Malus écologique : l’État empoche 737 millions d’euros et double la mise
Le renforcement du malus automobile permet à l’État d’empocher 737 millions d’euros de recette fiscale au premier semestre 2024. Le double de l’année précédente. Alors que le nombre de véhicules concernés a progressé de moins de 3 %.
Le durcissement du malus automobile rapporte un joli pactole aux finances publiques. Mis en place au premier janvier 2024, l’abaissement du seuil de pollution de 123 g/km de CO2 à 118 g/km de CO2, a permis à l’État d’empocher 737 millions d’euros de recettes fiscales (737 274 664 euros exactement) selon le spécialiste des données automobiles NGC-Data. Soit deux fois plus qu’en 2023 sur la même période (380 millions d’euros encaissés). Ce, malgré un net ralentissement de la progression des véhicules assujettis au malus écologique.
Selon NGC-Data, 940 833 véhicules sont soumis au malus écologique au 1er semestre 2024 (contre 916 608, 1er semestre 2023 et 800 536, au 1er semestre 2022). Une progression continue donc. Mais moins marquée cette année qu’en 2023. A contrario, la progression des recettes fiscales liée au malus automobile s’envole.
Un milliard d’euros fin 2024
Au premier trimestre 2023, le volume des véhicules touchés par le malus automobile progressait de 14,5 % (+116 072 unités). Les rentrées fiscales, quant à elles, augmentaient de 55 % (380 M€). Sur les six premiers mois de 2024, le nombre de véhicules assujettis au malus progressait de 2,6 % (24 225 immatriculations). Paradoxalement, les rentrées fiscales sur la période augmentent de 94 % (737 M€). Dichotomie ? Non, économie ! Abaisser le seuil du malus, réduire le nombre de tranches et supprimer celles supérieures à 193 g/km de CO2 émis, a permis d’élargir et de renforcer la taxation sur de plus nombreux véhicules. Le malus au poids a également évolué. Depuis le 1er janvier 2024, « le malus masse » devient effectif dès 1 600 kg (10 €/kg) pour augmenter progressivement en fonction du poids. De quoi élargir le nombre de véhicules impactés. « Si la tendance se poursuit, le montant du malus écologique devrait dépasser le milliard d’euros d’ici le 31 décembre de cette année » estime NGC-Data.
Renault premier pénalisé
Côté des constructeurs, Renault, Ford et Mercedes forment « le trio de tête du classement, portés par leurs VUL et monospaces. À lui seul, Renault représente près d’un quart des contributions au malus écologique avec 179 386 915 euros, pour un volume de 152 820 véhicules impactés par cette taxe et vendus au premier semestre 2024 », souligne NGC-Data. Ford arrive en seconde position, avec 96 756 919 euros (27 155 unités vendues). Mercedes complète le podium, avec 85 416 146 euros et 26 104 unités vendues.
Dacia, Citroën, Peugeot touchés
Sans surprise, les utilitaires ont été les plus pénalisés. Le Renault Trafic (4 364 unités), le Ford Tourneo Custom (1 500 immatriculations) et le Mercedes Classe V (823 unités) sont « les modèles qui ont le plus contribué » à cette taxe. Selon les chiffres de NGC-Data avec 517 M€ de malus, les 20 modèles les plus polluants représentent à eux seuls 70 % des émissions de CO2 des immatriculations neuves au premier semestre. La Porsche 911 constitue le modèle VP le plus touché ce premier semestre 2024 avec un malus total 19 320 000 euros (+109,6 % par rapport au premier trimestre 2023) pour 322 exemplaires vendus (+2 %). À noter également la forte proportion de modèles grand public touchés. Dacia (Duster et Sandero), Citroën (C3 & C3 Aircross) ou encore Peugeot (2008 & 3008) ont très largement été impactés par le malus écologique. Comme aurait pu le dire Colbert, ministre des Finances de Louis XIV, taxer les plus nombreux ça rapporte gros.
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