2. Volvo V60 - Sur la route : confort et impressions de conduite
Sur le papier, traverser l’Europe n’a plus rien d’aventureux de nos jours. En pratique, ce 4 roadtrip en direction de la Suède a été riche en péripéties. La première étape entre Paris et Brême aura été une formalité pour ma V60 dont le terrain de prédilection est l’autoroute. Pourquoi ? Premièrement pour son aérodynamique. C’est un break, elle oppose donc moins de résistance à l’air et consomme moins qu’une berline traditionnelle ou un SUV. Ensuite elle est équipée d’un bon gros diesel des familles, un 4 cylindres diesel de 190 ch, aussi sobre qu’un chameau à vitesse stabilisée. Ce mariage est consolidé par une boîte automatique à 8 rapports plutôt douce dans son fonctionnement.
Toutefois ce n’est pas en empruntant les portions illimitées allemandes que nous aurons réalisé les meilleures consommations. Les rares fois où le trafic l’a permis, nous avons pu voir ce que le 4 cylindres avait dans le ventre. Malgré toute sa bonne volonté et son couple généreux (400 Nm), il n’a strictement rien de sportif. Les accélérations sont correctes mais pénalisées par son surpoids. Du coup, nous n’aurons pu atteindre les 200 km/h (191 km/h). Qu’importe puisque dès 2020, toutes les Volvo seront bridées à 180 km/h. Parmi le vaste choix de motorisations disponibles sous le capot, le D4 s’impose comme le plus polyvalent. D’une part car il est compatible avec la transmission intégrale et la boîte automatique et ensuite parce qu’il offre une consommation basse. Sachez enfin qu’une version hybride rechargeable essence T8 de 390 ch est aussi proposée.
Les près de 800 km qui relient Paris à Brême seraient passées comme une lettre à la poste si ma monture ne reposait pas sur d’énormes jantes de 19’’ chaussées de pneus taille basse. La traversée de l’Allemagne et de ses autoroutes, de piètre qualité, nous a permis de constater quelques remontées qui n’auraient pas eu lieu avec une monte plus petite. Toutefois on salue l’amortissement de grande qualité. Il est ici piloté et propose plusieurs modes (confort, sport, neutre, etc.). Il ne suffit pas d’offrir un bon amortissement pour faire d’une voiture un modèle « confortable ». Volvo l’a bien compris et dans sa démarche de la recherche du « bien être des occupants », le constructeur a soigné tous les paramètres. Comme par exemple, l’ergonomie des sièges, le moelleux de l’assise et l’amplitude des réglages adaptée à toutes les morphologies. Il y a le confort phonique aussi. Le vitrage feuilleté et les gros joints de portière isolent parfaitement l’habitacle des bruits extérieurs.
Avec son empattement long et ses 4, 76 m de long, la V60 s'avère moins à l'aise en ville.
La seconde partie de notre voyage nous emmène de Brême à Copenhague. La physionomie du parcours est à peu de chose près la même, 100% d’autoroute, hormis la qualité du revêtement. Une fois franchie la frontière qui sépare l’Allemagne du Danemark, notre vitesse moyenne chute aussi vite que le mercure du thermomètre car ici il n’y a plus de portions illimitées.
Sur les réseaux secondaires, rien ne l'arrête et encore moins la neige comme ici dans la forêt de Eksjo, au nord de Stockholm.
Les paysages scandinaves commencent à se dessiner au fur et à mesure. Des lacs et de grandes étendues verdoyantes entourent le ruban d’asphalte qui trace notre chemin. J’en profite pour tester le système de conduite semi-autonome de niveau 2. Ce dernier gère l’accélération, le freinage et le maintien dans la voie. Il conserve également les distances de sécurité avec les véhicules qui précèdent. Eh bien ce système fonctionne extrêmement bien ! Si bien qu’il génère tout l’inverse de l’effet recherché : l’endormissement. Laisser la main à la voiture dans ce genre de situation, comme l’autoroute où la lassitude se fait sentir, provoque l’endormissement. Heureusement, le système vous rappelle à l’ordre si vous n’effectuez pas un mouvement sur la direction et l’alerte de somnolence veille au grain. Les lumières de la capitale Danoise scintillent au loin dans la nuit. Il est seulement 15h45. Nous sommes bel et bien dans le nord de l’Europe. Copenhague s’est déjà habillée aux couleurs de Noël, notre convoi de Volvo sillonne dans la capitale jusqu’à notre étape du soir.
Après plus de 3 000 km, la V60 porte les stigmates de la conduite sur neige.
Le lendemain matin, au 3 jour de notre voyage, le mercure est passé dans le négatif et nos voitures sont pratiquement emprisonnées par la glace. Aujourd’hui encore nous changeons de pays, mais cette fois-ci en empruntant l’un des plus beaux ouvrages du génie civil : le pont de l'Øresund qui relie le Danemark à la Suède par-dessus la mer Baltique. Nos premiers tours de roues en Suède nous emmènent vers Malmö, patrie du talentueux Zlatan Ibrahimovic. Après quelques minutes de recueillement devant sa statue fraîchement dégradée par des fans en colère, nous prenons la direction d’Ekjso. A partir de ce moment un nouvel univers se dessine. Celui de la Suède façon carte postale avec une épaisse couche de neige et des sapins à perte de vue, sans oublier la présence d’un radar tous les 5 kilomètres ! C’est à ce moment précis que j’apprécie la présence d’une transmission intégrale et de 4 pneus hiver. La V60 motrice sur la neige sans montrer le moindre signe de faiblesse jusqu’à notre destination du jour, Eksjo, une jolie commune nichée au milieu de nulle part.
4e jour, ce soir nous rejoignons Stockholm, mais avant il faudra emprunter plusieurs centaines de kilomètres de nationales et de départementales. Une formalité pour mon break. J’en profite d’ailleurs pour tester les différents modes de la suspension pilotée qui n’apportent que très peu de valeur ajoutée à la physionomie de conduite. Le 4 cylindres ronronne tranquillement à 80 km/h, ce qui me permet d’atteindre la plus basse consommation moyenne de notre voyage, soit 6,6 l/100 km. Les rares portions déneigées nous ont permis de tester le caractère dynamique de la suédoise, volontairement laissé de côté par la marque. La V60 est une voiture lourde (1 700 kg) à l’empattement long, ce qui réduit naturellement son agilité. Elle met l’accent sur le confort et se prête davantage à la conduite d’un bon père de famille. L’arrivée dans la capitale suédoise s’effectue à notre grande surprise dans les meilleures conditions. Le trafic est quasi nul. Sûrement parce que depuis 2015 un péage urbain totalement automatisé a été mis en place pour pénétrer dans Stockholm. Une fois stationnés devant notre hôtel, nous sommes aussi surpris par la grande quantité de places libres. La réceptionniste nous déconseille fortement de garer nos voitures sur ces places publiques facturées 80 € la nuit. En bonne commerçante, cette dernière nous ouvre les portes de son garage pour la moitié du prix.
Quelques souvenirs de Stockholm illuminée au couleurs de Noël.
Après une nuit animée et néanmoins culturelle au Café Opéra, le plus ancien night-club de Stockholm, le réveil est difficile en ce 5e jour. L’équipe se réunit pour prendre la direction de Tallberg, le point le plus septentrional de notre voyage. Curieusement le matin le trafic n’est absolument pas le même dans Stockholm. Et dans les bouchons, la V60 s’avère moins à l’aise. La boîte automatique souffre de lenteurs dans les phases de réaccélération, comme dans un embouteillage par exemple. A la longue, ceci pénalise la conduite urbaine. Nous quittons le tumulte de Stockholm en direction du nord où la neige et le froid se sont installés durablement. Le mercure indique -11°C et la route est recouverte d’une épaisse couche de neige. Le soleil est de la partie, les paysages sont somptueux et dans les 14 haut-parleurs (!) de l’excellente sono Harmann Kardon (650 watts), Barry White laisse la musique jouer. Nous mettons le cap sur Trollhattan pour une petite infidélité à Volvo : nous partons nous recueillir dans le musée Saab, feu la seconde marque suédoise dont vous aurez le détail dans un article dédié.
Quelques heures plus tard, l’heure est venue de réaliser le dernier tronçon de notre roadtrip en direction de Göteborg, le fief de Volvo et de tirer un bilan sur les consommations globales de la V60 D4. La consommation moyenne durant le roadtrip s’est établie à 6,9 l/100 km. Un très bon score qui en fait la plus sobre de notre convoi.
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