauratin d'une Coupe Maurice Trintignant en 1967, la formule V ne réussira pas à s'implanter en France tout comme elle ne séduira pas davantage les Italiens. Ainsi, le championnat d'Europe mis en place en 1968 est avant tout un championnat de l'Europe du nord etde l'est. Il n'en réunit pas moins près de 80 pilotes sélectionnés par pays pour trois finales disputées en Allemagne, Suède et Autriche. Les Autrichiens qui dominent le débat européen (Marko, Lauda, Riedl, Quester, Peter, Pankl, Huber, Koinigg) seront portant battus à plate-couture par les Américains lors du premier championnat du monde organisé en janvier 1969 à Daytona. Les Steve Peiper, Jim Mc Daniel ou Bill Scott, grands vainqueurs, ne sont pourtant pas des "foudres de guerre"-l'anonymat de leur carrière en témoigne- mais ils bénéficient simplement d'une supériorité technique écrasante avec leurs moteurs 1200 "gonflés". La formule de promotion la plus répandue dans le monde passe, non seulement à côté d'une vocation planétaire mais perd aussi de son cédit. Difficile, en effet, d'établir une véritable hiérachie parmi les pilotes avec un telle disparité de niveaux dans les différents championnats. Hormis, quelques exceptions notoires (Lauda), la formule V ne sera jamais le meilleur tremplin vers les forules supérieures. L'avènement de la Formule Super V en 1971-de fines monoplaces modernes et très performantes avec leur moteur 1600 de 150 ch- jouera davantage ce rôle et sonnera le glas de ces "gros scarabées" patauds.
Il sont sortis des rangs : Niki Lada, Helmut Marko (F1 BRM 1971/72), Dieter Quester (F2 et "pilier" de l'équipe BMW de 1968 à 1995), Leo Kinnunen (F1 et pilote officiel Porsche 917), Gijs Van Lennep (F1 et double vainqueur des 24 Heures du Mans), Brian Henton (F1 avec Tyrrell/Toleman), Hanelore Werner (une des rares pilotes féminines de F2 1971/72) ; Harald Ertl (F1 sur Hesketh en 1975), Helmut Koinigg (F1 sur Surtees en 1974), Manfred Schurti (pilote officiel Porsche 1973/77).
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