Les Porsche 956 ont réalisé un triplé parfait aux 24 Heures du Mans. Elles resteront invaincues dans la Sarthe pendant six ans, vont rafler des centaines de victoires sur les cinq continents et cumuler des titres de gloire dans tous les championnats. Née avec le groupe C en 1982, elle disparaîtra avec lui dix ans plus tard.
A la fin des années soixante-dix, l'endurance va mal. Délaissée pour ne pas dire sabotée par le pouvoir sportif, elle n'intéresse plus les médias et voit son public se raréfier au seul profit de la Formule 1. Il est vrai que la superposition de deux championnats du monde réservés aux Groupe 5 (silhouettes) et Groupe 6 (prototypes) conjuguée à l'émergence de catégories nord-américaines spécifiques (IMSA) a de quoi dérouter le spectateur moyen. L'abandon de la classe prototypes par les grands constructeurs (Alpine Renault, Porsche), puis un championnat "silhouette" se réduisant à de simples luttes entre des préparateurs allemands de Porsche 935, finiront par asséner le coup de grâce à la discipline.
Seuls les organisateurs des 24 Heures du Mans parviennent encore à sauver le spectacle avec la création d'une catégorie GTP et en autorisant une mixité entre les catégories. Ils vont inspirer, notamment sur le plan de la consommation de carburant, la refonte des règlements sportifs entrant en vigueur en 1982. Les imposantes silhouettes et les frêles barquettes disparaissent du championnat du monde au profit du seul Groupe C. Pour résumer, il est ouvert aux voitures à carrosseries fermées pesant 800 kg, dotées d'une hauteur minimale de pare-brise de 1 mètre, propulsées par un moteur atmosphérique ou turbo d'une cylindrée libre et possédant des réservoirs de carburant d'une contenance maximum de 100 litres.
La capacité limitée des réservoirs impliquant une consommation modérée qui veut à priori préserver les chances entre les concurrents équipés de mécaniques suralimentés ou atmosphériques, sera la clef de la réussite de la formule. La diversité de choix sera de mise quant aux moteurs : turbos de cylindrée moyenne ou de faible cylindrée à plus ou moins haute pression de suralimentation, gros turbos basse pression, V8 "stock blocs" ou V12 de forte cylindrée mais peu gourmands et bien sûr les infatigables V8 Cosworth.
Les projets se multiplient, tant chez les artisans que chez les grands constructeurs, les Américains, même, sortent de leur isolement avec une série IMSA calquée à quelques détails près sur le championnat du monde... Connaissant une rare stabilité de près d'une décennie, les Groupe C verront la renaissance de l'endurance avec le retour de Jaguar, Aston Martin, et Mercedes, l'arrivée des Japonais (Toyota, Nissan, Mazda), la courageuse résistance de Rondeau ou encore l'émergence de l'équipe Courage. En attendant cet âge d'or promis (et tenu !) pour la fin de la décennie 80, Porsche est le seul constructeur face à des artisans, à s'engager massivement en 1982. Le constructeur allemand va en cueillir les lauriers par branches entières...
Forum :
-
Quelles sont les voitures de courses qui ont marqué l'histoire ?
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération