Le 1.9 JTD est passé de 105 à 110 ch à l’automne 2000, grâce à l’adoption d’un turbo à géométrie variable, et à 115 ch fin 2001 en modifiant la cartographie. Mais Alfa ne s’est pas arrêté là et propose, depuis quelques mois, une vigoureuse version 140 chevaux qui vient taquiner le 1.9 150 ch TDI adopté par plusieurs montures de l’écurie Volkswagen. Si le bloc reste identique au 115 ch, les modifications mécaniques sont néanmoins profondes. La culasse gagne un arbre à cames et huit soupapes supplémentaires, les collecteurs à l’admission et à l’échappement adoptent un nouveau profil, les pompes à eau et à huile sont nouvelles et surtout, l’injection directe Unijet devient Multijet. En fait, les séquences d’injection plus finement gérées, en relation avec un calculateur plus puissant, permettent des progrès tous azimuts, y compris en matière de bruit et dépollution. Sauf lors de vives accélérations où le moteur gronde toujours (pour mieux prouver sa fibre sportive ?), le niveau sonore nous a semblé généralement discret ; un peu plus qu’à bord de la 115 ch, particulièrement sur autoroute grâce à l’avantage de la 6e. Le moteur transmet rarement ses vibrations dans l’habitacle et, contrairement à d’autres, elles ne nous ont jamais dérangé.
Si on ajoute la pression d’injection qui passe de 1300 à 1400 bars, le gain en puissance s’établit à 25 chevaux et le couple maxi passe à 305 Nm au lieu de 275 pour le 115 ch. Au-delà des chiffres, ce 16 soupapes fait preuve d’une belle élasticité et se montre étonnamment vif, caractéristique qui fera peut-être tourner casaque à quelques inconditionnels de l’essence. Si, si, il en reste. En prime, la cavalerie déboule sans la brutalité du 150 ch VW. La 156 1.9 JTD 140 pourvue d’une boîte rapide et bien étagée (deux premiers rapports un peu courts peut-être) affiche des performances honorables, pile entre A4 TDi 130 et Toledo TDI 150. Elle file allègrement à 200 km/h, passe de 0 à 100 km/h en moins de 10 secondes, abat le 1000 m D.A. en à peine 31,2 secondes. Les reprises, atones sur le dernier rapport si on descend sous les 1500 tours, deviennent excellentes en 4e et 5e. Ces performances et son agrément la situent entre les versions à essence 1.8 140 ch et 2.0 JTS 165 ch. Cette dernière est légèrement plus chère au catalogue que la 1.9 JTD 140 ch et consomme un bon tiers en plus. C’est la bonne surprise de cette diesel survitaminée, elle ne fréquente pas plus les pompes que la 115 chevaux - à rythme comparable. Notre moyenne n’a pas dépassé 7,2 l/100 km et un long trajet autoroutier à 160 km/h a donné la même valeur. Aux extrêmes, nous avons relevé, pour cet essai de plus de 1200 kilomètres, 5,1 litres à rythme de sénateur sénile (qui viendrait de voter une répression accrue des excès de vitesses) et 8 litres en circulation urbaine peu fluide.
Curieusement, cette 140 ch vient chasser sur les terres de la 2.4 JTD 150 ch. Mais c’est promis, le 5 cylindres 2.4 évoluera lui aussi prochainement (20 soupapes et 170 chevaux). Simplement, Alfa préfère s’occuper prioritairement des versions qui se vendent plutôt que des hauts de gamme porteuses d’image. Cette stratégie opposée à celles des constructeurs allemands s’explique sans doute avant tout par des moyens financiers plus limités.
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