Essai – Skoda Superb iV (2019) : hybride inaugurale et carrément pas mal
Pour sa première incursion dans le milieu sélect des berlines hybrides plug-in, le tchèque a transformé sa Superb. En reprenant les éléments mécaniques de sa cousine Volkswagen GTE, Skoda a développé une auto en y ajoutant les ingrédients maison : une habilité record et un prix qui met tout le monde d’accord.
Sommaire
Note
de la rédaction
13,6/20
Note
des propriétaires
EN BREF
- A partir de 39 950 euros
- Première Skoda hybride rechargeable
- Rechargeable en 5 h 30, ou 3 h 30 avec une wallbox
Les Tchèques sont futés. Lorsqu’ils décident, eux aussi, de céder à la fée électricité, il leur suffit d’aller piocher dans la vaste banque de pièces, de batteries, de plateformes et de motorisations du groupe Volkswagen, auquel ils appartiennent depuis 1990. Ainsi, en lançant sa collection iV (que l’on prononce « aïe vie », pour faire chic), Skoda ne s’est pas privé d’utiliser l’existant. Pour la nouvelle petite Citigo e iV, la base est identique à celle des Seat Mii Electric et Volkswagen e-Up. Quant à la grande berline qui nous préoccupe aujourd’hui, la Superb, et qui déboule en version hybride plug-in rechargeable ces temps-ci, la base était toute trouvée : en l’occurrence la Volkswagen Passat GTE. Et pas la mécanique de l’ancienne version de la berline allemande, mais celle qui l’équipe depuis son restylage d’il y a quelques mois. La tradition qui voulait que Seat et Skoda récupèrent les rogatons des nouvelles technologies réservées aux marques allemandes du groupe longtemps après elle, a donc bel et bien vécu.
Il est pourtant une autre tradition, que Skoda n’a pas du tout l’intention d’abandonner. Depuis toujours, quand la marque revisite une auto du groupe, elle y glisse les deux ingrédients qui ont fait son succès : une habitabilité monstre et un prix calculé au plus juste. C’est le cas de cette Superb hybride rechargeable : elle a plus de place à l’arrière que sa cousine, pour un prix d’entrée de gamme beaucoup plus abordable, puisque la tchèque est carrément 10 000 euros moins chère que l'allemande. La raison de ce (grand) écart des prix est simple : la Passat n’est disponible qu’en une seule version haut de gamme, alors que la Superb ne déploie pas moins de quatre finitions, de la base à 39 500 euros, à la très huppée version Laurin & Klement à 51 450 €. En plus de tous ces plus, cette dernière auto dispose d’un hayon, quand la première se contente d’un bon vieux coffre.
Sur le papier, c’est donc une affaire conclue et remportée haut la main sur sa concurrente et néanmoins sœurette. Mais reste la question de l’intérêt de cette Superb. Faire des économies ? C’est bien, encore faut-il que l’engin rende les services demandés. Clairement visée par cette première hybride tchèque, la clientèle des entreprises réclame une auto qui ne lui coûtera pas trop cher en taxes sur les véhicules de société (TVS), ce qui est le cas de cette Superb iV, et qui ne soit pas trop gloutonne, puisque l’auto est destinée aux gros rouleurs. Dans ce registre, les comptables qui ont le nez sur la conso de leurs commerciaux au long cours devraient être ravis.
46 km effectifs en mode électrique
Lors du parcours d’essai, la lourde et grande berline (4,80 m pour 1 730 kg) n’a pas dépassé les 6 l/100 km en position hybride, un mode de conduite ou le moteur thermique recharge les batteries. Évidemment, on est loin des 1,5 l/100 km surréalistes revendiqués par la fiche technique. Un résultat obtenu en incluant dans le calcul des normes WLTP, le moment où la Superb roule en mode entièrement électrique. Le constructeur revendique 55 km avec la petite batterie de 13 kWh, mais nous n’avons malheureusement pas réussi à dépasser le seuil des 46 km, même sur notre parcours pourtant aussi hollandais que plat. Le score n’est pourtant pas mauvais. Surtout, c’est une distance largement suffisante pour le trajet quotidien de la majeure partie des Français.
C’est donc en mode électrique que l’on s’élance à bord du vaisseau amiral de la maison tchèque. Et il s’agit plus d’un navire d’apparat que d’une galère. Les finitions sont, comme à bord de la Superb thermique, de haut niveau. Les équipements sont à la hauteur du prestige revendiqué, auxquels s’ajoutent les spécialités maison : le compartiment à parapluie et autre poubelle spéciale vide-poches.
Un moteur thermique qui réclame le renfort de l'électrique
Parfaitement insonorisé, l’engin flotte en silence sur des suspensions particulièrement typées confort. Et s'il faut attendre plus de 40 km pour que le bloc thermique entre en piste, le conducteur s’en rend à peine compte. À condition de ne pas trop le malmener. Car le moteur 1,4 l TSI de 156 ch s’époumone pour tirer seul le lourd engin qui embarque 280 kg de poids supplémentaire par rapport à la version thermique. Et on a beau le fouetter à coups de palettes de la boîte auto DSG 6, il ne réclame qu’une chose : les chevaux supplémentaires que lui procure le moteur électrique de 116 ch, et le fait culminer à 218 ch, puisque les deux puissances ne s’additionnent pas. Ainsi armé, en mode « sport » le ouaté et le confort du châssis disparaissent. L’auto est un peu plus ferme, sans pour autant se transformer en engin de chantier. Sa suspension pilotée raffermit l'ensemble et baisse son confort d'environ 10 %, ce qui reste très raisonnable. Évidemment, pour en profiter, mieux vaut disposer de batteries chargées. Avec une prise domestique, c’est l’affaire de 5 h 30, et 3 h 30 avec une Wallbox.
Cette Superb est donc à son affaire. Même son coffre, s’il n’est pas entièrement préservé, offre 485 respectables litres. Reste que pour exploiter l’engin, mieux vaut en passer par la case recharge et ne surtout pas faire l’impasse, comme nombre de conducteurs de plug-in semblent le faire. Si certains s’offrent simplement une telle auto pour contourner les malus ou les taxes de société, ils en seront pour leurs frais. Non seulement en termes de consommation, mais aussi d'agrément, privés du renfort électrique dès qu’ils tenteront d’accélérer un tant soit peu. Car il serait fort dommage de ne pas goûter aux joies du silence en mode électrique, ou aux joies des puissances cumulées et du couple de 400 Nm en mode sport utilisant les deux énergies.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,86 m
- Largeur : 1,86 m
- Hauteur : 1,46 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 485 l / 1610 l
- Boite de vitesse : Auto. à 6 rapports
- Carburant : Hybride essence électrique
- Taux d'émission de CO2 : 31 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Septembre 2019
* pour la version III (2) 1.4 TSI PHEV 218 BUSINESS DSG6.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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