2. Piaggio X10 500 2012 : objectif évasion

Quelle ligne sensuelle! Piaggio a vraiment réussi son X10, car même si les goûts et les couleurs sont à l'appréciation de chacun, il faut reconnaître que le coup de crayon et les coloris sont réussis et charmeront sans aucun doute une majorité d'utilisateurs. Et pour ne pas faire de jaloux, Piaggio a choisi d'appliquer la ligne avant-gardiste du X10 à chacune de ses motorisations. Ainsi, 125, 350 et 500 cm3 se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Le cadre et les carénages sont strictement identiques sur les trois modèles. Seuls les plus observateurs remarqueront que la suspension arrière pilotée par électronique sur le 500 se démarque par un vérin et non par un ressort comme sur les deux autres. Dernier détail cette fois, mais invisible à l'extérieur, le coffre du 500 ne peut transporter qu'un casque intégral et un semi-jet ! Et oui, contrairement aux 125 et 350 qui accueillent 2 intégraux, le 500 est contraint de grignoter sur l'espace sous selle pour intégrer la suspension arrière électronique.

La position du sénateur.

Comme sur le 125 et le 350, le X10 500 se démarque du reste de la production par son grand espace à bord ainsi que son confort de première classe. Au même titre que les Suzuki Burgman 400 et Honda SilverWing, le X10 offre plusieurs combinaisons d'assises possibles. Soit avec les jambes repliées grâce à l'espace offert par le large plancher, soit avec les jambes allongées, position qui conviendra aux plus d'1m80 qui s'y sentiront parfaitement à l'aise. En revanche, si sa hauteur de selle paraît accessible sur le papier, l'effet d'arcade sur les jambes n'est guère simple pour poser les pieds à terre, y compris pour les grands gabarits. Les moins d'1,80 m devront donc rester vigilants lors des demi-tours.

Pour le reste, c'est un sans faute. La large selle accueille généreusement pilote et passager. Et après plus de 120 km effectués au guidon du X1, le constat est sans appel : il y a très peu de vibrations tandis que le fessier apprécie le rembourrage de selle. Quant au petit dosseret pilote, il est tout simplement extra pour y caler ses lombaires et se sentir bien installé. Sa suspension arrière électronique n'est pas étrangère à cette aisance puisque l'amortissement est globalement bon. C'est un bon compromis entre souplesse et confort sans pour autant nuire à la tenue de route du X10. Dommage que le bouton de réglage de cette précharge soit peu commode à utiliser en raison de sa lenteur de navigation et de son emplacement trop bas sur le tablier. Hormis ce détail, l'électronique a du bon chez Piaggio. Et ça ne s'arrête pas là…

Astuce : l'appli' qui vous dit tout !

Piaggio vient de mettre au point une application pour smartphone un peu particulière. D'abord parce que cette appli' ne s'adressent qu'à ceux qui possèdent un iPhone ou un smartphone. Jusque-là, rien de troublant, même si les « autres » devront investir dans ce type de téléphone pour avoir droit à ces services. Et ce service, justement, n'est pas négligeable. Car cette appli' vous permet d'avoir en complément du tableau de bord un système de navigation par GPS, ainsi qu'un tas d'autres infos' sur votre angle d'inclinaison, votre vitesse réelle ou votre moyenne, la pression de vos pneus, l'endroit où vous êtes stationné, etc… Comment ça marche ? Il suffit de brancher votre smartphone au scooter grâce à une connectique dédiée et un kit de fixation gyroscopique qui se place sur le guidon. En cas de pluie, il y a même une housse pour protéger votre téléphone. Cette option sera donc disponible à partir de septembre, à partir de 195 € le kit de fixation sur le 500 cm3, puis progressivement sur les 350 cm3 et 125 cm3. À noter que cette appli' Piaggio sera gratuite sur Appstore et prochainement Android.

Objectif : s'évader !

Là où le X10 500 se démarque des autres motorisations, c'est bien évidemment par ses performances. Alors que nous évoluons sur les routes de Toscane, le X10 met en avant cette facilité de prise en main. Hormis cette selle toujours un peu haute (760 mm), l'équilibre de l'ensemble est bon. Un court passage par la ville met en évidence un braquage correct et un poids peu gênant tant que l'on roule. Néanmoins, avec ses 2,26 m de long et son empattement de 1,64 m, le X10 figure parmi les scooters les plus « massifs». Un inconvénient en ville quand il s'agit de se faufiler dans des trous de souris. En revanche, sur les routes de l'arrière pays, son carénage enveloppant, ses déflecteurs au niveau des jambes et sa grande bulle en font l'un des maxi-scoots les plus routiers de sa catégorie. Et même si le moteur semble manquer de nervosité au démarrage par rapport à son petit frère, le 350 cm3, le X10 500 reste convaincant sur les grandes nationales où la vitesse compteur dépasse les 160 km/h, soit environ 155 km/h en réel. Les dépassements sont donc sûrs et rapides, même lorsque le relief fait son apparition. Justement, sur la route sinueuse qui mène à la jolie citadelle de San Gimignano, le X10 500 s'est montré plutôt homogène. Malgré un empattement important, il conserve une bonne agilité dans un angle à l'autre, tandis que sa stabilité à haute vitesse est digne d'un scooter de Grand Tourisme. Ajoutez à ces prestations routières un freinage puissant complété de l'ABS et de l'ASR qui empêche les glisses de l'arrière et vous comprendrez pourquoi le X10 500 est rassurant à conduire quelles que soient les conditions.

Des gommes à surveiller

Ni trop plan-plan, ni trop sportif, le Piaggio est justement le compromis idéal. Mais notre essai a été bouleversé par une monte de pneu décevante (des Michelin City Grip). D'après l'équipe technique, cette monte ne devrait pas équiper systématiquement les modèles vendus en France. Quoi qu'il en soit, même si le staff affirme que ces pneus sont les plus adaptés pour rouler sur le sec et sur le mouillé (sans pour autant y exceller !), ces City Grip restent néanmoins piégeurs ! On a du mal à sentir le grip du pneu avant, au point de ne plus sentir l'adhérence de ce dernier sur les entrées de virage. Bref, le train avant devient alors complètement flou. Un phénomène qui s'attenue énormément avec un passager, comme si le gain de poids améliorait l'appui sur le pneu avant, notamment au freinage. Il semblerait que les Michelin Power Pure qui équipent les 350 cm3 règlent définitivement ce problème ! Pas d'inquiétude donc, une monte adaptée devrait mettre en exergue les qualités dynamiques du X10 citées précédemment!