Route de nuit - Renault et Cannes c'est tout un cinéma
Depuis 38 ans, la marque au losange est sponsor du festival de Cannes, promenant successivement les stars en R25, Safrane, VelSatis, Latitude ou Espace. Si la cohérence entre ces autos et la manifestation n'a pas toujours été évidente, elle a retrouvé, avec l'édition qui s'est achevée le 18 juillet dernier, une certaine cohérence.
Longtemps on a pu se poser la question de l'adéquation entre une manifestation glamour ultra haut de gamme, et donc premium comme le festival de Cannes, avec un constructeur généraliste comme Renault. Pourtant, entre ces deux-là, le partenariat dure depuis 1983. Chaque année, la marque au losange verse aux organisateurs une somme estimée à 100 000 euros en guise de ticket d'entrée, moyennant quoi, elle a le droit de convoyer les stars entre leur hôtel et le Palais des festivals, avec une flotte impressionnante de 300 autos.
60 millions de retombées
Selon une estimation, l'opération coûterait bon an mal an, 300 000 euros. Tout ça pourquoi ? Pour convaincre Georges Clooney, Marion Cotillard, Madonna, Quentin Tarentino ou Jessica Chastain de rouler en Espace ? Personne n'en a jamais été convaincu, ni chez Renault ni ailleurs. En revanche, la visibilité des voitures pendant les quinze jours de festivités a quant à elles été évaluée, et elle est largement convaincante, du moins selon les dires de Claude Hugot. Pour le directeur des relations extérieures, qui a quitté Renault depuis, l'opération aurait, en 2019, "généré 60 millions de retombées". Des retombées estimées au prix des spots télé, comparé au temps d'antenne que toutes les chaînes mondiales consacrent aux marches cannoises.
Économiquement, l'affaire se justifie donc, mais en termes d'adéquation entre les produits du losange et l'image du festival, on est toujours loin du compte, car de la R25 à la Latitude en passant par la Safrane, le glamour premium n'est pas forcément au rendez-vous. Cette année, pourtant, après 38 ans de bons et loyaux services, l'acharnement de Renault aura fini par payer et l'une de ses autos est enfin raccord avec le festival de Cannes. Pas en sélection officielle tout de même, mais dans un film diffusé hors compétition : OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire. Dans le long-métrage de Nicolas Bedos, Jean Dujardin, qui incarne l'espion veule et très franchouillard de la franchise, roule en R12 Gordini. Et c'est avec cette voiture, l'une de celles utilisées sur le tournage qu'il est arrivé au palais des festivals en compagnie de Pierre Niney, qui tient l'un des rôles principaux à ses côtés.
Accoler une Renault à un film dans laquelle elle tient un rôle particulier est donc parfaitement record avec la présence de la marque à Cannes. En revanche, l'autre évènement voulu par le losange sur la Croisette est plus étonnant. L'ex-régie y a envoyé un bataillon de R4 rétrofités, pour célébrer les 60 ans de la petite Renault et, certainement, pour annoncer son retour. L'une des autos emportait à son bord la chanteuse Elodie Frégé qui est certes bourrée de talent, mais n'était à Cannes que pour assister à une projection et qui est très loin d'avoir l'âge de la voiture.
Pas sûr que l'on se souvienne très longtemps de l'arrivée d'Elodie Frégé au festival à bord d'une R4. En revanche, on se souviendra toujours de la Renault Safrane du film d'Alain Berbérian avec les Nuls. Dans la Cité de la peur, qui se déroule durant le festival de Cannes, le trio a incorporé une fausse pub pour la voiture, avec une base line comme tout spot qui se respecte. Elle indiquait que "la Safrane est une voiture qu'elle est bien à conduire". Pas sûr que l'affaire a coûté le moindre centime à Renault, mais il est certain que 27 ans après, le slogan de tous ceux qui ont vu le film et croisent une Safrane.
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