3. Camille Angot
Celui qui semble inflammable comme un baril de poudre se nomme Camille Angot, fondateur originel du team AcrobatAix, à une époque où le stunt n'était même pas l'ombre d'une discipline en France. Eh oui, il y a dix ans de ça, il n'y avait que les imports des vidéos du type Las Vegas Extreme et autres opus de l'ouest des US qui faisaient acte de cette pratique. C'est après un accident assez violent en 500 GSE que Camille décidera de chercher une autre source d'adrénaline que la route ouverte. A cette période, il était apprenti chez Aix Moto, et il optera pour un 1100 GSX-R et une ligne droite dans une zone industrielle pour tenter d'imiter les images qu'il avait visionnées en boucle. A force d'entraînement, la maîtrise suivra, la passion aussi. Et n'étant point égoïste, il la transmettra.
Camille reste fidèle aux valeurs qui émanent de la naissance même du stunt. Parce que même si c'est un phénomène récent, sa pratique a évolué. Elle a commencé sur de grandes distances, avec des wheelings à haute vitesse, et des stoppies tout aussi élancés. Le stunt était la nouvelle exacerbation de la branche rebelle et underground des motards déjà peu conformistes. La vitesse faisait partie du jeu, les stunters étaient des électrons libres difficiles à canaliser, notamment pour un show sur une petite portion de bitume. Puis est venue la lenteur, l'art de maîtriser sa bécane en roulant au pas, et puis en cercle. Idéal pour le spectacle sur une piste réduite. Camille a suivi cette évolution, s'inspirant de la technique de Scary Gary, l'inventeur des combos, et de Darius, qui était d'ailleurs présent aux SBS 2008. Comme on peut le voir sur les photos, il maîtrise parfaitement les déclinaisons de ce nouveau style. Mais dans l'exercice, on sent bien que derrière son visage apparemment placide, l'impatience du rupteur lui prend les tripes... Et il bascule, reposant les deux roues au sol, vissant la poignée dans l'angle pour foncer comme une balle à l'autre bout du parking, où il plante les freins et couche son bolide dans une fumée opaque. Il repart en wheeling, puis pose l'avant pour mieux soulever l'arrière et finir en 180°. Hors de question de baisser le rythme, gros gaz pour drifter et repartir de plus belle. Une véritable boule de flipper lancée dans un monde en apesanteur.
"L'impatience du rupteur lui prend les tripes…"
Ce tempérament bouillonnant lui a valu le surnom du Killer, suite à un enchaînement de huit casses moteur de feu son CBR 900 dans une période de six mois. Un peu trop de burns, de déjaugeages, de rupteurs… Une période au calendrier chargé où il était convié à offrir du frisson aux spectateurs du Salon de la Moto à Marseille, à Saint Maximin et dans les autres manifestations de la région. Il en garde un souvenir nostalgique, notamment à propos des Honda de l'époque. "Mon cœur est rouge mais je saigne vert." Aujourd'hui, il vient de finir la préparation de sa ZX-6R, il ne l'a que depuis quelques jours et on dirait qu'il la conduit depuis des années. C'est à peine croyable. Notamment il se lance dans son trick préféré : le fast circle, à vous donner le tournis juste en le regardant. L'expérience, what else?
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