1-Isuzu
Petit constructeur mais énorme surprise sur le stand de la marque japonaise. Les deux hôtesses sont souriantes mais rien de plus. Paul commence prudemment la discussion. Cool, cool ! Il ne s'agit pas de froisser la douceur asiatique. Du tact, de la courtoisie, et surtout prendre son temps. D'abord, gagner la confiance. On sortira l'artillerie lourde - pardon pour l'expression - après.
Le jeune vieux roublard, il n'a pas trente ans, mène son affaire de main de maître. C'est en habitant Paris que Paul a fait le tour du monde. "L'asiatique", il l'a connaît bien pour avoir longtemps sévi avenue de Choisy au point qu'il ne lui est plus possible de se rendre dans le 13e que déguisé. Mais pas d'excès de confiance pour autant. Son diplôme de "tombeur", il l'a obtenu en acceptant l'idée que jamais une affaire n'était conclue d'avance. De la race des grands, donc…
Un climat propice s'installe… L'ambiance se détend… Les minutes passent… Il marque des points, il le sait. Il leur invente qu'il a vécu au Japon deux ans, qu'il envisage de retourner là-bas pour revoir les plus belles femmes du monde. Elles sourient, flattées, un pied pris au piège. L'une des deux hôtesses se dirige vers un client. Paul ne pouvait espérer mieux. Face à face avec la proie. Elle doit se rendre dans sa famille au Japon en décembre. "Avec plaisir" réplique Paul qui saisit l'occasion pour s'inviter chez elle. Il vient de passer la "deuz". Faire croire au coup de foudre, ça marche toujours. Elle rougit. Le KO n'est pas loin. Il faut asséner cette fois le coup de grâce.
Paul va au pupitre pour demander un papier afin de noter son numéro de téléphone. En échange, l'hôtesse lui rend la pareille en lui communiquant le sien ainsi que son adresse e-mail, avec à côté de sa signature, trois petits cœurs. Fermez le banc et chapeau Monsieur le Tombeur qui décroche des coordonnées prometteuses en 23 minutes et 15 secondes.
2-Nissan
Vêtue d'une tenue pas trop sexy, les hôtesses de Nissan sont loin d'être à tomber. Malgré cet a-priori, Paul ne baisse pas les bras et attaque sans aucune retenue : "Vous êtes plutôt craquante, vous faites quoi ce soir". Gonflé notre tombeur. Mais ces gens là marchent aussi à l'intuition. Quand la raison leur impose de rebrousser marche arrière, leur instinct leur apprend parfois qu'il y a un coup à jouer. Et Paul est joueur… Badaboum, il attaque direct, droit dans les yeux pour voir un peu ce que la gazelle a dans le ventre. Le gars ne s'est pas trompé. Il ne prend pas de droite. Tout d'abord gênée, la jeune fille baisse les yeux. Serait-il tombé sur une perle rare, l'oie blanche effarée mais conquise par tant d'impolitesse ?
Ce registre là, notre Paul le connaît aussi très bien pour être souvent allé chercher sa petite sœur à la sortie d'une école catholique non mixte de Neuilly-sur-Seine. Plus d'une effarouchée atavique a fini dans son lit. Son charme commence à faire son effet et la discussion s'étend. Des sourires s'échangent et une complicité commence à naître. Quand Paul demande son numéro de téléphone à l'hôtesse, celle-ci lui répond malicieusement : "Repasse plus tard. Ma chef est derrière ; je ne peux pas trop rester avec toi, ça va faire louche". Autrement dit : "C'est quand tu veux, où tu veux". Mais Paul est plus un Don Juan qu'un séducteur. Il a déjà gagné.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération