Plus fun cette BMW F 900 R version 2025 ?
Le constructeur allemand réajuste son roadster sportif A2 compatible lancé en 2020 et enfonce le clou au moyen d’une opération commerciale agressive pour lui donner toutes ses chances. Bonne idée pour un bon modèle, ou pas ?

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Note
de la rédaction
14,6/20
Elle n’a pas la vie facile, cette F900 R, et pourtant, elle se vend plutôt bien. Il faut dire que jusqu'à présent, si l’on voulait un roadster un tantinet sportif de ligne et sur équipé, le choix n’était pas encore pléthorique. Après une refonte de la 800 en 2020 et un passage à 895 cm3, voici que la base très saine du modèle subit quelques nouveaux changements. Une redéfinition imposée par la montée en gamme de la concurrence. La nouvelle MT-07 ne fait pas de quartier, la Hornet 750 truste les ventes au moyen de son tarif agressif et la GSX-8S profite de sacrées qualités moteur et partie cycle, malgré son prix plus élevé. Même la Z900 propose à présent une version à moins de 10 000 € qui peut largement venir concurrencer l’allemande, et même faire beaucoup mieux au niveau électronique. Une Teutonne normalement affichée « à partir de 9 500 € » pour la version de base. Une moto pas tout à fait basique, surtout pour BMW, mais presque : mis à part le contrôle de traction, l’ABS Pro actif sur l’angle et un Shifter normalement optionnel, mais faisant partie de l’offre courant jusqu’en juin 2025, on ne retrouve pas grand-chose de plus.

Dotation d’origine limitée !
Déjà, le moteur n’évolue pas. Ou alors sans le dire. Passé Euro5+, il prétend avoir changé son sixième rapport pour économiser en carburant, mais ne subit pas d’aussi gros changements au niveau de son exploitation électronique que ce que peut revendiquer la F900 XR. Pour le reste, l’équipement est complet et toujours de qualité, tandis que le niveau de finition est agréable. De belles pièces, originales, et un univers propre à la marque sont retrouvés. De fait, l’écran TFT de 7 pouces et sa super molette de navigation déportée, poncifs et marque de fabrique du constructeur, répond toujours présent. Ce modèle du genre en termes de présentation ou d’ergonomie de navigation met toujours autant à l’aise et continue de faire son effet. Toutes les informations sont consultables et des raccourcis existent, permettant de ne pas systématiquement passer par le menu. C’est le cas notamment pour la désactivation rapide du contrôle de traction par appui long sur le bouton T du commodo gauche. Les feux avant et arrière à LED répondent également présents. Mis à part un amortisseur de direction (pour éviter les guidonnages) et une prise 12 V, l’équipement de série ne fait pas rêver les foules, tout en faisant le job pour qui souhaite une moto simple. Donc a priori, pas une BMW.
Il suffit de regarder la liste des packs d’accessoires et celle des équipements optionnels, pour comprendre que la facture comme les performances moteur, ont tôt fait de grimper dans les tours plus vite encore le bicylindre vertical de 105 ch ! Reste une identité visuelle forte, que l’on peut agrémenter et augmenter encore au moyen d’un coloris payant, bien entendu (noir à 240 € et Sport à 660 €). Rendue un peu plus sportive encore, la F900 R est un outil redoutable, que l’on parle de marketing ou de moto, tandis que le gros des modifications touche à l’équipement de base et aux réglages. Est-ce que cela tient la route ? Voyons cela juste après avoir détaillé les packs d’options.
Pack Confort (590 €)
Poignées chauffantes. Toujours utiles, elles sont pilotées directement depuis le commodo droit via un bouton dédié. Régulateur de vitesse. Pratique pour les voyageurs, ce dispositif est simple à employer et à régler. Il se coupe automatiquement en cas d’action sur les gaz ou le frein. Keyless. On ne le présente plus, mais le système sans clef BMW demeure toujours aussi agréable et valorisant. Bel objet, il est aussi une télécommande si l’on dispose de l’alarme électronique. Même le bouchon de réservoir est piloté par le dispositif. Vraiment sans clef, donc.

Pack Dynamic (840 €)
Pilotage Pro. Le mode le plus intéressant débridant littéralement le potentiel de la moto en donnant accès au mode de conduite Dynamic et Dynamic Pro autorisant des réglages plus personnalisés. Malheureusement toujours pas implémenté par défaut, il est pourtant aussi agréable à utiliser par les jeunes permis que par les moins jeunes. Shifter Pro. Si les concurrents peuvent généraliser le passage de vitesses sas débrayer et moteur en charge à la montée comme à la descente, BMW le laisse en option à 634 € à l’unité, ou inclus dans ce pack. ESA Dynamic. La suspension électronique dynamique par BMW porte ce nom depuis des années. Ici en version relativement simple, elle permet d’agir sur le comportement du mono amortisseur arrière en proposant un ajustement de semi-actif de l’hydraulique et de la pré charge. On peut opter pour deux modes pré définis : Road pour le confort ou Dynamic pour l’efficacité et plus de fermeté.

Finition Pro (2 255 €)
Ce pack est le plus complet de tous. Aux Packs Confort et Dynamic inclus, il ajoute : le capteur de pression des pneumatiques (RDC), l’alarme BMW, une béquille centrale de bonne constitution, des téléservices et l’appel d’urgence aux secours en cas de chute détectée ou si le bouton est activé manuellement. Autant dire que si rien ne semble manquer, il reste encore de nombreuses possibilités d’accessoirisation, parmi lesquelles l’éclairage adaptatif Headlight Pro (335 €), et bien entendu des selles plus ou moins hautes que les 815 mm d’origine, pouvant éviter de passer par le kit de surbaissement (185 €), permettant de descendre la hauteur d’assise à seulement 760 mm par l’adoption d’un nouveau ressort et de nouveaux réglages. Un sacré argument pour les moins de 1,65 m. A Propos d’arguments, justement...

De nouveaux arguments premium ?
La nouveauté 2025 annonce 3 kg de moins sur la balance, 3,6° de moins sur l’angle de colonne de direction, qui affiche désormais 26° et devrait logiquement rendre la moto plus vive. Quelques changements esthétiques font également partie de la nouveauté, notamment au niveau de sa boucle arrière et de sa bavette retravaillées. Pour autant, l’essentiel ne se voit pas, mais s’apprécie en dynamique. Ainsi, les jantes sont allégées afin de favoriser la maniabilité et l’agilité, notamment à haute vitesse, tandis que la fourche évolue elle aussi pour offrir de meilleurs réglages selon le constructeur. Des réglages que l’on peut modifier mécaniquement. Surtout, la position de conduite a été révisée pour plus de sportivité et de meilleurs appuis en avançant et en rabaissant le guidon tout en reculant les repose-pieds. En résulte une position de conduite plus typée, mais toujours agréable. Les plus tatillons de la cervicale auront la possibilité d’opter pour l’option guidon haut le relevant de 19 mm (près de 2 cm donc) moyennant 115 €.

Rien n’est laissé au hasard et chaque question à sa réponse, chaque problème sa solution. Bienvenue dans l’univers BMW. Cela étant dit, on a tôt fait de venir chatouiller les 13 000 €, soit plus cher qu’une Street Triple 765 RS autrement plus impressionnante sur tous les points (mais sans suspensions électroniques) et presque une fois et demie le prix de la Honda Hornet 750 certes moins luxueuse, mais terriblement efficace elle aussi commercialement parlant. La preuve ? BMW lance une opération spéciale pour promouvoir sa F900 R. Jusqu’à fin juin, le Shifter Pro est offert sur la version de base bleue et non optionnée si l’on repart sur une LOA de 36 mois et 15 000 km (au total) sans apport. Dès lors, il en coûtera 89 € par mois et 8 500 € au total au lieu d’une centaine et près de 9 500 € (pour rappel 99 € en 2002 sans shifter). On peut y réfléchir d’autant plus sérieusement qu’il s’agit là d’un loyer difficile à obtenir, y compris sur de plus petites cylindrées et des marques émergentes déjà très agressives financièrement. BMW est fort de sa propre banque et de son image. Reste à voir qui est la cible de ce modèle, notamment celui le plus simple. Pour ce faire, un tour dans le sud de la France, du côté de Nîmes et de Ledenon, avec de belles routes et surtout, l’impressionnant circuit éponyme.

Les représentants français de la marque avaient envie de montrer le potentiel de la moto, mais qu’en avons nous pensé ?
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