Tesla : le grand écart entre capitalisation boursière et marges

Tesla est décidément un cas bien à part dans l'industrie automobile actuelle, qui est impitoyable avec toute tentative d'émergence d'une nouvelle marque. Il faut pourtant bien le reconnaître : en 15 ans, Tesla est passé de jeune start-up dynamique à vrai concurrent dans certains segments pour les marques historiques.

Mais les bénéfices se faisaient cruellement attendre : malgré l'explosion de la valeur boursière à plus de 207 milliards de dollars (tandis que l'action tutoie les 1400 dollars), les premiers mois dans le vert n'ont été que tout récents. Au premier trimestre 2020, Tesla a même été un des rares groupes automobiles à réaliser des bénéfices et à progresser dans un marché en chute libre en pleine crise Covid-19.

Si Tesla progresse et atteint des sommets en spéculation boursière, il n'empêche qu'en dehors du cas particulier du premier trimestre, la marque est très loin des meilleurs groupes automobiles en matière de résultats financiers.

Les plus grosses marges opérationnelles sont réalisées par Ferrari, Subaru, BMW Group, Toyota et Suzuki. Voilà les géants automobiles qui tirent le maximum de profits de la vente de leurs automobiles, et qui ont donc les comptes les plus sains. 

Elon Musk veut rhabiller ses détracteurs

Le patron de Tesla est à l'image de sa marque, avec une communication bien à lui et très décalée. Régulièrement attaqué sur la bulle spéculative boursière autour du constructeur californien, l'homme d'affaires a eu l'idée de sortir un short spécial pour rhabiller tous ceux qui prédisent l'effondrement de Tesla en Bourse.

Un short avec une inscription brodée à l'effigie du logo et le mot "S3XY" à l'arrière, vendu tout de même 69,420 $ (un chiffre en référence à plusieurs choses, dont le cannabis). Sans surprise, le short a rapidement été en rupture de stock. Signe, peut-être, que les détracteurs de Tesla qui avaient besoin d'être rhabillés étaient décidément très nombreux.