Le gouvernement français à contre-courant sur le moteur thermique ?
Les députés ont voté la partie de la "loi climat" sur les déplacements : à partir de 2030, les véhicules émettant plus de 123 g/km de CO2 seront interdits à la vente. Mais de récents sondages montrent que les Européens veulent aller bien plus loin que cela.
Vendredi dernier, les députés ont voté à l'Assemblée nationale l'article 25 de la loi "Climat et résilience", qui contient un volet important : à partir de 2030, les véhicules émettant plus de 123 g/km de CO2 ne pourront être immatriculés, hors véhicules utilitaires. Nous parlons bien sûr d'une première immatriculation, ce qui veut dire que cela ne concerne pas que les voitures fraîchement sorties d'usine. Les autos qui auraient traîné sur des parcs ou qui n'auraient pas été vendues les années précédentes et qui dépasseraient cette limite ne pourront pas être immatriculées en première instance.
Pour les décideurs politiques, la tâche était périlleuse : trouver une date et fixer une limite de CO2 qui iront dans le sens de la réduction des émissions carbonées, tout en évitant de mettre en trop grande difficulté les constructeurs avec un changement trop brutal. Mais aussi, un peu, en évitant de les froisser : ils font partie des principaux employeurs de France (sans compter sur les fournisseurs), et il faut rappeler que l'Etat détient une part de Renault.
Seulement voilà : une récente étude démontre qu'une majorité de résidents de grandes villes européennes veulent un bannissement total des moteurs thermiques dès 2030. Sur les 10 050 sondés par YouGov, 63 % disent ne vouloir que des véhicules zéro émission dans les concessions après 2030. Evidemment, cette étude est très "urbaine", à des endroits où l'offre en transports en commun est abondante. Il n'est pas sûr que le résultat aurait été similaire si le profil des sondés avait été plus varié.
Certains députés français étaient d'accord sur le fait de devoir mettre en place une vraie politique commune européenne de sortie du moteur thermique. Mais pour l'heure, nous n'y sommes pas : certains veulent en sortir dès 2030, d'autres dès 2035 et d'autres comme la France dès 2040. Mais tous les pays n'ont pas d'industrie automobile, et ce sont sans surprise ceux qui en ont le moins qui ont les politiques les plus dures.
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