Virée en BMW X7 – Voyage hors norme dans les cimes
« C’est en suivant ses rêves que l’on trace sa propre route », annonce le spot publicitaire du nouveau X7. Le plus gros SUV de chez BMW entend bien nous faire voyager, certes en avalant des kilomètres mais surtout en nous immergeant dans du luxe à foison ! « X-capade » de deux jours aux abords du lac d’Annecy.
Gare de Lyon Saint-Exupéry. Stationnées sur un parking « pour véhicules autorisés », sept engins haut de gamme nous attendent : trois berlines et une limousine série 7 ainsi que trois SAV X7. Dans ce petit lopin VIP, le bitume est même couvert d’un tapis rouge… peint ! L’ambiance est donnée. Luxe, démesure, confort, opulence… En un mot, une évasion de rêve. Pendant 2 jours, nous voyagerons à bord du X7 xDrive40i, moteur de 340 ch, bardés d’options. Prix total : 134 870 €.
Direction Menthon-Saint-Bernard, plus précisément son palace, tout juste rénové. Bâti en 1906, il accueillit des familles aisées puis des artistes notoires. Sacha Guitry, Catherine Deneuve ou encore Isabelle Adjani se réveillèrent dans ce cocon paisible qui borde le lac d’Annecy. Cette fois, ce sera une flopée de journalistes qui profiteront de ce bijou architectural abritant l’une des meilleures tables de la région.
"On dit que l’argent ne fait pas le bonheur. Sans doute veut-on parler de l’argent des autres", déclara Guitry. Conduire un véhicule du prix d’une jolie villa T4 sur les hauteurs de Saint Raphaël confirme sa maxime. Au volant du X7, on se dit que l’argent fait le bonheur. Indéniablement. Cœur de cible de BMW pour ceux qui ont le droit d’être heureux : les familles habitant, justement, en montagne. Avec ces dimensions de paquebot (1,80 m de haut, 5,15 m de long et 2 m de large), il faut pouvoir faire rentrer les enfants, le chien, les skis et tout le bazar.
En franchissant les barrières du parking VIP, je pense à l’entrée en épingle du parking 2F de Roissy CDG : comment donc faire passer la X7 dans un endroit si étriqué sans rayer la carrosserie ? Et pour la garer, comment trouver des places aussi larges que longues sans gêner les voitures voisines ? Pour l’essai, les équipes de BMW ont volontairement préféré les routes à lacets aux embouteillages urbains. Dès lors, point de critiques acerbes sur l’embonpoint du véhicule !
Avant les routes de montagne, passage obligé par l’autoroute… sous une pluie battante. Pour autant, l’on se sent comme une poule en pâte. Avec la boîte ZF à 8 rapports, aucune vibration. L’insonorisation est telle qu’on se croirait – presque – dans une électrique ! La consommation en CO2 en surplus, bien sûr (environ 200g/km pour ce 2,4 tonnes) ! Pour ceux préférant l’ambiance agitée d’une salle de concert, le X7 est équipé de quelque 20 haut-parleurs Bowers & Wilkins, qui s’illuminent la nuit venue. Tarif de ce petit plaisir auditif et visuel : 4 500 € !
Dans l’habitacle, les battements rythmés de "the Blaze" nous transportent sur l’asphalte mouillé comme sur un torrent agité, les secousses en moins. Et pour cause, avec le Executive Drive Pro, la caméra avant anticipe la route et ajuste ses suspensions si des défauts s’annoncent. Le X7 propose aussi le Pack Offroad, pour choisir son type de terrain : Sport, Comfort, Eco Pro ou Adaptive, pour lequel la voiture s’adapte à notre conduite et détermine elle-même le mode le plus approprié. Calcul sur les amortisseurs, info sur la vitesse et sur l’accélérateur… Ce n’est pas encore la Batmobile mais le X7 varie alors sa hauteur suivant le relief. Prix au catalogue : 1 650 €.
Côté confort, rien n’est laissé au hasard. Je passe les 520 kilomètres à me faire masser le dos, les épaules, les reins, le bassin… C’est un festival de pressions extatiques avec, ô bonheur, des sièges et un volant chauffants tout en cuir ! Au plafond, un toit ouvrant entouré d’alcantara s’étale sur la longueur de la voiture, véritable bulle panoramique roulante de laquelle les cimes verdoyantes émergent.
La nuit, le toit s’éclaire de la couleur de mon choix. Pour 900 € de plus, je peux m’imaginer dans une limousine de Las Vegas où ici les étoiles remplacent les LED scintillantes. Mon cappuccino reste fumant dans un porte-gobelet chauffant… et réfrigérant. De 5 à 30 °C… Je ne serais vraiment pas mieux dans mon salon !
Notre X7 est un 6 places au lieu d’un 7, avec en 2e rangée, des sièges larges séparés d’un accoudoir personnel (compter 700 euros pour ce caprice) équipés d’un écran individuel aussi (1 200 euros la fonction TV). Et pour le 3e rang, pas de genoux dans le menton ! Finie la punition de voyager derrière ! Le confort est certes moins optimal que devant, afin d’obtenir un coffre totalement plat quand les sièges sont rabattus à l’aide de commandes électriques – qui demandent un peu de patience pour s’activer. Pour autant, l’on bénéficie aussi de la ventilation individuelle, des sièges chauffants et du toit en verre, qui empêche toute crise de claustrophobie.
Arrive le moment de se garer. Suées froides… qui se stoppent immédiatement avec un angle de braquage merveilleux et surtout les caméras… indispensables ! Devant, derrière et sur les côtés… grâce à elles, nous visionnons le véhicule en 3D et voyons tous les obstacles environnants. Je bénis le concepteur de cette merveille ! Sauf quand la boue vient obstruer l’optique…
Trois points noirs sont à retenir au terme de cette journée.
Au démarrage, un système automatique de serrage de la ceinture de sécurité vient broyer les côtes. Certes, Security first, mais cette marque de bienvenue un peu trop affectueuse est pour le moins désagréable.
Pour qui parle comme un Italien – entendons avec ses mains – le système intuitif se transforme vite en calvaire. Nous n’appuyons plus sur des boutons, une fois de plus pour des raisons de sécurité afin de quitter le moins possible la route des yeux. Mais sans le vouloir, en gigotant des bras devant le capteur, nous augmentons le son à en perdre l’ouïe. Ou quand le GPS est activé, notre carte devient ridiculement trop petite pour y lire quelque chose. Il faut oublier notre tempérament emporté pour revenir à un côté plus tempéré à l’allemande.
Quant au GPS, son graphisme n’est pas clair. À force de discuter avec mon passager, me voilà à la frontière suisse avec un douanier hilare quand il nous demande de faire demi-tour, nous, installés dans cette monture de haute technologie ! Nous sommes perdus, le GPS aussi. Leçon à retenir : il faut bien écouter la voix de la dame GPS… ou mettre Waze.
Le lendemain, nous reprenons la route. Direction le golf du Jiva Hill Resort avant de retourner vers Lyon. Le X7 m’attend, rutilant. Pour ouvrir le coffre en deux parties, un petit coup de pied sous la voiture suffit. Je m’échine à faire des balayettes dans le vide. Rien ! Retour au bon vieux bouton manuel. Enfin installée dans mon fauteuil massant, je lance, polie, un « Bonjour BMW… » avec pour réponse « ce véhicule n’est pas équipé de cette fonction ». Il est visiblement encore trop tôt pour mon X7 qui ne veut pas travailler de bon matin ! Dommage, j’avais pas mal de choses à lui demander.
Avant de partir, je règle mes préférences sécurité. Et autant dire que je pourrais y passer la journée tant la liste est interminable. Speed Limit Assist enclenché pour régler la vitesse suivant la signalisation. Fonction embouteillages désenclenchée : pas besoin ici de lâcher mes mains pendant 30 secondes. Avertissement franchissement désactivé : avoir le volant qui vibre et revient tout seul dans la file provoque plus de stress que d’apaisement. Pour chaque fonction, le X7 offre la possibilité de régler en mode Anticipé, Intermédiaire, Retardé ou Désactivé. Mon profil est totalement personnalisé jusqu’au réglage de mes stations de radio préférées, ma position de sièges, etc. En un mot, je suis chez moi.
Sur la route, les monts enneigés du Grand-Bornand, La Clusaz, Tignes se dessinent au loin. Les panneaux vers les cimes heureuses indiquent à droite. Madame GPS m’intime l’ordre d’aller à gauche. Dommage, je l’aurais bien ignorée aujourd’hui encore ! Le X7 se faufile aisément dans les ruelles étroites des villages savoyards avant de se lancer à nouveau sur une autoroute suspendue dans le vide aux interminables zigzags. Un message d’alerte s’affiche : « une pause est nécessaire ». Une caméra située sur le tableau de bord analyse mes mouvements oculaires et détermine si je suis fatiguée. Moi qui faisais la grande routière auprès de mon passager, je suis dénoncée ! Nous arrivons enfin, au cœur d’une vallée paisible où les greens s’étalent à perte de vue. C’est une scénographie naturelle du beau. À l’image de BMW qui cherche sans cesse à développer sa scénographie du luxe et du confort de route.
D’ailleurs, la marque allemande a consacré l’an dernier 7 milliards d’euros en R&D. Cette année, en quatre mois, déjà 1,4 milliards ont été dépensés. Soit 8 % de progression. Depuis maintenant quarante ans, la Série 7 en est sa locomotive de l’innovation : tête haute en 2008, projecteurs laser en 2015, ConnectedDrive en 2001… Mais les choses sont en train d'évoluer et ce X7 en est un bel exemple.
En 2018, près d’une BMW sur trois vendue dans le monde est une série X ; en France le ratio est d’une sur deux (26 110 X), avec la gamme X1 qui demeure un véritable best-seller dans l’hexagone. Le X7 est surtout destiné à un marché nord-américain et chinois ; son format hors norme (et son prix) séduit peu les Européens. Mais il fallait bien que BMW concurrence le Range Rover, le Mercedes GLS ou encore l'Audi Q7. Le Range s’est vendu à 250 modèles en France dont une centaine rechargeable. À voir si le X7 et son levier de vitesses en cristal Swarovski cristalliseront les espoirs de la marque à hélices de faire mieux.
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