VW Polo GT (1983-1992) : une fourmi qui a des ailes, dès 1 000 €
Peu connue, la Polo GT ne manque pourtant pas d’intérêt, car avec son 1.3 de 75 ch et sa légèreté, elle présente un poids/puissance attractif qui en fait presque une sportive.
On ne peut pas dire que Volkswagen ait été particulièrement ambitieux au lancement de la Polo 2, en septembre 1981. Évolution profonde de la Polo Typ 86, apparue en 1975, elle en conserve l’architecture technique (traction à moteur transversal, essieu arrière de torsion) et certains moteurs.
Mais elle fait toujours l’impasse sur les portes arrière, se contentant d’arborer une nouvelle carrosserie faisant penser à un petit break. L’intérieur, également nouveau, se contente d’une planche de bord presque lugubre et chichement dotée. Les ventes débutent gentiment, sans plus, et l’arrivée de concurrentes redoutables (Opel Corsa en 1982, Peugeot 205 et Fiat Uno en 1983) ne favorise pas sa carrière. Les puissances variant de 40 ch à 60 ch, suivant que la VW s’équipe d’un 1,0 l, un 1,1 l ou un 1,3 l ne font pas non plus rêver, mais la voiture étant légère (720 kg maxi), elle fait preuve d’une certaine vivacité.
Fin 1982, la Polo reçoit une variante dite Coupé à la lunette arrière très inclinée. Un trait esthétique que le constructeur croit pouvoir facturer au prix fort puisqu’il exige un surcoût de plus de 7 000 F ! Mais, en 1983, quand la Polo Coupé est commercialisée, elle inaugure une dénomination GT, mue par un intéressant 1,3 l de 75 ch que l’on retrouve aussi sur le « break » en finition Chintz.
Celle-ci comme la GT bénéficient de sièges sport réglables en hauteur, d’un compte-tours, d’un volant sport, et de deux rétros extérieurs. De quoi justifier pour la GT un prix de 58 950 F (18 900 € actuels selon l’Insee) ? Pas franchement, car la Chintz 75 ch s’en tient à 49 900 F. Les jantes en alliage et les vitres teintées restent en option sur ces deux autos qui doivent se contenter d’une boîte à 4 rapports. Elles affichent néanmoins de jolies performances, passant les 170 km/h. Par la suite, la Chintz va se renommer GT, alors qu’en 1985 la boîte gagne le 5e rapport tant attendu. Par ailleurs, le réservoir passe de 36 l à 42 l.
En 1990, la Polo bénéficie d’un restylage, ou plutôt le subit puisque sa face avant banalisée rappelle désormais celle de la Talbot Samba, disparue en 1986. Dans l’habitacle, le tableau est redessiné dans un style massif assez peu plaisant, mais la finition progresse. Surtout, la GT gagne une injection portant la puissance à 78 ch. Elle est retirée du marché français en 1992.
Combien ça coûte ?
Des Polo 75 ch, il y en a à tous les prix. Un exemplaire correct et doté d’un contrôle technique valide se déniche dès 1 000 €, avec parfois moins de 100 000 km. Une jolie GT, sans défaut majeur, peut déjà prétendre à 4 000 €, alors qu’un exemplaire vraiment impeccable arrive à 5 500 €.
Quelle version choisir ?
Entre Chintz et GT, c’est du pareil au même. Coupé ou break ? Affaire de goût. Quoi qu’il en soit, optez pour l’exemplaire en meilleur état que vous trouverez.
Les versions collector
Ce sera d’abord la Chintz, à peu près introuvable. Ensuite, comme toujours, tout exemplaire en parfait état d’origine et peu kilométré (moins de 80 000 km) sera un collector. Bon courage pour en trouver un !
Que surveiller ?
Bien née et bien fabriquée, la Polo 86C est une petite auto très robuste. Elle ne pâtit pas de tare particulière, mais souffrira des maladies dues à son âge : corrosion (même si elle intervient plus tard que sur une 205 ou une Super 5), fuites diverses, jeu dans la direction, starter automatique déréglé, roulements de roue bruyant. Rien de méchant. Le câble servant à rabattre les sièges se rompt assez fréquemment.
On relève aussi des ruptures prématurées du joint de culasse, parfois avant 100 000 km, sans que ça ne vire à l’épidémie. Un point à surveiller avant achat, même si le moteur passe aisément les 150 000 km, tout comme la boîte.
Au volant
Je trouve la Polo 86c bien plus jolie avant le restylage, même dans l’habitacle. Ok, à bord, ce n’est pas la joie : tableau de bord noir de chez noir, pas d’aérateur central ni de vitres électriques (même en option !) mais l’instrumentation est convenable et surtout, la position de conduite remarquable. Peut-être la meilleure des petites voitures de cette époque. Le siège sport réglable en hauteur y est pour quelque chose, surtout qu’il maintient bien. Malgré tout, j’ai les cheveux qui touchent le ciel de toit. Dès le démarrage, le moteur se révèle très présent dans l’habitacle, mais sa sonorité est plutôt sympa.
Les commandes se révèlent agréables : direction légère et commande de boîte très maniable. Cette dernière est même un modèle du genre ! En revanche, la suspension manifeste vite sa fermeté, surtout à l’arrière : rien à voir avec la douceur d’une 205. Cela dit, on prend un vif plaisir à mener cette Polo GT. Pourquoi ? Parce que son moteur regorge de peps, alliant souplesse et allégresse dans les tours. Il autorise aussi des performances toujours appréciables, bien aidé par une boîte très courte (induisant beaucoup de bruit sur autoroute).
Côté châssis, la direction séduit par sa précision, et le comportement routier apparaît sain, malgré un train avant manquant franchement de guidage, ce qui induit une tenue de cap très moyenne. La motricité n’est pas non plus à citer en exemple, mais ça participe aux sensations de conduite un peu vintage, tout comme le freinage mollasson. En somme, une fourmi bien vive et distrayante, qui consomme raisonnablement : 7 l/100 km en moyenne.
L’alternative newtimer*
VW Polo 1.4 16V (1996-1999)
Lancée en 1994 sur la base de la Seat Ibiza II, la Polo III (ou 6N) étonne par sa finition, nettement meilleure que celle de sa cousine ibérique. Initialement, il manque néanmoins à l’allemande une motorisation un peu épicée. Celle-ci arrive en 1996, sous la forme d’un 1,4 l 16 soupapes développant 100 ch.
La Polo ne s’en trouve pas transformée en pure sportive, loin de là, mais se pose en petite GT rapide (190 km/h) et bien équipée : double airbag, jantes alu, vitres et rétros électriques, volant réglable, ABS. Pimpante, elle demeure cela dit dans l’ombre des vraies bombinettes de la catégorie, comme l’Ibiza GTI, la Peugeot 106 S16 ou la Fiat Punto GT, proposées à des prix similaires mais plus puissantes. La chic VW disparaît en 1999, juste avant le restylage qui amènera en France la plus compétitive version GTI de 125 ch. À partir de 2 000 €.
Volkswagen Polo GT (1986), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 272 cm3
- Alimentation : carburateur
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 75 ch à 5 800 tr/mn
- Couple : 104 Nm à 3 600 tr/mn
- Poids : 785 kg
- Vitesse maxi : 170 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 11,9 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver une Polo 2 d'occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale.
* Les newtimers sont des véhicules iconiques ou sportifs plus récents que les youngtimers, mais dont la valeur monte. Plus fiables et faciles à utiliser au quotidien, ils doivent leur essor à des caractéristiques techniques souvent disparues, comme de gros moteurs atmosphériques.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération