Byd Dolphin Surf, la révolution culturelle n’aura pas lieu
Armée d’un look dynamique, d’une batterie intéressante et d’un prix plancher, la Byd Surf dispose de beaux arguments sur le papier. En pratique, les choses sont un peu différentes, comme nous le constatons en essayant la version haut de gamme Comfort, facturée 25 990 €.

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Note
de la rédaction
11,9/20
En bref
Jusqu’à 322 km d’autonomie mixte
Jusqu’à 156 ch
Dès 19 990 €
Est-ce une première ? Jamais me semble-t-il une voiture n’a été lancée en France alors qu’elle a déjà été produite à près d’un million d’exemplaires. C’est le cas pour la Byd Dolphin Surf, vendue sur d’autres marchés sous l’appellation Seagull, notamment, depuis 2023. Dessinée sous l’égide de Wolfgang Egger, auteur en particulier de la très belle Alfa Romeo 147 avant de suivre son chef Walter de’Silva dans le groupe VW, la Chinoise se signale par un aspect… très conventionnel. Comme bien d’autres, elle se pose en compilation de détails récupérés çà et là, comme la face avant très inspirée du SUV Lotus Elettre. L’ensemble n’est pourtant pas désagréable, surtout qu’il est très difficile d’habiller une silhouette tout en verticalité. En effet, présentée comme une citadine malgré ses 3,99 m de long, la Surf n’a pas d’autre choix que de jouer sur la hauteur pour concilier une belle habitabilité et une batterie de capacité suffisante, située dans le plancher, le moteur s’implantant à l’avant. D’une conception spécifique, il forme un bloc unique avec son contrôleur, le chargeur, le convertisseur de courant continu, le boîtier de distribution haute tension, le contrôleur de la batterie, et le différentiel accompagné de son réducteur. Le tout s’implante dans une plate-forme dédiée, l’e-Platform 3.0 intégrant entre les essieux une batterie LFP, pour lithium-fer-phosphate, moins dense que les lithium-ion traditionnelles mais moins chère également, plus fiable et n’utilisant pas de cobalt.

Pas de miracle électrique
Disponible en deux capacités (30 kWh dans la Surf Active et 43,2 kWh pour les Boost et Comfort), elle autorise jusqu'à 322 km d'autonomie mixte selon la norme WLTP. Pas extraordinaire, mais pour un usage urbain, cela peut suffire, surtout si la charge est rapide. Mais là, on est déçu. Quand le duo Citroën e-C3/Fiat Grande Panda offre 100 kW, la Byd ne dépasse pas 65 kW en Active et 85 kW en Boost/Comfort. Dans toutes ses déclinaisons, la Surf ravive ses accus de 10 % à 80 % en 30 minutes sur une borne rapide, ou 3h30 (Active) et 5h (Boost/Comfort) dans le meilleur des cas sur du courant alternatif, le chargeur embarqué ayant une puissance de 11 kW. Pas génial, même si nous avons affaire à une voiture peu chère : les Chinois ne font donc pas de miracle. À noter tout de même une fonction V2L permettant de brancher des appareils électriques extérieurs sur la Byd. Côté performances, toutes les Surf sont bridées à 150 km/h, mais les puissances varient. Ainsi, les Active et Boost se contentent de 88 ch, pour un 0 à 100 km/h exécuté en 11,1 s pour la première et 12,1 s pour la seconde. Pourquoi une telle différence ? Parce que la Boost a droit à la « grosse » batterie, plus lourde (1 370 kg au total pour la voiture), garante de la meilleure autonomie mixte de la gamme : 322 km, quand l’Active (1 294 kg) ne dépasse pas 220 km. Quant à la Comfort (1 390 kg), son moteur pointe à 156 ch, autorisant un 0 à 100 km/h en 9,1 s, mais son rayon d’action chute à 310 km théoriques. À l’usage, comment se comporte cette Comfort ?
Si toutes les Surf sont bien équipées, la Comfort a carrément droit à une dotation luxueuse. De série, elle offre notamment les sièges chauffants électriques en similicuir, le Carplay sans fil et l’écran central rotatif, qui contient les commandes de clim. Comme bien d’autres me direz-vous, sauf qu’ici, si ladite clim se contrôle électroniquement, elle se passe de gestion automatique ! En clair, il faut en ajuster régulièrement la température et les flux d’air via des contrôleurs digitaux ce qui est non seulement peu pratique mais aussi potentiellement dangereux puisqu’on le fera en roulant, donc en détournant trop longtemps les yeux de la route. Pourquoi un tel choix de la part de Byd ?
Un habitacle spacieux et bien fini

On ajoutera qu’il reste des touches physiques sur la console centrale, pas très bien différenciées d’ailleurs. Dommage, car celles situées sur le volant sont bien pensées. Pour sa part, l’habitacle étonne non seulement par sa finition (matériaux très convenables, assemblage solide) mais aussi par son espace disponible, surtout aux places arrière, dignes d’une excellente compacte.




Toutefois, la Surf n’est homologuée que pour quatre passagers, et la belle habitabilité a lieu au détriment du coffre, à la longueur ridicule. Sa bonne largeur et sa hauteur importante lui sauvent la mise côté volume : de 308 l à 1 037 litres en théorie quand les dossiers sont rabattus, ne dégageant alors hélas pas de plancher plat.
Malgré un volant réglable en hauteur et en profondeur, la bonne position de conduite, très verticale, n’est pas aisée à trouver, alors que le siège, à l’assise trop courte, ne procure qu’un confort juste correct. Devant soi, on dispose d’un combiné digital plutôt lisible et bien agencé, et au centre, une dalle de 10,1 pouces horizontale, mais que l’on peut faire pivoter sur 90° pour qu’elle devienne verticale. Ça doit amuser les enfants, d’autant qu’elle contient des jeux, dont on a le droit de se moquer éperdument. Joliment réactive, mais d’une définition juste convenable, elle est de surcroît d’une ergonomie perfectible, comme la très grande majorité de ces systèmes hélas réclamés par la clientèle.
Chiffres clés *
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Juillet 2023
* A titre d'exemple pour la version .
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