2. Sur route, elle ne brille pas là où on l’attendait

La Ds n°8 n’est pas un poids plume. A vide, la version de notre essai affiche presque 2,2 tonnes. Rajoutez-y quelques options, un journaliste et un cadreur, le matériel de ce dernier, et vous franchirez allègrement la barre des 2 300 kg. Même électrique, un moteur de 245 ch n’est donc pas de trop pour offrir des performances décentes à une telle auto. D’autant que le choix de la traction ne facilite pas, sur le papier, le passage de la puissance au sol. Pour préserver au maximum la douceur de conduite, les ingénieurs de DS Automobiles ont donc visiblement fait le choix de délivrer progressivement le couple (343 Nm) aux roues, même si aucun de nos interlocuteurs n’a pu (ou voulu ?) le confirmer. Les démarrages ne vous collent donc pas au siège, même si on écrase totalement l’accélérateur. Cette impression d’accélération progressive détonne avec ce que proposent la plupart des autres voitures électriques du marché mais, s’agissant d’un véhicule dont le confort est la priorité, cela apparait finalement comme étant un choix cohérent.
Attardons nous d’ailleurs sur le confort. Lorsque l’on arbore sur sa calandre les lettres DS, cela sonne presque comme une évidence. D’autant que, en finition Etoile, les autos dotées de la batterie la plus imposante sont systématiquement équipées de l’Active Scan Suspension. Ce dispositif d’amortissement, qui s’active automatiquement et uniquement lorsque l’on bascule en mode Confort, ‘’lit’ la route en amont de la voiture afin d’adapter en temps réel les réglages de suspension. Ne tournons pas autour du pot : ce système nous a ici déçu. La n°8 n’est certes pas une voiture inconfortable, bien au contraire, mais elle ne surclasse pas ces concurrentes. Ainsi, les saignées les plus profondes et les ralentisseurs les plus prononcées ne manqueront pas de secouer les occupants. Ce choix pourrait bien apparaitre comme une erreur disqualifiante aux yeux d’une clientèle attaché au confort DS.
Et c’est d’autant plus dommageable que les différents modes de conduite sont, et ce n’est pas toujours, loin s’en faut, le cas sur d'autres autos, bien distincts les uns des autres. La fermeté de la direction, la réactivité de la pédale d’accélérateur ou encore les réactions du régulateur de vitesse adaptatif (livré en série) varient ainsi notablement de l’un à l’autre. C’est d’ailleurs le deuxième point sur laquelle la conduite de la n°8 surprend.

Passons sur le mode Eco, qui n’a pour vocation que d’abaisser la consommation sur voie rapide, et le mode Confort décrit précédemment, pour nous intéresser aux modes Normal et Sport. Le premier rend les sensations de conduite plutôt neutre. C’est idéal si l’on souhaite adopter un train de sénateur d’autant que, contrairement au choix fait dans la plupart des cas, la direction ne se révèle pas floue. Dans cette configuration, la n°8 se révèlera être une excellente compagne de voyage, silencieuse, douillette et économe. Nos relevés montrent, qu’ainsi, il sera possible de parcourir de 600 à 650 km entre deux charges (aux environs de 500 km autoroute). C’est excellent, d’autant que la voiture mise à notre disposition était chaussée en 20’’.
Lorsque la route se fera plus sinueuse, faire le choix du mode Sport sera alors judicieux. A nos yeux, il aurait été plus judicieux de le nommer Dynamic car il ne transfigure pas totalement le comportement de cette DS. La fermeté accentuée de la direction donne toutefois l’impression d’un train avant plus précis et mordant, à tel point que, si on chatouille vraiment trop la n°8, les pneumatiques ‘’éco’’ donnent parfois l’impression de manquer de grip sur le train arrière. Une sensation peu agréable même si, et c’est le plus important, à aucun moment le comportement routier ne se montre hasardeux.
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