Privatisation de la surveillance du stationnement : des contrôles fictifs à Paris ?
C’est une révélation du « Canard Enchaîné » qui cloue le bec à tous ceux qui pensaient qu’une privatisation d’une mission de service public aussi sensible que la verbalisation des usagers de la route était anodine. Mais force est de constater qu’il n’aura pas fallu longtemps pour découvrir qu’entre les personnels peu fiables, recherche de la rentabilité et déontologie douteuse, la boîte de Pandore a été ouverte. Et ce n’est pas cette dernière histoire qui va nous rassurer.
Vous avez aimé l’histoire de l’agent verbalisateur privé qui conduisait positif au cannabis ? Alors vous allez adorer celle de la société chargée de la surveillance du stationnement qui aurait réalisé des milliers de contrôles fictifs. Ceci se passe à Paris et concerne la société Streeteo en charge d’une partie de la surveillance du stationnement à Paris depuis le 1er janvier 2018. L’autre partie revient à Urbis. Et ce sont deux entreprises privées.
Streeteo aurait fait des contrôles bidons. Le Canard Enchaîné cite des agents de Streeteo, qui, pour remplir leurs quotas, saisissaient sans quitter leur bureau des immatriculations de véhicules flashés par les véhicules équipés du système de lecture automatique de plaques, en prétendant les contrôler. Ils entraient ensuite, pour motif de non-verbalisation, des explications type « PMR », trigramme pour personne à mobilité réduite ou « autre ».
"Aucun véhicule n’a été verbalisé à tort", assure la Ville qui a convoqué les responsables de la société qui ont lancé une enquête interne. Un cadre aurait été sanctionné par des mesures disciplinaires et la mairie annonce que la « situation est rentrée dans l’ordre depuis le 22 février ». Les contrôles sont à présent effectués avec un matériel géolocalisé démontrant que l’agent verbalisateur se trouve bien dans la rue indiquée. Des pénalités financières sont promises pour tout contrôle non géolocalisé.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération