2. Essai Renault Rafale 2024 - Sur la route : Rafale, le calme plat
Doté au lancement uniquement du moteur hybride E-Tech de 200 chevaux qu’on trouvait déjà sous le capot de l’Austral et de l’Espace, composé d'un trois cylindres essence turbo de 1,2 litre de 130 chevaux et d'un moteur électrique de 70 chevaux envoyés sur le seul train avant (via une boîte à automatique à crabot), le Rafale s’avance sans bruit sur les premiers mètres. Très vite, on retrouve des sensations très proches de celles d’un Austral plus roturier : outre l’univers de conduite très proche, le Rafale utilise le même amortissement non piloté. La mise au point dynamique de l’auto diffère par rapport à celle de l’Austral et du Rafale sur certains points, avec une « agilité supérieure » décrite par les ingénieurs du constructeur mais très peu de modifications structurelles dans le détail. L’engin utilise des voix élargies de 40 mm, des pneus aux bandes de roulement augmentées de 10 mm ou encore des réglages d’amortisseurs et de barres anti-roulis « réduisant le roulis de 10% par rapport à l’Austral ». Outre la présence des roues arrière directrices en série dès le niveau Esprit Alpine et l’empattement sensiblement plus long, il n’y a aucun gros changement.
Tant mieux pour le confort, plutôt bon d’après ce que nous avons pu constater lors de ce premier essai sur des routes espagnoles parfois mauvaises. Il ne joue pas les tapis volants à la façon des modèles les plus raffinés dont la suspension pneumatique peut faire de vrais miracles, mais reste agréable à utiliser y compris depuis les places arrière. Tant mieux aussi pour la consommation, qui n'a jamais dépassé les 9 litres aux 100 km malgré nos passages pour le tournage vidéo parfois très énergivores. Non seulement il pourra rester facilement sous les 7 litres aux 100 km dans la vie de tous les jours, mais il passera aussi sous les 5 litres aux 100 en ville (où son petit moteur électrique de 70 chevaux peut propulser l’auto jusqu’à 80% du temps au maximum). Il profite d'un groupe motopropulseur franchement agréable à utiliser en conduite tranquille grâce à une belle douceur de fonctionnement.
Mais attention, le Rafale ne mérite en rien qu’on le compare aux records de vitesse de son illustre ancêtre à hélice. Il souffre en effet d’un groupe motopropulseur absolument pas calibré pour la conduite sportive, dont l’absence de caractère va de pair avec une piètre réactivité quand on essaie de hausser le rythme en mode Sport. La boîte de vitesses à crabot administre alors des à-coups énervants et ne parvient pas à suivre. Le Rafale offre des performances correctes en ligne droite (0 à 100 km/h en 8,9 secondes), mais rien d’ébouriffant. Dommage car on sent quand même un équilibre châssis très plaisant, donnant l’impression qu’il pourrait encaisser beaucoup plus de puissance. Les roues arrière directrices, au calibrage différent de celles en option sur l’Austral et l’Espace, contribuent directement à cette bonne impression. Sur une jolie route d’arrière-pays espagnol, le Rafale fait preuve d’une belle tenue à défaut de posséder un moteur à la hauteur de ses prétentions. La future version E-Tech 300 ch 4X4 permettra-t-elle de remédier à cette frustration ? A vérifier, même si les 250 kg en plus induits par l’ajout du moteur électrique arrière et des grosses batteries de 22 kWh le pénaliseront aussi inévitablement. Sa transmission intégrale, son amortissement piloté inédit en version Atelier Alpine haut de gamme et sa mise au point décrite comme plus sportive sont censés améliorer sensiblement les choses.
Photos (21)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération