L’ultra-luxe au prix d’une Dacia ? C’est la Bentley Continental Flying Spur !
Incroyablement chic et confortable mais capable de passer les 300 km/h, la Bentley Continental Flying Spur coûte horriblement peu cher en regard de ses prestations. Ses frais d’usage l’expliquent, mais tout de même, 20 000 € pour cet engin d’exception, ce n’est pas cher payé…

Les collectionnables sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
L'ultra-luxe, ce n'est pas que pour les super-riches ! Du moins, en seconde main, comme le montre la Bentley Continental Flying Spur. Cette immense berline regorge de raffinement et bénéficie d'une mécanique surpuissante, tout en coûtant peu cher à l'achat. Elle vient d'une époque où les modèles de très haut de gamme n'étaient pas surtaxés, ce qui a favorisé leur succès, et donc, leur démocratisation. Ce paradoxe explique qu'elles soient devenues abordables, chose qu'on ne reverra pas de sitôt, car les dernières lois réservent ce genre d'auto à une élite financière. Même en occasion. Raison de plus pour s'intéresser à la Flying Spur, par ailleurs première berline du renouveau de Bentley permis par le groupe Volkswagen. La luxueuse du peuple en somme !

De la Volkswagen dans ma Bentley. Après le coupé Continental GT qui rencontre un succès phénoménal, le constructeur anglais révèle, au salon de Genève en mars 2005, la Flying Spur, qui en est une variante à quatre portes. Logiquement, cette dernière repose toujours sur la plate-forme D2 du Groupe Volkswagen, servant également à l’invraisemblable Phaeton.

A ceci près qu’elle allonge son empattement de 30 cm (ainsi que sa poupe), pour une longueur totale de 5,31 m. La Flying Spur conserve la haute technologie du coupé, comprenant une transmission intégrale à différentiel central Torsen alliée à une boîte auto ZF à six rapports, une suspension pneumatique gérée par électronique, combinée à un essieu arrière multibras et un train avant à double triangulation, sans oublier l’incroyable moteur à 12 cylindres en W.

En gros, il s’agit de deux blocs VR6 (oui, celui de la Golf) mis côte à côte et agrémentés de deux turbos. Cela donne un 6,0 l développant quelque 560 ch pour un couple monstrueux de 650 Nm. Seulement, le poids est tout aussi monstrueux, à 2 475 kg… Nuançons en remarquant que certains SUV électriques actuels l’atteignent sans verser dans l’hyper-luxe !

Car de ce point de vue, la Bentley en met plein la vue : cuir à tous les étages, sièges à réglages électriques (comme le volant) massants et chauffants, boiseries abondantes, clims bizones avant et arrière, rétros électrochromes, régulateur de vitesse, xénons, téléphone, hifi, GPS, toit ouvrant en option gratuite… Cela a pour conséquence un prix pas entièrement démocratique : 172 702 €, soit 235 500 € actuels selon l’Insee. Ce à quoi on ajoute une carte grise de 51 cv fiscaux.

Croyez-le ou non, cette immense berline capable de 312 km/h (la plus rapide du monde à l’époque !) se vend très bien : plus de 4 000 unités dès la première année pleine. Cela dit, l’anglaise ne va pas tellement évoluer. En 2008, elle bénéficie de nouveaux boucliers, d'une insonorisation renforcée et d'équipements hi-tech comme un régulateur de vitesse adaptatif.

Surtout, elle se décline en Speed, une variante un poil sportive forte de 612 ch : 322 km/h au maxi, pour un 0 à 100 km/h en 4,5 s (-0,4 s face à la 560 ch). Pour stopper cette furie de luxe, on a même prévu d’énormes disques de frein en carbone-céramique. Ensuite, la Continental Flying Spur ne changera plus, recevant simplement une série spéciale Series 51 en 2012, aux teintes et aux possibilités de personnalisation spécifiques. Cette grande anglaise change de génération en 2013, après avoir été produite à un peu plus de 21 000 unités. Presque autant qu'une Citroën C6...

Combien ça coûte ?
Tout augmente ! Sauf la durée de vie de certains gouvernements et les prix de la Bentley Continental Flying Spur. En effet, elle se déniche pour une fraction de son prix initial : dès 20 000 €. A ce tarif, elle totalisera plus de 200 000 km. Comptez 25 000 € à 150 000 km, et 30 000 € à 100 000 km. Quant à la Speed, elle coûte de 15 000 € à 20 000 € de plus.

Quelle version choisir ?
Honnêtement, une 560 ch suffit largement par ses performances, son confort étant un peu meilleur que celui de la Speed.

Les versions collector
Toutes, si elles sont en parfait état d’origine, ce qui n’est pas si courant. La Speed sera nettement plus recherchée, car bien plus rare et exclusive.

Que surveiller ?
Sortie deux ans après le coupé, la berline Continental GT Flying Spur a nettement moins pâti des soucis électriques de la première. En réalité, elle est très robuste mécaniquement, ne souffrant d’aucune panne récurrente. Pas de frais de maintenance hors entretien donc ? Pas vraiment. En effet, de petites avaries peuvent se manifester, comme un capteur moteur défectueux. Et là, ça se complique car rien n’est accessible sous le capot. En résulteront des frais de main d’œuvre ruineux.
Un catalyseur en carafe ? Il faut sortir le moteur, sauf si votre mécano est exceptionnellement doué. Une pompe à eau qui fuit ? Un démontage de l’avant de la voiture s’impose. Des bobines à ôter, pour accéder aux bougies (à renouveler tous les quatre ans) : on doit démonter le collecteur. Rien de bien compliqué certes, mais ce sont des opérations longues. Et chères. La boîte, très fiable, se vidange de préférence avant 100 000 km, mais les freins ne tiendront pas aussi longtemps. Et ils coûtent un certain prix : un set disques/plaquettes avant revient à 1 300 € au bas mot, sans la pose. La suspension pneumatique n’est pas éternelle et, là encore, chaque élément est ruineux (mais pas tellement plus que sur une Mercedes équivalente) : 1 300 € pièce…
On l’a compris, l’entretien risque de vous obliger à vendre vos enfants, ou un rein, au choix, sauf si vous n’hésitez pas à bricoler. On se consolera avec la très belle qualité de fabrication, se traduisant par un vieillissement remarquable de la peinture, des boiseries et des cuirs. Celui garnissant le toit peut s’avachir, mais il se remet aisément, étant réalisé en plusieurs parties. En revanche, des pépins électriques peuvent affecter l'habitacle : verifiez bien que tout fonctionne avant l'achat.

Sur la route
Elle en impose sans trop en faire, la Flying Spur. Et à bord, quelle ambiance ! Tout ce qu’on touche est raffiné, tout ce qu’on voit est beau : jamais une allemande ne parviendra à ce niveau de classe. Contact, on n’entend rien. Parfaitement installé dans un fauteuil fantastique, on glisse plus qu’on ne roule, mais on note que les petites aspérités ne sont pas parfaitement filtrées. Pas de quoi perturber la sérénité à bord cela dit.

Sur route, on met pied dedans. Pan ! la Bentley se catapulte en avant, vous collant au siège, mais sans donner l’impression de forcer. On entend le grondement lointain du moteur, pas si mélodieux mais complexe. Bonne surprise, la voiture se révèle extrêmement sûre et même plutôt agile, tout en se révélant insensible aux pires intempéries. Elle absorbe tout sereinement et dans un grand silence. Le fait qu’on soit assis relativement haut contribue à la sensation de sécurité qu’on éprouve, tant à l’avant qu’à l’arrière, où l’on peut étendre les jambes pour roupiller. Parfait pour calmer les enfants ! Etonnamment, la consommation n’est pas monstrueuse : comptez 14 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Bentley Turbo R (1985 – 1997)

Contrairement à sa jumelle, la Rolls-Royce Silver Spirit, la Bentley Mulsanne bénéficie d'un turbo dès 1982. La puissance (non divulguée) bondit, mais on ne juge pas immédiatement opportun d'adapter les trains roulants. Cela aura tout de même lieu en 1985, quand cette Bentley se décline en Turbo R (pour Roadholding, tenue de route). Dignement suspendue et freinant plus fort, la R encaisse sereinement la puissance de son V8 6,75 l, estimée à 300 ch, et surtout son couple colossal d’au moins 50 mKg. On la repère à ses jantes en alliage et son spoiler avant. Tuning touch so british !
Ensuite, les évolutions iront bon train. En 1986, la R reçoit l’ABS et en 1988, elle adopte des doubles projecteurs circulaires. Fin 1991, la boîte auto passe de 3 à 4 rapports, puis en 1993, les jantes de 15 à 16 pouces, alors qu’un double airbag est installé. D’autres modifications interviennent en 1995 : calandre abaissée, aux jantes de 17, boucliers redessinés, installation d’un antipatinage, puissance en hausse et désormais officielle : 385 ch D’ultimes retouches sont apportées en 1996, puis la Turbo R s'en va en 1997. En tout, 4 458 unités ont été fabriquées en châssis court et 1 524 en châssis long. A partir de 19 000 €.
Bentley Continental Flying Spur (2005), la fiche technique
- Moteur : 12 cylindres en W, 5 998 cm3, deux turbos
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : jambes McPherson, double triangulation, ressorts pneumatiques pilotés, barre antiroulis (AV) ; multibras, ressorts pneumatiques pilotés, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 automatique, quatre roues motrices
- Puissance : 560 ch à 6 100 tr/min
- Couple : 650 Nm à 1 600 tr/min
- Poids : 2 475 kg
- Vitesse maxi : 312 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,9 s (données constructeur)
> Pour trouver des annonces de Bentley Continental Flying Spur, rendez-vous sur le site de La Centrale.


















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