2. Essai Aprilia SRV 850 1012 : de ses courbes aux courbes
Même impression que la veille au soir quand la flotte de la SRV se présente devant nous pour l'essai. La tête de la RSV4 me laisse rêveuse sur les performances de la machine. Mais bon ne jamais se fier aux apparences. En parlant d'apparence, commençons tout d'abord par un petit tour d'horizon du scooter.
Les lignes générales sont sans conteste réussies. Même si l'ensemble est imposant, il ne fait pas lourd à l'œil, un véritable progrès comparé au GP 800 qui commençait à avoir un look vieillissant. Vous vous doutez bien que nous avons apprécié l'ensemble de la tête de fourche avec son double optique rageur (sans oublier les prises d'air en toc, bof,bof) mais aussi sa croupe pointue avec les poignées passager parfaitement intégrées. Petit bémol toutefois sur la finition qui reste décevante sur les nombreuses vis apparentes et sur la qualité de des plastiques mats sur le tableau de bord par exemple.
Sur les équipements dont le SRV dispose, il y a l'essentiel dirons-nous. Le tableau de bord donne les informations nécessaires, du compte-tours à la jauge d'essence et une navigation simple par pression aux commandes droites. On a apprécié par contre le bouton d'accès facile pour l'ouverture du coffre. En revanche, comme son frère 800, il n'y a toujours pas de warning et on se demande bien pourquoi. Autre point noir pour ce qui est de la praticité, il n'y a toujours pas de vide-poches dans le tablier avant, le coffre sous selle accueil difficilement un casque intégral et la disparition pure et simple de la bulle réglable électriquement (réglable tout court d'ailleurs). Point positif la selle qui paraît dure d'un premier abord, se révèle confortable pour les kilomètres. Le large tunnel laisse juste la place pour mettre les pieds de chaque côté. Vous ne pourrez pas vraiment faire de grands mouvements avec, mais cela ne se révèle pas si gênant que ça si vous n'avez pas trop de longues jambes.
La position est très naturelle une fois à bord, les mains ne sont ni trop hautes ni trop basses, la visibilité au-dessus de la bulle est bonne et les pieds touchent bien terre pour le 1m70 que je fais. Malgré ses 249 kilos (à sec), la répartition des masses est vraiment bien équilibrée et les manœuvres à l'arrêt et à basse vitesse s'en trouvent améliorées. Aprilia nous avait assuré que les modifications même infimes de la base GP 800 pour faire le SRV 850 étaient suffisantes pour offrir la sportivité que tout le monde attendait. Alors promesse tenue ?
Une bonne surprise
La prise en main est facile dès les premiers tours de roues. C'est d'ailleurs un point vraiment positif lorsqu'on sait que les deux BMW ont déjà eu plus de mal sur ce point. Le Twin est un vrai régal pour les oreilles et la réponse à la poignée de gaz est immédiate. Aucun temps de réponse, ça vient tout seul sans réfléchir. Comme dit plus haut, l'excellente répartition des masses donne au SRV une stabilité appréciable tout en conservant l'agilité qu'on espère de lui.
Le moulin quant à lui s'exploite sans réfléchir. Très réactif, il donne de franches accélérations tout en relâchant un bruit des plus plaisants. Aprilia assure qu'il possède un cheval (c'est important !) de plus et un mi-régime renforcé. Pourtant les performances du 76 chevaux rappel trait pour trait celui du GP 800. La vitesse maximale de 200 km/h s'atteint avec facilité, d'ailleurs, je devais toujours garder un œil sur le compteur pour rester dans des vitesses raisonnables. Le rappel se fait également par le manque de protection flagrante du SRV. La petite bulle s'essouffle rapidement au-delà des 110 hm/h. Ne comptez donc pas sur la protection en général sur ce scooter, optez pour un tablier pendant les périodes hivernales. La décélération se fait tout en douceur, enfin, jusqu'à 40 km/h, car en dessous les vibrations moteur deviennent assez désagréables.
Là où j'attendais le SRV au tournant était sur sa partie cycle. Surtout quand j'ai appris qu'il s'agissait de la même base que celui du GP 800 avec seulement quelques améliorations. J'aurai été déçue si une machine telle que le SRV s'amusait à jouer au bateau dans les virages. Il n'en est rien, bien au contraire. Il se balade avec aisance sur les belles courbes italiennes tout en gardant sa stabilité, il plonge avec facilité et la sensation de bien rester accroché à l'enrobé est présente. Tout est fait pour passer toujours plus vite et plus bas. Seule la béquille centrale est là pour vous rappeler la hauteur de garde au sol à l'ordre avec un douloureux « shkrrrrrrrrrr » sur le bitume. Le SRV pourra tout de même vous montrer ses limites sur les virages serrés où vous pourrez le sentir bouger, mais cela reste sur un bref instant.
Les doubles disques de 300 mm se relèvent bons pour l'usage du scooter. Plutôt progressifs, ils n'en sont pas moins efficaces pour une utilisation un peu sportive. Le toucher aux leviers devient rapidement instinctif et le seul piège dont il vous faudra vous méfier c'est le blocage de la roue arrière sur un dosage un peu trop appuyé. Très perturbant !
On aurait aimé pour notre essai avoir une version ABS-ARS (freinage couplé) pour éviter ce genre de surprise et bénéficier d'un bon transfert des masses (bien qu'il ne joue déjà pas trop au cheval à bascule). Pour les intéressés, il faudra attendre le mois de juin pour la mise en production de cette version.
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