2. Essai Yamaha XSR 900 Abarth : pour initié un peu maso...
Soyons honnêtes, nous n'avons parcouru qu'une petite cinquantaine de kilomètres au guidon de cet étrange objet roulant. Et une vingtaine avant de pouvoir retrouver une souplesse suffisante dans des poignets endoloris et la clarté d'esprit allant avec. Bon sang, qu'on est penché et en appui sur ce guidon ! Mais à quoi bon ?? Il faut oublier toutes ses marques et ses remarques pour profiter pleinement la XSR Abarth. On ne la conduit pas, on la pilote. On ne profite pas, on réalise un exploit à chaque fois qu'on la sort. « Il faut souffrir pour être beau ». Alors on souffre. Mais on est beau. Ah ça oui ! Même sans rouler, on est beau. On a la posture, la cambrure, un vrai poster, sur cette moto ! Et comme on est beau, on aime ce qui est beau. Et cette XSR 900 Abarth, elle est belle. Belles pièces, belles performances, il ne lui manque rien pour plaire… Alors on se décontracte, ou au contraire, on force le rythme pour ne plus subir ce qu'elle impose.
Parce que ce genre de moto, c'est aussi fait pour rouler. Soit très peu, soit longuement, mais c'est fait pour rouler ! Au moindre stop, on se déplie, on se dégourdit, on savoure autant le fait de plonger dans la bulle que celui d'en sortir. Au fil des kilomètres, on comprend comment l'emmener, et quoi faire avec. On trouve la différence, et on l'apprécie. Déjà, il y a ce train avant bien plus chargé que sur ses consœurs. Il est précis, incisif, vif. Agréable. Stable. Il réclame un engagement physique en même temps qu'une certaine décontraction. De quoi faire de la XSR une moto toute en contraste, en nuances, en oppositions, bref, une de celles que l'on apprécie ou que l'on déteste.
Après la peine, un nouveau plaisir
Alors on se lâche, on se relâche. Et tout passe. La tête au dessus de la roue avant ou presque, dans la bulle ou presque, on profite de sensation nouvelles, exacerbées. Un ressenti toujours servi par un moteur coupleux et vaillant, prompt à alléger l'avant pour le réinscrire en ligne. On ne tourne pas avec une Abarth, on vire de bord. Droite comme un i, on la bascule, on fait corps avec elle. Quel dommage de ne pouvoir en donner davantage sur ces routes splendides du bord de mer… Dans ces courbes exigeantes que l'on devine. Non qu'elle ne puisse le faire, mais le rythme de notre groupe ne s'y prête pas. Il n'y a pourtant rien à redouter. Les suspensions offrent un bon compromis entre souplesse et fermeté, s'accordent parfaitement avec une conduite expérimentée. On doit lire la route pour en profiter un maximum... et ne pas se casser les poignets.
Le freinage rassure pleinement. Puissant, il est déjà largement suffisant à l'arrière, tandis que sous la morsure des plaquettes avant, la fourche inversée descend assez fort. Les étriers à fixation radiale ne sont pas là pour la figuration, leur feeling est excellent. On a tôt fait de jouer du transfert de masses, et le faire jouer la XSR900 Abarth avec les virages. Cartographie d'injection sur le mode A: la réponse la plus « violente » et la moins facile à contrôler, nous prenons un plaisir important à tenter de doser les gaz. Sur Standard, agréable en ville par exemple, elle offre une réponse plus douce, mais un peu plus retardée… Moins de challenge, moins de sensations. Avant d'avoir pu en apprendre davantage sur cette série vraiment spéciale, nous voici de retour à notre point de départ. Déjà ? Dommage, à nouveau...
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