Grand plaisir non coupable au volant de l’Alpine A290 Rallye
Alpine engage sa petite A290 en rallye. Une auto déjà plaisante en version de série, alors quelles sensations procure-t-elle dans cette déclinaison « coursifiée » ? Réponse après quelques tours de circuit.

L’Alpine A290, c’est la GTi des temps modernes, ou plus exactement celle qui se veut politiquement correcte. S’il faut faire l’impasse sur le plaisir mécanique, son conducteur peut compter sur ses accélérations solides (du moins pour la GT Performance) et son châssis rigoureux.
Pour les pilotes en herbe, et ceux qui ne souhaitent pas trop abîmer la planète, la marque lance l’A290 Rallye, une bombinette qui courra pour la première fois en novembre prochain sur le rallye de l’Indre. Le but : rendre la discipline accessible malgré une voiture préparée pour affronter le bitume de nos petites routes.
En plus des éléments obligatoires comme l’arceau, elle profite de trains roulants modifiés puisqu’elle est chaussée de jantes OZ de 18 pouces et de pneus Michelin de compétition (gomme tendre pour le mouillé ou le sec), de porte-fusées, bras inférieurs et ressorts spécifiques, d’amortisseurs ALP Racing, de barres antiroulis plus raides et d’un carrossage réglable.

Le pilote peut aussi compter sur le système de freinage avant repris de l’A390 (étriers six pistons et disque de 350 mm de diamètre), sur un bloc ABS recalibré et un frein à main hydraulique pour les épingles. Surtout, il a droit à un différentiel à glissement limité mécanique ZF, un équipement qui fait défaut au modèle de série.
Côté chaîne de traction, l’électromoteur développe toujours 220 ch et 300 Nm de couple et la batterie contient 52 kWh. Seule la partie refroidissement est optimisée avec un échangeur plus gros notamment. Afin de conserver les coûts, l’architecture électronique est conservée. C’est pour cela qu’elle conserve le combiné d’instrumentation… et sa caméra de recul ! Alors combien faut-il pour s’offrir cette A290 Rallye ? 59 900 € HT.
Plaisir garanti

En chanceux journalistes automobiles que nous sommes, Alpine nous a proposé d’effectuer quelques tours de pistes au volant de son nouveau joujou. Rendez-vous est pris sur une partie du circuit routier de l’Utac Linas-Monthléry afin d’effectuer quelques tours. Bien sûr, la météo n’est pas avec nous : 13 degrés seulement, un revêtement gras et mouillé sur lit de feuilles mortes. Il y a meilleures conditions, d’autant que les rails à proximité du tarmac ne pardonnent aucune erreur.
J’ai toutefois la chance d’avoir comme « copilote » David Praschl, le pilote d’essais maison. D’emblée, il tente de me rassurer en indiquant que nous sommes chaussés de pneus tendres prévus pour le sec, qu’il faut juste chauffer un peu. Seulement, le temps de chauffe à peine débuter que la pluie décide de faire son retour…
De toute façon, loin l’idée de claquer un temps au volant de cette Alpine puisqu’en plus de découvrir l’auto, je dois faire de même avec ce circuit au revêtement changeant et aux virages se négociant parfois à l’aveugle.
Un freinage d’enfer !
Après deux tours de mise en jambes, je passe aux choses un peu plus sérieuses. Ce qui frappe au premier abord est l’attaque de la pédale de frein, un mordant fort et immédiat inconnu sur une voiture de série, qui nécessite un temps d’adaptation. L’autre bonne surprise de ce freinage réside dans sa grande efficacité, malgré les pneumatiques pas vraiment adaptés aux conditions. Les « freine-tard » pourront s’en donner à cœur joie !

La direction permet aussi de définir le niveau d’adhérence avec justesse, un sentiment alimenté par les pneumatiques. Mettant rapidement en confiance, cette A290 Rallye distille également un réel équilibre, une répartition qui répond toutefois à la physique et notamment aux transferts de charge. Tout en profitant d’un train avant rivé au sol, le train arrière ne se fait pas prier pour pivoter et aider à tourner, efficace et très plaisant. Pour les plus gourmands et les épingles, le frein à main hydraulique idéalement placé et plutôt facile à doser reste la cerise sur le gâteau.
Au final, cette A290 Rallye regroupe les éléments indispensables : grandes capacités de décélérations, direction communicative et châssis vivant. Un pilote de rallye serait très certainement plus critique, notamment envers les accélérations, qui paraissent sages par rapport aux capacités de l’auto.
Mais je ne suis pas pilote, et ces quelques tours au volant de cette Alpine m’ont mis la banane. Une sensation de moins en moins commune de nos jours pour un journaliste automobile.

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