Une voiture tractée par un camping-car ? Attelage absurde ou bonne idée ?
Il est tentant d'emporter sa voiture lorsque l'on part en vacances avec son fourgon ou son camping-car. Les solutions existent mais les contraintes sont si nombreuses qu'elles en deviennent un frein à cette fausse bonne idée. Et une ode à la pratique du vélo une fois la maison roulante installée pour la nuit.
Sur le papier c’est parfait. Et de plus en plus de camping-caristes craquent pour un attelage ou une remorque pour partir en vacances avec leur auto. On comprend qu’une fois leur gros intégral ou modèle à capucine installé, les pliants et la table de camping en place, l’auvent déployé et la vaisselle sortie des placards, il est pénible de tout ranger pour s’en aller faire les courses au supermarché d’à côté. Car il est hors de question de rouler avec les verres de cristal posés à même la table. Du coup, une petite auto est bien pratique pour faire ses emplettes.
Un casse-tête législatif
En plus, de multiples solutions existent. De simples barres de tractions homologuées permettent d’attacher une auto à une simple boule fixée à l’arrière du camping-car. Des cadres de tractage existent également, vendus entre 500 et 2 000 euros. Un peu plus sécurisantes, elles prennent en charge le train avant de la voiture transportée. Mais si ces dispositifs sont bel et bien homologués, ils sont dans un flou juridique auprès duquel le brouillard londonien ressemble à une journée d’été azuréenne.
Car la législation française explique que ce type de système est réservé aux dépannages, et non au transport. Sauf qu’une directive européenne (94-20 CE) ne voit aucun inconvénient à partir en vacances avec sa petite auto tractée par un simple cadre. Qui dit vrai, qui dit faux ? Tout le monde. D’où le flou.
Du coup, les forces de l’ordre sont plutôt tolérantes en voyant passer un camping-car qui tracte une voiture de cette manière, mais ils peuvent, en étant tatillons et franco-français, dresser une amende de 135 euros, voire, si le gendarme ou le policier est contrarié, obliger le propriétaire à détacher la voiture et à se débrouiller avec ses deux moyens de locoion. Quant aux assurances, mieux vaut se renseigner auprès de la compagnie qui couvre le camping-car avant de se lancer dans ce type d’expédition.
En revanche, il existe un autre moyen de partir à la plage avec sa maison roulante et sa voiture, c’est la bonne vieille remorque à simple ou double essieu selon la taille (et le poids) de la voiture à transporter. Il en coûtera entre 1 000 et 5 000 euros selon le modèle. Mais cette solution, évidemment plus sécuritaire et du coût, parfaitement autorisée, à condition d’équiper la remorque de feux en état de fonctionner, se heurte elle aussi à quelques contraintes réglementaires.
Au niveau de la taille de l’équipage, la contrainte est limitée puisque la loi autorise 18 m en tout et pour tout camping-car + remorque comprise, de quoi voir grand. En revanche, pour le poids, la remorque ne doit pas dépasser750 kg, ce qui limite grandement le type de voiture à transporter. Ce n’est pas pour rien que la petite Citroën Ami et ses 482 kg sont l’Amie des camping-caristes.
Un permis spécial et une limite de poids
Évidemment, il est toujours possible d’embarquer une véritable auto, de celles qui se conduisent avec un permis de conduire. Mais pour ce faire, elle doit rester légère comme une Suzuki Swift et sa petite tonne, car au-delà, le moteur du camping-car sera à la peine. De plus, pour remorquer une voiture et sa remorque de plus de 750 kg, il faut en passer par un permis spécial appelé EB, le même que celui qui est nécessaire pour tracter une caravane.
On le voit, les embûches pour transporter une voiture sont légion, d’autant que pour couronner le tout, un tel équipage ne doit pas dépasser les 90 km/h sur autoroute. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Rien n’est moins sûr. S’il est fastidieux d’avoir à ranger son camping-car pour s’en aller faire un tour une fois installé sur un spot de rêve, d’autres solutions existent.
On peut parfaitement installer un scooter ou une moto dans la soute du fourgon ou même à l’extérieur avec un porte moto costaud. On peut également s’équiper d’un vélo qui se glissera facilement dans le camping-car. Cette dernière solution, la moins chère et la moins législativement fastidieuse, est également la meilleure pour la santé.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération