Les occasions à moins de 5 000 € sont les plus risquées côté fraude au compteur kilométrique
Plus le prix d'une occasion est bas, plus le risque de fraude concernant son kilométrage réel est élevé. C'est particulièrement le cas pour celles vendues moins de 5 000 €, selon les résultats d'une étude de carVertical, la société spécialisée dans les rapports d'historique des véhicules d'occasion.

La méthode employée
carVertical a analysé les rapports d’historique de véhicules achetés par ses utilisateurs entre le 1er mars 2024 et le 1er mars 2025. Les véhicules présentant un kilométrage falsifié ont été regroupés par gamme de prix, leur part calculée en pourcentage, et les résultats classés en conséquence.
Selon l'entreprise spécialisée dans la fourniture de rapports d'historique pour les véhicules d'occasion (un équivalent parfois plus complet, mais payant, du service Histovec français), la fraude aux compteurs kilométriques représente 1,15 milliard d'euros par an en France, et 5,3 milliards au niveau européen.
Mais la fraude au compteur, qu'est-ce que c'est ? Il s'agit, lors de la revente d'une auto d'occasion, de falsifier le compteur kilométrique, à la baisse bien sûr, pour revendre mieux, et plus cher, une auto qui a parcouru beaucoup de kilomètres. Et c'est l'une des escroqueries les plus courantes, rendue parfois enfantine en utilisant des moyens de reprogrammation électronique. Et elle est parfois très difficile, voire impossible à détecter.
Moins la voiture est chère, plus le risque est élevé, du moins dans les petits prix
Et selon les données obtenues par l'analyse des rapports fournis par carVertical, ce sont les autos vendues le moins cher qui sont les plus risquées en termes de fraude. Ainsi, 3,2 % des modèles vendus moins de 5 000 € présentaient des irrégularités sur les relevés kilométriques, et une baisse du kilométrage réel.
Prix du véhicule | Taux de fraude |
Moins de 5 000 € | 3,2 % |
5 000 € à 10 000 € | 2,7 % |
10 000 € à 15 000 € | 1,9 % |
30 000 € à 35 000 € | 1,6 % |
35 000 € à 40 000 € | 1,8 % |
40 000 € à 45 000 € | 2,2 % |
45 000 € à 50 000 € | 1,1 % |
Plus de 50 000 € | 1,6 % |
On remarque ensuite que le taux de fraude remonte avec les autos plus chères, le plus souvent des modèles premium selon carVertical. En effet, le gain à en attendre est supérieur dans l'absolu, au vu des tarifs pratiqués.
Toujours selon l'entreprise, le phénomène n'est pas propre au marché hexagonal, puisque la tendance s'observe dans toute l'Europe : moins c'est cher, plus c'est risqué. C'est assez intuitif en effet.
Selon les données relevées au niveau européen, ce sont 4,9 % des voitures d’occasion qui présentent un kilométrage falsifié, les ventes transfrontalières étant particulièrement concernées.
Mathieu Buzelis, expert du marché auto chez carVertical, explique : "Prouver qu’un kilométrage a été falsifié est extrêmement difficile. Les pays n’échangent pas toujours leurs données de véhicules, et de nombreux relevés de kilométrage ne sont jamais numérisés, ce qui facilite la dissimulation de cette pratique malhonnête. La seule façon de confirmer une fraude est d’utiliser les relevés historiques de kilométrage".

Comment se prémunir de ce fléau ?
On conseillera pour cela de consulter le site gouvernemental français, gratuit, Histovec, mais c'est au vendeur de vous transmettre le rapport d'historique. S'il refuse, c'est qu'il y a anguille sous roche. Les rapports de carVertical sont parfois plus complets, mais parfois non, et ils sont payants (17,99 € par rapport pour trois voitures, et 29,99 € pour une voiture).
Par ailleurs, les conseils que Caradisiac vous donne à longueur d'année pour l'achat d'une occasion sont toujours de mise : sur une voiture de 100 000 km, avoir un volant usé, un pommeau de levier de vitesse effacé, des sièges avachis ou des caoutchoucs de pédales lisses, ce n'est pas normal. S'ils sont neufs car remplacés, ce n'est pas normal non plus.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération