2. Sur la route : tantôt radicale, tantôt conciliante
Dès qu'on pousse sur le bouton du démarreur, placé entre les sièges, le 3,5 litres V6 bi-turbo envahit l'habitacle de sa sonorité digne d’un V8. Manifestement, Ford n'a pas trop forcé l'insonorisation, et la coque en carbone résonne comme celle d’un bolide de course ! Les essais commencent sur circuit, donc en mode Track. L'ESP reste actif mais fait preuve de discrétion dans ses interventions. De quoi attaquer sérieusement sans arrière-pensée ! L'équilibre de la voiture est exceptionnel et il faut déjà une certaine expérience pour aller chercher ses limites. Une fois celles-ci atteintes, on fait ce qu’on veut de l’auto.
Pour une voiture de route, c'est hallucinant !
Suivant la manière d’entrer dans le virage ou d’en sortir, la Ford GT se montre en effet soit légèrement sous-vireuse, soit légèrement survireuse : c’est le pilote qui décide ! L’aérodynamique active aide à ce que ce soit aussi le cas dans les courbes rapides, même si un plus gros aileron arrière, comme sur la version de course, serait évidemment bienvenu pour stabiliser l’arrière et passer encore plus vite dans les virages à plus de 200 km/h. Mais pour une voiture de route, c’est déjà assez hallucinant. Audi devrait en prendre de la graine pour la R8, qui manque clairement d’appui à très haute vitesse !
Dans cet exercice sur piste, tout dans la Ford GT est remarquable : le temps de réponse des turbos à haut régime est inexistant, la boîte double-embrayage 7 rapports répond instantanément aux ordres donnés via les palettes du volant, le (relativement) petit moteur est explosif, les vitesses de passages sont atomiques… Seules deux petites ombres au tableau : la boîte pourrait être réglée pour accepter de rétrograder à un régime un brin plus élevé, histoire de profiter de plus de frein moteur. Et sur notre voiture d'essai circuit, les freins manquaient sérieusement d’attaque. La confirmation viendra sur la route avec un autre exemplaire : notre GT essayée sur piste avait bien un petit souci.
Sur route ouverte donc, la Ford GT est capable de révéler un caractère sensiblement différent. Vous pensiez qu'une voiture si à l’aise sur circuit serait une pénitence sur route ? Vous vous trompiez ! Enfoncez le bouton "Comfort" (avec un m puisque c'est en anglais) et les suspensions pilotées feront en sorte de rendre les longs voyages parfaitement envisageables. Sauf qu’il faudra faire suivre les bagages dans une camionnette car les dimensions du coffre sont ridicules ! Point de vue suspensions, la Ford GT est donc plus confortable qu'une Ferrari. Est-elle au niveau d'une McLaren Super Series ? Difficile de les départager…
En conduite "Cruising", régulateur de vitesse activé, il apparait aussi que l'insonorisation est finalement tout à fait acceptable pour ce genre d’autos. Et comme l'étroitesse de la cabine a placé votre passager tout contre vous, il ne faut pas pousser la voix pour la conversation. Quand le moteur ronronne, les bruits que l'on remarque le plus sont ceux du moindre petit caillou venant cogner la coque en carbone. Ce n'est pas franchement gênant, et cela participe même à l'ambiance "Racing" qui règne dans la GT. Par contre, le temps de réponse du turbo est plus gênant. Quasi-inexistant à haut régime, il est trop long en dessous de 3 000 tours. N’essayez même pas de relancer à 2 000 tours en 7e : vous vous ferez larguer par le premier Berlingo diesel venu !
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