Le comportement du nouveau S-Max ressemble à celui de l’ancien. Plaisant et assez efficace malgré l’inertie dû au poids qui se ressent un peu sur parcours sinueux. Quant à savoir s'il surpasse l'aisance d'un Espace équipé des quatre roues directrices 4Control, je n'y crois guère, mais nous le vérifierons à l'automne à l'occasion d'un comparatif. Pour l'heure, le contrôle de trajectoire intervient trop tôt en conduite sportive et dévie l’engin de la trajectoire idéale. Dommage, l’interrupteur de l’ESP ne sert en fait qu’à déconnecter le contrôle de traction. Si on apporte ces précisions, c’est bien parce que leS-Max revendique un caractère sportif, et il y aura bien des conducteurs qui en testeront la tenue de route seul à bord. En utilisation sévère, on note également un freinage trop rapidement sensible à l’échauffement. Encore le poids. Si leS-Max avait pris l’exemple de l'Espace V qui a perdu jusqu'à 250 kg, ses freins seraient parfaitement endurants. La direction assistée se montre précise et douce. Le diamètre de braquage est correct pour la catégorie, avec 11, 6 m entre trottoirs. L’intéressante direction adaptative qui facilite les manœuvres et augmente la stabilité aux vitesses élevées sera disponible en option (500 €) en toute fin d'année 2015. Pour la première fois, le S-Max a droit également à quatre roues motrices, afin de ne pas laisser ce créneau à la Volkswagen Sharan et à son cousin de chez Seat. Cette transmission proche de celle du Kuga, que nous n’avons pu tester, devrait apporter une bonne motricité sur route glissante.


Confortable

Essai vidéo – Ford S-Max : lourde succession

Le confort profite d’un maintien de caisse digne de ce nom, et d’amortisseurs de bonne facture avec la suspension de série. L’amortissement adaptatif CCD à trois positions optionnel constitue un petit plus : il permet d’ajuster le confort à son humeur du moment. Il est convaincant en position normale et sport, mais un peu trop souple en position confort même en conduite calme où le véhicule dodeline parfois plus que de raison. Les bruits de roulement et aérodynamiques sont peu perceptibles dans l’habitacle. Ce bon confort acoustique est peu perturbé par les moteurs 2.0 TDCi180 ou 2.0 Ecoboost 240 que nous avons essayé.


Le 2.0 Diesel en 120, 150,180 ou 210 ch

La gamme au lancement est articulée autour de deux motorisations à essence (1.5 Ecoboost 160 bvm6 et 2.0 Ecoboost 240 bva6), et à une dizaine de propositions en Diesel entre bvm6 et boîte PowerShift, deux et quatre roues motrices (sur 150 et 180 ch), avec 4 niveaux de puissance : 120, 150,180 et 210 ch.

Le moteur 2.0 TDCi respecte maintenant les normes de dépollution Euro 6, et la généralisation du système Stop & Start a permis de baisser les rejets de CO2 jusqu’à 7 %.

Le TDCi 120 uniquement livré avec boîte mécanique à six rapports qui n’était pas proposé à l’essai sera sans doute à la peine avec ses 310 Nm de couple maxi pour une masse à entraîner d'au moins 1 725 kg (conducteur compris, mais équipement de base).

Essai vidéo – Ford S-Max : lourde succession

Le 2.0 TDCi 180 avec la boîte mécanique à six rapports convient parfaitement au S-Max. Les 400 Nm permettent de faire abstraction des 1 726 kg annoncés et propose un bon agrément. Le couple commence à arriver vers 1400 tr/mn et il est déjà consistant 100 tours plus haut, même si la fiche technique donne la totalité du couple disponible à 2000 tours. Toutefois, les performances sont guère supérieures à celles de l’Espace dCi 160 de 1659 kg. Le 0 à 100 km/h demande près de 10 secondes et le 1000m DA est franchi en plus 31 secondes.

En matière de consommation, nous avons tourné autour de 9 l/100 km en moyenne (plus de 14 l au maxi sur route sinueuse et à près de 11 l en ville), valeur un peu élevé dans la catégorie. Idem pour la consommation en mixte normalisé qui s’élève à 5 litres (4,6l/100km pour l’Espace dCi 160), mais avec 129g/km de CO2, cette version à boîte mécanique reste neutre, tout comme le 120 et 150 ch bvm6. En revanche, avec 10 g de plus, le 180 ch à boîte automatique PowerShift n’échappe pas au malus.

En essence, le 1.5 Ecoboost 160 chevaux uniquement accouplé à la boîte mécanique six rapports aura sans doute un peu de mal à mouvoir le S-Max avec son couple maximal de 240 Nm. Ce qui n’est pas le cas du 2 litres EcoBoost 240 chevaux qui délivre pas moins de 345 Nm. Le S-Max équipé de ce puissant 4 cylindres est vraiment agréable à conduire, malgré sa boîte de vitesses automatique six vitesses pas très réactive -à la conception complètement différente de la PowerShift des Diesel. Cette offre parait bien peu raisonnable avec une consommation moyenne qui descendra rarement sous 12 litres (maxi au dessus de 18 litres, bien loin des 7,9 l/100 en cycle mixte) et un malus conséquent avec ses 180 g /km de CO2.