Le concept du petit crossover (croisement entre minispace et Sport Utility Vehicule) doit beaucoup aux deux premières générations du RAV4 (1994 et 2000), un peu au premier Kia Sportage et à quelques autres engins non clairement identifiés des années 80 et 90 (Honda Civic Shuttle, …). Comme Toyota est passé à la taille supérieure avec la troisième génération du RAV4, Suzuki a eu la bonne idée de prendre sa place courant 2006 avec le SX4 (avec son jumeau Fiat Sedici, fabriqué lui aussi dans l’usine hongroise de Suzuki). Un engin un peu atypique, mais plutôt convaincant par sa polyvalence qui n’est pas resté très longtemps seul dans son créneau. Il a été rejoint par le Skoda Yeti et le Kia Soul, suivi par un certain Toyota Urban Cruiser, et tout récemment par la Mini Countryman et le Nissan Juke, voire par le un peu plus encombrant Dacia Duster, plus crossover compact qu’urbain.

Essai - Suzuki SX4 2.0 DDis GLX 4X4 : discrètement dans le coup

La remise à niveau à mi-carrière du SX4 est-elle suffisante afin de contenir cette concurrence exacerbée ? Son léger restylage extérieur ne va pas le transformer en engin furieusement tendance comme certains de ces rivaux. Les changements se limitent à la calandre, aux boucliers et skis de protection redessinés et à de nouvelles jantes en alliage. A l’intérieur correctement fini, les modifications sont tout aussi subtiles, touchant la partie haute de la console centrale, les commandes de l’air conditionné qui passent au numérique tandis que les commandes audio/régulateur de vitesse au volant sont rétro éclairées, tout comme le dispositif de réglage des projecteurs. Le bloc compteur avec ordinateur de bord se « digitalise » également avec son affichage LCD et quelques touches de chrome complètent le tableau.

En tout cas, grâce à ces nouvelles versions 2010 disponibles depuis mai en France, le SX4 a déjà dépassé dès novembre les 1 500 immatriculations enregistrées en 2009, ce qui lui permet de raccrocher les chiffres de vente du Yeti et de reprendre l’avantage sur l’Urban Cruiser pour 2010. Sans doute en raison notamment des tarifs devenus compétitifs, d’un raisonnable 16 990€  pour le SX4 1.6 DDiS GL et d’un prix franchement serré de 19 990 € pour la version haute 2.0 DDiS GLX à 4 roues motrices de cet essai. A noter que la version à essence 1.6 chevaux a tout simplement été supprimée du catalogue en France.

Le SX4 1.6 DDiS est doté d’une transmission 4x2, simple traction donc, qui offre le look sans la fonction comme de plus en plus de ses congénères puisque la clientèle en redemande. Une aberration selon nous –auxquels on préfèrera les grands minispaces genre Citroën C3 Picasso. Son moteur Diesel d’origine PSA/Ford délivre 90 chevaux pour un couple de 210 Nm. Consommation et émissions en légère baisse avec 4,9 l/100 km en usage mixte et un taux d’émissions de 129 g/km de CO2.

Gros Diesel et faible consommation

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Quant au SX4 2.0 DDiS GLX, il est uniquement proposé en version à quatre roues motrices. En abandonnant le 1.9 litre au profit d’un 2 litres toujours d’origine Fiat,  il gagne sur tous les tableaux : un fonctionnement moins rugueux, une amélioration de la puissance de 15 chevaux, du couple (+40 Nm) avec une baisse importante de la consommation  et des émissions (143 g/km contre 174 grammes). Avec le couple qui grimpe de 280 Nm à 320 Nm (dès 1 500 tr/mn) et la puissance qui passe de 120 à 135 chevaux, le  SX4 devient l’un des plus véloces parmi les petits crossovers et SUV à motorisation diesel proposés sur le marché derrière le Skoda Yeti 2.0 TDI  (en 140 ou 170 chevaux). Evidemment en compagnie de sa copie conforme de chez Fiat, le Sedici 2.0 Multijet 16V.


Au delà de la vitesse maxi qui atteint 180 km/h selon le constructeur (185 km/h selon nos mesures) et un 0 à 100 km/ franchi en 11 secondes, le SX4 et son gros moteur distillent surtout un réel agrément grâce en particulier à ses bonnes reprises. Si le couple respectable pour un engin à la masse raisonnable (1 350 kg) n’est pas étranger à l’affaire, la boîte manuelle à 6 rapports bien étagée y participe également, même si elle tire un peu plus long que sur l’ancien 120 chevaux. La vitesse de pointe reste atteinte sur le dernier rapport, aux environs de 3450 tr/mn, et non en cinquième.

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Cette disponibilité et les performances plus qu’honnêtes ne se payent pas très cher à la pompe. La consommation se limite désormais à 5,5 l/100 km en cycle mixte, soit  une baisse de 17% (les émissions de CO2 chutent de 174 à 143 g/km). C’est moins que cela en réalité, mais avec une moyenne sur notre essai de 7,4 l/100 contre plus de 8 litres avec le 1900, le bilan est toutefois flatteur. A titre de comparaison, le Skoda Yeti 2.0 TDI 140 CR 4X4 donné pour 6 litres et 157g/km en cycle mixte, se situe à usage comparable aux environs de 7,8 litres au cent. Pour notre SX4, la conso a fluctué entre 6 litres sur route, aux environs de 7 litres sur autoroute à vitesse presque légale le moteur ronronnant en dessous de 2500 tr/mn, et jusqu’à 10 litres en ville au milieu d’une circulation congestionnée.

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Ronronnement est bien le mot, car si l’insonorisation moteur à été renforcé, elle paraît  encore perfectible. Les décibels à allure constante sur autoroute sont très supportables, mais autant présents que dans la plupart des petites polyvalentes. En fait, le niveau sonore est plus élevé que dans une berline compacte diesel de prix équivalent. Idem en accélérations, même si le 2 litres semble moins bruyant que l’ancien 1.9 DDis.