En bref
Crossover compact 5 places
Traction, 1.6 turbo essence 163 ch
De 26 540 € à 30 640 €
Avec 48 chevaux de mieux et pas moins de 50 Nm supplémentaires (240 contre 190), des performances en hausse sensible (près de 2 secondes gagnées sur le 0 à 100 km/h et 15 km/h en vitesse maxi), pour une consommation qui passe de 5,6 à 5,8 l/100 km et un prix de vente réévalué de 2 200 €, le Qashqai 1.6 DiG-T 1.6 163 ch a-t-il des chances de séduire une clientèle aussi large que le 115 chevaux ?
Apparemment pas en France. Sur les 22 % que représenteront les deux versions à essence sur le total des ventes 2015 (15 % à lui tout seul pour le 115 ch en 2014), le 163 chevaux n’attirera que 4 % de la clientèle selon les devins du marketing de la marque. Il sera sans doute bien mieux accueilli sur des marchés comme l’Allemagne, la Grande Bretagne, et même la Suisse malgré l’absence d’une proposition 4 roues motrices avec ce moteur. Comme près de 95 % des ventes européennes du Qashqai se font en traction, seule la motorisation Diesel la plus puissante (dCi 130 avec boîte mécanique) a droit à la transmission All Mode 4x4-i. Dommage car elle peut reporter jusqu’à 50 % du couple sur les roues arrière, apportant une bonne motricité quand l’adhérence devient précaire, et une sécurité non négligeable sur route glissante.
Un crossover toujours uniquement traction
Le Nissan Qashqai 1.6 DiG-T 1.6 163 ch simple traction offre donc le look d’un baroudeur sans les moindres capacités en tout-chemin, et se contente d’une motricité moyenne sur route. Les réglages du châssis n’ont pas évolué par rapport au 115 ch, point qui laissera un peu sur leur faim ceux qui espéraient sur les routes tournicotantes un comportement encore plus efficace, pour ne pas dire sportif. Le compromis entre tenue de route et confort reste néanmoins plus qu’acceptable pour ce Qashqai II, parmi les meilleurs de la catégorie. Il faudra attendre une hypothétique variante badgé du label sportif de la marque, Nismo, pour espérer un Qashqai franchement tranchant.
Dans les autres domaines, la seconde génération du crossover a aussi bien progressé. Nous avons largement évoqué ces évolutions lors de l’essai gamme ou celui de la version dCi 130.
Si certaines améliorations restent un peu trop timides, comme celles liées à l’habitabilité avec des places arrière et un coffre encore un peu justes, ses nombreuses qualités en font toutefois un des crossovers compacts les plus homogènes du marché.
De la dynamique, pas de la dynamite
Depuis novembre 2014, les commandes pour le Qashqai 1.6 DiG-T sont ouvertes, et les premiers clients ont été livrés fin janvier. Il ne s’agit pas tout à fait d’un nouveau moteur puisqu’on retrouve ce bloc sous le capot du Juke en trois niveaux de puissance (190 ch, 200 ch et 218 ch, ces deux derniers respectivement pour les versions Nismo et Nismo RS). On le retrouvera sur la compacte Pulsar 190 ch (même moteur que le Juke) présentée au Mondial de Paris 2014 qui débutera sa commercialisation ce printemps. Contrairement au 1.2 DIG-T d’origine Renault, le 1.6 est bien de conception Nissan. Autre différence, il est déjà Euro 6 tandis que le 1.2 de 115 ch est encore à l’ancienne norme, ce qui laisse prévoir quelques évolutions parallèlement à la dépollution d’ici septembre 2015 où il devra se conformer aux nouvelles.
Ce quatre cylindres, injection directe et turbo, développe ici 163 ch délivre 240 Nm de couple entre 2 000 à 4 000 tr/min. Rien d’extraordinaire sur le papier, mais il dispose de réserves à très bas régimes qui le rendent plus agréable en ville que le 115 chevaux. Autre différence notable par rapport au « petit essence », la transmission ne tire pas trop long. Pourtant les rapports de la boîte mécanique (à l’exception de la deuxième vitesse) et le rapport de pont sont identiques, mais grâce aux 50 Nm supplémentaires, les reprises sont bien moins pénalisées, même si le dernier rapport est encore un poil longuet.
L’essentiel du couple arrive progressivement, avec une poussée régulière à partir de 1 700 tr/mn. Sans manquer de vivacité dans la montée dans les tours, la puissance est elle aussi distillée en douceur, ce qui donne l’impression à certains de ne pas avoir plus de 160 chevaux sous le pied. Le modelage plus bourgeois que rageur de cette motorisation peut donner envie d’une boîte automatique. Ce qui n’est pas prévu, ni à convertisseur, ni à double embrayage, ni CVT (Xtronic) comme pour le 1.5 DiG-T. Inaudible au ralenti et sans vibrations, discret en accélération -avec une sonorité pas inoubliable- comme à vitesse stabilisée, ce moteur sans vices séduira les apprentis sybarites. Même le peu bruyant 1.6 dCi 130 ch peut revoir sa copie.
Si les performances du Qashqai essence 115 ch sont à peine supérieures à celui équipé du dCi 110, il en va de même de celles du Qashqai 1.6 DiG-T par rapport à la version dCi 130. Ce dernier profite de ses 80 Nm supplémentaires (320 Nm) pour compenser sa trentaine de chevaux de moins et sa cinquantaine de kilos supplémentaires.
Les performances du Qashqai 163 ch sont correctes, mais pas exceptionnelles pour un crossover affiché à moins de 1400 kilos. Elles sont à peine supérieures à celles du Ford Kuga 1.5 EcoBoost 150 ch. La vitesse maxi frôle 200 km/h, le 0 à 100 se négocie en 9,5 secondes et le 1 000 m départ arrêté est franchi en moins de 31 secondes.
Consommation proche du 115 ch
La consommation normalisée s'élève à 6 litres aux 100 km avec les roues de 18 et 19 pouces (respectivement sur Connect Edition et Tekna). Avec les plus petites de 17 pouces (sur Accenta), elle diminue à 5,8 litres. C’est à peine 0,2 litres de plus que le 1.2 DiG-T 115 ch sur le papier, et dans la réalité, c’est quasiment itou. Notre consommation moyenne a atteint ici 8,4 l/100 km contre un décevant 8,1 l pour la 115 chevaux, dans les deux cas sur plus de 1 200 kilomètres parcourus.
Dans le détail, le 1.6 réclame en ville entre 8,5 et 12 litres, entre 6 et 10 litres sur route selon la lourdeur du pied droit, tandis que l’autoroute à vitesse légale se solde par 8 litres au cent. Il s’agit là de relevés réels (12 % de moins à l’ordinateur de bord). En raison de l’aérodynamique moins favorable que les berlines ou breaks compacts, la jauge baisse rapidement quand on roule plus vite, avec près de 10 l/100 km en roulant à 160 km/h.
Le bilan reste globalement favorable, dans la moyenne des crossovers essence de 150 à 160 chevaux deux roues motrices, à défaut de mieux. C’est un peu moins bien que l’Audi Q3 1.4 TFSi 150 bvm6 à désactivation de cylindres, mais bien plus sobre que le vieillissant Volkswagen Tiguan 1.4 TSi 160 ch à boîte DSG6. Et il n’est pas certain que le Kadjar qui aura droit au mieux au 1.2 Tce 130 consomme moins.
Le Qashqai 163 ch consomme environ 1,3 litre de plus que le dCi 130 ch qui se cantonne généralement autour de 7 l/100 km. L’écart est plus faible qu’entre le1.2 DiG-T et le diesel 110 ch, mais il est clair que les très gros rouleurs pas trop allergiques au gazole opteront pour le Diesel 130 ch malgré le prix d’achat supérieur de 2 500 €. D’autant qu’avec des émissions de CO2 de 134 à 138 grammes par km (134 g/km avec roues de 17 pouces et 138 g en 18 et 19 pouces), le 1.6 à essence n’échappe pas au malus écologique. Pas trop grave, c’est juste le petit de 150 euros ou le second niveau à 250 €. Pour les automobilistes qui parcourent moins de 15 000 kilomètres par an, le choix de la plus performante et discrète version à essence n’aura rien d’un gouffre financier.
Trois niveaux d’équipement bien différenciés
Le Qashqai 1.6 DiG-T 1.6 163 ch se dispense du premier niveau de finition Visia ; le client a le choix entre l’Acenta (qui dispose de série de jantes alliage en 17 pouces, de la climatisation automatique bi-zone, des radars de stationnement avant et arrière, etc.), le Connect Edition, et le haut de gamme Tekna.
Pour 2015, le best-seller de Nissan a vu ses équipements technologiques s'enrichir pour la version Connect Edition, en fait celle de notre essai. Ce niveau d’équipement cœur de gamme représente à lui seul 45 % des ventes du Qashqai. Il est désormais doté de série de la vision panoramique AVM-Vision 360 à quatre caméras. Cette technologie était auparavant réservée à la finition haut de gamme Tekna. La finition Connect Edition gagne également des jantes alliage de 18 pouces contre 17 auparavant. Ce qui n’était pas indispensable pour la tenue de route, et qui va renchérir le coût de remplacement des pneumatiques.
Elle a toujours droit de série à l’ouverture et démarrage sans clé, au Safety Shield (seule option disponible sur Acenta, à 600 €, qui regroupe le système de pré-collision avec freinage d'urgence autonome, l'alerte de franchissement de ligne, les feux de route intelligents, la lecture des panneaux de signalisation), au rétroviseur intérieur électrochrome, aux vitres latérales et celle du hayon surteintées, à la caméra de recul, et bien sûr au Nissan Connect (navigation avec écran tactile de 7 pouces et connectivité smartphone) qui lui vaut son appellation. A 28 340 €, soit 1 800 € de plus que l’Acenta (et 100 € de moins que le Qashqai 1.2 DiG-T 115 ch en finition haute Tekna), cette version offre un bon rapport prix/équipement, mais ne peut recevoir en option que le pack design (750 €), pas indispensable.
Dans le club des 150 à 175 ch essence, difficile de trouver plus compétitif que ce Connect Edition, si ce n’est le plus grand Ford Kuga 1.5 EcoBoost 150 ch Titanium bvm6 (26 450 €), ou le trop peu connu Subaru XV 2.0 de 150 ch lui aussi (Premium à 23 950 € moins bien équipé, et Luxury mieux doté à 26 950 €) uniquement disponible en 4x4, ce qui lui vaut une consommation franchement supérieure au Qashqai. Tout cela en attendant le prometteur Hyundai Tucson II 1.6T-GDi 175 ch dont la commercialisation débutera en septembre, certainement à moins de 30 000 € en 2WD.
Le Tekna s’affiche 2 300 € plus cher, à 30 640 €. L’équipement est ici quasiment complet. On citera dans le lot le pack Safety Shield Plus (comprenant la surveillance des angles morts, la détection des objets en mouvement et celle de la baisse de vigilance), le pare-brise chauffant, la sellerie cuir, les sièges avant chauffants, le siège conducteur réglable électriquement, les projecteurs bi Led, les barres de toit longitudinales couleur argent, le système d’aide au stationnement intelligent pour stationnement en créneau ou en épi, et les jantes alliage en 19 pouces. Parmi les très rares options, on retiendra le toit panoramique en verre (450 €) et les jantes alliage en 17 pouces (gratuit).
Des ventes toujours en forme
Le Qashqai de seconde génération commercialisé depuis début 2014 connaît en Europe un succès comparable au premier malgré une concurrence plus étoffée, lui qui avait véritablement lancé la mode des SUVs et crossovers compacts début 2007. Il garde le cap en ce début d’année, avec près de 34 000 unités en Europe sur les deux premiers mois, ce qui la place dans le top ten des ventes, derrière la Volkswagen Passat et devant l’Audi A3.
Avant l’arrivée de son cousin Kadjar chez Renault, le Qashqai reste également une des stars du marché en France. La seconde génération commercialisée depuis début 2014 a pris l’an dernier le 15e rang des meilleures ventes avec 30 000 unités écoulées (28 379 en 2013), juste derrière le Dacia Duster, le Peugeot 3008 et la Volkswagen Golf. Parmi ses concurrents directs, il devance largement au palmarès des ventes en France le Volkswagen Tiguan qui achève cette année sa longue carrière entamée en 2007. Malgré son âge et des tarifs toujours salés, le Tiguan a encore séduit 17 904 clients en 2014, soit plus que le Ford Kuga et le Kia Sportage réunis (moins de 8 000 unités chacun).
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