Le diesel continue de faire rouler la France
Hier triomphant et aujourd'hui honni, le diesel a encore de sacrés arguments à faire valoir. Les acheteurs de voitures d'occasion ne s'y trompent pas, qui continuent de le privilégier par rapport à l'essence. Et même sur le marché du neuf il fait de la résistance.

Si les voitures électriques occupent largement la scène médiatique, il est intéressant de constater le décalage avec la réalité du terrain. Quelles que soient leurs qualités et leurs vertus, les "autos à piles" ne représentent encore que 3% du parc roulant. Et si leurs ventes progressent régulièrement depuis le début de l’année (17,7% contre 16,8% en 2024), elles le doivent surtout aux entreprises qui sont sommées de verdir leurs flottes, au risque de s’exposer à des pénalités salées.
Loin de nous la volonté de remettre en cause une électrification désormais inéluctable, en 2035 ou un peu plus tard, mais on rappellera juste qu’aujourd’hui, en dépit des discours écolo-moralisateurs, c’est encore le diesel qui fait rouler la France. Les chiffres de l’UFIP Energies et mobilités sont sans appel : depuis le début de l’année, le gazole représente encore les deux tiers (66% au dernier pointage de juillet) des volumes de carburants routiers distribués dans l’Hexagone. Cela signifie que les 10 806 stations-services de l’Hexagone distribuent encore près de 74 millions de litres de gazole chaque jour.
Cette appétence pour le diesel se retrouve aussi sur le marché de l’occasion. Quelques 1 628 646 voitures carburant au gazole ont changé de main de janvier à août, contre 1 403 454 voitures à essence. En d’autres termes, la demande reste forte et le diesel domine les débats sur le marché de l’occasion. Le dernier baromètre des tarifs de La Centrale montre certes une légère érosion du prix moyen des voitures diesel de deuxième main (-8,7% au deuxième trimestre), mais on constate que les hybrides sont touchées dans les mêmes proportions.
Le diesel apparaît certes « cuit » en neuf, où il ne représente plus que 5% des immatriculations, loin des 60 à 70% des années 2010, mais il le doit aussi à une raréfaction de l’offre. Les choses pourraient changer malgré tout, car les constructeurs réalisent qu’il y a encore des ventes à réaliser avec ce carburant. Un seul exemple ? La disponibilité du bloc BlueHDI 130 sur la Peugeot 308 restylée, laquelle est aussi disponible en électrique, hybride et hybride rechargeable. Pas idiot de laisser le choix des armes aux automobilistes, finalement.

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