Avec Leasys, Stellantis relance la politique des volumes
Leasys, la société location longue durée codétenue par Stellantis et le Crédit Agricole, veut développer ses ventes B2B, notamment auprès des grands comptes. Objectif : immatriculer en Europe un million de voitures en flotte en 2026 avec la mise en place d’une nouvelle politique de l’offre client avec le lancement en septembre prochain de « Leasys Together. »
L’histoire à ses raisons, que la raison -commerciale- connaît trop bien pour les ignorer. Il en va ainsi des relations entre les constructeurs et les gestionnaires de flottes. Boudés au sortir de la crise covid et pénalisés par la pénurie des composants électroniques, les constructeurs automobiles vouaient une légère condescendance à l’égard de flottes d’entreprises. La demande en voitures était supérieure à l’offre et les marques préféraient vendre aux particuliers avec de confortables marges. Les constructeurs ont alors largement diminué l’approvisionnement aux entreprises, avec d’infimes remises tarifaires, et des délais de livraison délirants. Et pour couronner le tout, le prix des loyers en LLD suivait celui de l’inflation galopante. Mais ça, c’était avant !
Après avoir fermé les portes, les constructeurs tentent de nouveaux de séduire les entreprises. Stellantis n’échappe pas à la règle. Avec Leasys, créée il y a un peu plus d’un an, le groupe aux 15 marques entend « accélérer sur le B2B » selon Igor Dumas, directeur général de Leasys France. « Actuellement la LLD représente un tiers des ventes de Stellantis et Leasys à elle seule en réalise 33 %. » Soit 870 000 véhicules mis à la route en Europe. Le but : en immatriculer 1 million en 2026. Pour y parvenir le loueur mise sur le développement des ventes aux grands comptes. C’est-à-dire auprès des « 450 grandes entreprises françaises disposant d’un parc de 500 véhicules ou plus ». Pour ce faire, l’acteur de solutions de mobilités entend développer une nouvelle structure organisationnelle : « Leasys Together », dont la mise en place effective prévue pour septembre prochain, intégrera davantage le réseau (1 500 points de vente) dans sa stratégie comme « courroie de transmission » indispensable entre le loueur et les clients. L’idée de Leasys est de « consolider la présence sur le secteur des pme-pmi pour en être un acteur incontournable et développer le volet grands comptes. »
Nouvelle organisation
Une Task force de « neuf représentants, nommés par les différents groupements de marques » aura pour mission de reporter chaque trimestre auprès de la direction des évolutions réseau. Par ailleurs Leasys entend « remettre les forces de vente à niveau », explique Igor Dumas. Au menu : formation et accompagnement. Si « depuis un mois nous avons adopté la e-signature client, tous nos vendeurs n’ont pas encore le réflexe de la proposer systématiquement ». Pour renforcer l’impact commercial, les 36 business coaches de la marque vont apporter leur expertise et leur soutien aux équipes de terrain et les accompagner pour aller chercher du business et faire de la prospection notamment auprès des grands comptes. Afin selon Igor Dumas de « mieux exploiter nos compétences ». Renforcer les synergies avec Free2moove, mais aussi développer des « solutions de services connectés ». Leasys s’engage également à « payer ses concessionnaires à 6 jours » afin d’éviter le manque de trésorerie. Enfin la marque prévoit la proposition de packages (auto + infrastructure) et la mise en place d’un espace d’e-commerce en 2025.
Au regard des dernières évolutions (succès du leasing social, retour des marques sur le marché du b2b, et des loyers toujours élevés malgré le ralentissement de l’inflation et l’abaissement des taux directeurs de la BCE), la LLD, B2B et /ou B2C, semble dessiner un avenir profitable auprès des constructeurs automobiles et de leurs filiales de leasing. Après la politique des marges, celle des volumes serait-elle de retour notamment via le canal du B2B ?
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