Tout le monde a oublié la Mégane 2.0 16v Coupé qui est pourtant une excellente sportive
Fêtant ses trente ans en ce moment, la Renault Mégane Coupé 2.0 16v demeure une auto pleine de caractère. Mais qui s’en souvient ? Pas grand-monde, de sorte qu’on la trouve encore à des prix très raisonnables, dès 3 500 €.

Pourtant en train de revisiter son passé, ce qui donne une rafale de nouveautés au fort parfum de nostalgie (les R4, R5 et future Twingo électriques), Renault n’a pas cru bon de célébrer les trente ans d’un modèle qui a énormément compté. La Mégane. Apparue en septembre 1995, cette compacte a réussi à installer son nom, comme la Clio avant elle. Elle y est parvenue grâce à de réelles qualités, en s’appuyant sur une base éprouvée, celle de sa devancière, la R19.
Celle-ci a joué un rôle déterminant dans l’histoire de Renault, en montrant sa capacité à produire une auto très qualitative. La Mégane en reprend la plate-forme, qu’elle renforce, les trains roulants (y compris l’essieu arrière à barres de torsion), qu’elle acère, et certains moteurs, qu’elle n’optimise pas vraiment (les 1,4 l 75 ch et diesels). Heureusement, elle bénéficie aussi de moteurs interdits à la R19, comme le F7R hérité de la Clio Williams.

Ce 2,0 l à 16 soupapes, à peine modifié dans la Mégane, développe toujours 150 ch et en anime la version sportive qui, surprise, arbore un type de carrosserie oublié depuis la Fuego : un coupé. C’est très à la mode dans les années 90, et Renault a décidé de dynamiser son cœur de gamme, ce qui passe aussi par un look aussi dynamique qu’était rassurant celui de la R19.
Michel Jardin, sous l’égide de Patrick Le Quément, patron de design du losange, a tracé une ligne toute en ellipses pour la berline Mégane, alors que le coupé se distingue par un empattement raccourci de 11 cm et une poupe tronquée qui en renforce le caractère. Au détriment de la fonctionnalité, puisque le hayon disparaît.

Avec le 2,0 l 16 soupapes, le Coupé Mégane pointe à 215 km/h et passe les 100 km/h en 8,6 s, des chronos enviables, sinon exceptionnels, mais en tout cas bien meilleurs que ceux de la R19 16S. Il faut dire que la Mégane reste relativement légère, à 1 095 kg. Affermie, la suspension se complète de jantes en alliage au diamètre inhabituellement grand : 16 pouces.
Pour sa part, le freinage comporte un ABS Teves à 4 capteurs, et le tout doit conférer au coupé un comportement réellement efficace. Il n’en oublie pour autant pas le confort, recevant l’équipement le plus complet de la gamme Mégane Coupé, ce qui ne signifie pas qu’il soit pléthorique.

De série, on trouve les rétros et les 4 vitres électriques (elles s’entrouvrent juste à l’arrière), l’ordinateur de bord, les projecteurs additionnels, les sièges sport et l’airbag conducteur. En revanche, la clim et la radio restent en supplément. Fort de café vu le prix élevé : 151 700 F, soit 36 800 € actuels… Les Citroën ZX 16V, Fiat Bravo HGT, Peugeot 306 S16 et VW Golf GTI 16V sont moins chères ! Conséquence, si elle très remarquée, la Mégane Coupé 2.0 16V ne fait pas de ravage commercial.

En août 1998, la série spéciale Monte-Carlo arbore de belles jantes spécifiques, un grand aileron arrière, une sellerie cuir et la clim ne changera pas la donne, produite à 450 exemplaires. En mars 1999, elle évolue nettement. En bien ? Pour l’équipement enrichi, oui, car la clim, la sono et l’airbag passager sont désormais de série. Mieux encore, le prix chute à 137 400 F ! Si la face avant est remodelée et les jantes renouvelées, l’apparence ne change par ailleurs guère.

Il en va différemment sous le capot, où le moteur gagne une injection directe. Renommé IDE, il voit malheureusement sa puissance chuter à 140 ch, la consommation suivant le même chemin. En 2000, l’ESP est disponible en option, cependant qu’en 2002, le moteur est changé. Cette fois, c’est le 2,0 l F4R qui s’installe, abandonnant l’injection directe, alors que la puissance reste à 140 ch. Le progrès s’effectue à rebours chez Renault ! La Mégane Coupé tire sa révérence en novembre 2002, sans être directement remplacée.

Combien ça coûte ?
Dès 3 500 €, on trouve des Coupé IDE en très bon état, même s’ils affichent 200 000 km au compteur. A 4 000 €, le kilométrage peut tomber sous la barre des 150 000, et à 5 500 €, il reste sous les 100 000. Les 2.0 150 ch sont nettement plus chères, d’environ 2 000 € à fort kilométrage, et de 3 500 € quand on ne dépasse pas les 100 000 km. Les 2.0 135 ch sont de 1 000 € à 2 000 € plus onéreuses que les IDE.

Quelle version choisir ?
Plus récentes, mieux équipées, tarifairement attractives et très fiables, les 2.0 F4R 140 ch sont de bons compromis. Evidemment, les passionnés préféreront la 150 ch, plus performante mais aussi plus jolie.

Les versions collector
Ce seront surtout les 150 ch, particulièrement en Monte-Carlo, plus rares mais pas forcément plus chères.

Que surveiller ?
Mécaniquement, ces Renault Mégane sont d’une très grande robustesse. Bien entretenues (courroie de distribution à changer tous les 5 ans/120 000 km), elles atteignent des kilométrages impressionnants, parfois bien plus de 300 000 km. Ce qui ne signifie pas une absence de faiblesses. Pas tellement sur F7R et F4R, réellement sereins, mais plutôt sur l’IDE, à l’injection capricieuse. Encrassement de la vanne EGR, capteur et régulateur de pression d’essence en carafe, et calculateur à reprogrammer sont légion.
La boîte est également solide, même si à la longue, les synchros de 2e et 3e faiblissent, tout comme l’écrou de 5e. Sur toutes, le catalyseur et le capteur de PHM peuvent poser problème, mais sans que cela ne soit réellement anormal vu l’âge, alors que la consommation d’huile peut se révéler un peu élevée. Une surveillance du niveau suffit. Toutefois, on regardera de près la corrosion, qui attaque les passages de roue arrière, les bas de caisse puis les planchers, mais sans virulence excessive. L’habitacle vieillit très correctement, même si les sièges finissent par se découdre, alors que les commodos et la clim sont un peu faiblards. Rien d’alarmant néanmoins.

Sur la route
A bord de la Mégane 2.0 16V 150 ch, la position de conduite est un peu curieuse, entre l’assise trop haute et le volant un peu incliné en avant. Par bonheur, le siège ravit par son confort et son maintien. Correctement isolé, le moteur se révèle souple et docile à bas régime, mais pas extrêmement vigoureux.

Ce, jusqu’à 4 500 tr/min. Ensuite, il manifeste un joli regain de punch et administre une poussée musclée jusqu’à plus de 7 000 tr/min. Le bruit augmente significativement, mais on sait pourquoi ! Conséquence, on prend plaisir à le pousser, d’autant que la boîte, très maniable, permet de le maintenir aisément dans la zone de plaisir. Dynamiquement, on aime surtout le train avant très précis et adhérent.

Commandé par une direction plutôt informative, il accroche bien le bitume, et autorise des belles vitesses de passage en virage. Néanmoins, la poupe demeure toujours très sage, la Mégane, réglée aussi pour rassurer, privilégiant trop le sous-virage à la limite, sans que l’efficacité n’en souffre outre mesure. Corolaire, la suspension paraît ferme, mais pas au point de transformer la Mégane en tape-cul, alors que le freinage accuse son âge.... En moyenne, la consommation semble acceptable : 9 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Renault Fuego Turbo (1983 – 1985)

Sous son apparence ultramoderne, presque bio-design, donc très en avance lors de sa sortie en 1980, la Renault Fuego n’est en réalité qu’une R18 au train avant de R20. Moteur longitudinal avant, essieu arrière rigide, pas de quoi s’extasier. Cela dit, en 1983, le coupé au losange devient nettement affriolant en gagnant un turbo, permettant à son 1,6 l Cléon-alu à arbre à cames latéral de pointer à 132 ch.
Conséquence, la Fuego atteint 200 km/h ! Signalée par ses belles jantes BBS, la Renault bénéficie d’un nouveau tableau de bord et d’un équipement fourni : vitres et rétros électriques, ordinateur de bord, projecteurs antibrouillard, télécommande de verrouillage à infrarouge, direction assistée… Malheureusement, cette version suralimentée arrive un peu tard pour relancer la carrière de la Fuego, qui s’éteint en 1986. A partir de 12 000 €.
Renault Mégane 2.0 16V (1996), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 998 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, triangles, amortisseurs, barre antiroulis (AV), bras tirés, barres de torsion, amortisseurs, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 150 ch à 6 500 tr/min
- Couple : 190 Nm à 4 500 tr/min
- Poids : 1 095 kg
- Vitesse maxi : 215 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 8,6 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Renault Mégane Coupé 2.0 16V rendez-vous sur le site de La Centrale.
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