Avec l’A6 Sportback e-tron, Audi veut redonner à sa clientèle le goût de la berline
ESSAI – Ces derniers mois, Audi multiplie à l’envi le nombre de variantes estampillées A6. Berline, break, thermiques, électrique ou hybrides rechargeables, ce sont désormais des dizaines d’options qui portent ce matricule. S’y ajoute désormais le premier dérivé Sportback de cette lignée. Une variante sur laquelle la marque fonde de gros espoirs, notamment en version Performances, celle de notre essai.

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Note
de la rédaction
14,2/20
Parmi les appellations utilisées par Audi, A6 est l’une de celles qui ont le plus traversé les années. La première du genre, qui n’était, en réalité, qu’une Audi 100 de 4ème génération restylée, est apparue en 1994. Depuis, six générations se sont succédées et, au fil du temps, une multitude de variantes se sont côtoyées et/ou relayées. Depuis quelques mois, la machine semble toutefois s’être emballée.
En décembre dernier, la première A6 100 % électrique, un break Avant nommé e-tron, déboulait dans le réseau. Ce printemps, c’est toujours un break qui le rejoignait, mais celui-ci était mû par un moteur diesel et ses entrailles, tout comme sa carrosserie, sont entièrement différents de l’e-tron. Cette A6 TDI était presque immédiatement rejointe par une berline, puis ce duo recevait l’appui de déclinaisons hybride rechargeable e-Hybrid. Cet imposant programme n’en était pas pour autant terminé.

Désormais, c’est l’A6 Sportback qui rejoint cette famille nombreuse. Son appellation officielle reprenant le terme e-tron, il est facile de déduire qu’elle est 100 % électrique. Il s’agit, en effet, de la déclinaison berline de l’A6 Avant e-tron. Enfin, berline, pas tout à fait. Avec sa ligne élancée et sa cinquième porte, elle a en fait des airs de coupé 5 portes… et d’A5 version XL. Pour Audi, alors que la précédente génération de berline ne représentait, en France, qu’une vente sur 10, celle-ci devrait séduire un tiers des acheteurs. Sacré challenge.
Pour y parvenir, elle arbore des lignes qui respirent le dynamisme. Proue affublée d’optiques à deux niveaux (lame de feux de jour à LED surplombant les projecteurs principaux "dissimulés" dans un masque noir laqué) et de la calandre Single France, ici totalement occultée, pavillon en pente douce, hayon se terminant sur un large becquet, partie arrière intégrant des optiques courant sur toute la largeur de l’auto et des anneaux illuminés… le charme opérera assurément auprès de certains. D’autant que les designers ont pris soin d’intégrer, sur la partie inférieure des portes, un élément noir laqué qui permet de cacher que le profil est, pour cause de batteries intégrées sous le plancher, assez épais.

Électrique et éclectique
Que la gamme de l’A6 Sportback e-tron se compose de la même façon que celle de l’Avant n’étonnera personne. Certaines similitudes apparaissent également avec le récent Porsche Macan électrique, ce qui est parfaitement logique puisque ces modèles partagent une même plateforme, nommée PPE (Premium Platform Electric), et la même architecture électrique 800V.

Principale particularité s’agissant d’une Audi, l’A6 Sportback e-tron est une propulsion. En effet, lorsqu’elle embarque un seul moteur, celui-ci est placé sur l’essieu arrière. C’est le cas de la version d’entrée de gamme de 285 ch et de celle qui nous intéresse le plus dans le cas présent, puisqu’elle fait l’objet de notre essai : la Performance de 367 ch. Les deux autres déclinaisons (Quattro de 428 ch et S6 de 503 ch) appartiennent, pour leur part, à la grande famille des Quattro puisqu’elles reçoivent également un bloc sur le train avant.
Quant à la batterie, elle dispose d’une capacité de 100 kWh brut (94,9 kWh net) sauf dans le cas de la version de 285 ch, limitée à 83 kWh brut/75,8 kWh net.
Le mariage du mono-moteur et de la grosse batterie permet, selon Audi, à la version Performance de viser jusqu’à 750 km en cycle mixte WLTP. Tout en garantissant des performances de haut niveau (0 à 100 km/h promis en 5,4 s) puisque le moteur synchrone délivre 565 Nm de couple.
Familiale, mais pas trop
Après quelques années de baisse très notable, la qualité de fabrication Audi est, enfin, revenue au meilleur niveau. Entièrement repris du break, le mobilier de bord de l’A6 Sportback en fait une nouvelle démonstration. Comme c’est souvent le cas chez les constructeurs premium, difficile, toutefois, de distinguer l’habitacle de cette dernière avec celui des créations les plus récentes du constructeur.
Cela s’explique principalement par le fait que ces dernières partagent le même bloc digital. En effet, l’élément ovale, sur lequel sont disposés les combinés d’instrumentations et le système multimédia MMI, et l’écran qui fait face au passager avant sont communs à toutes ces autos. La planche de bord est toutefois, par ailleurs, spécifique aux A6 e-tron. Difficile, pourtant, de la distinguer de celle des A6 thermiques, Q6 e-tron, Q5…
Si chacun jugera s’il est convaincu, ou pas, par cette présentation moderne, on salue objectivement les choix faits pour la quasi-totalité des matériaux. La seule réserve concerne les éléments placés à la base du pare-brise, taillés dans un plastique peu valorisant. Mais puisque les assemblages et la finition paraissent irréprochables, l’ensemble reste toutefois de très bonne facture.

En matière d’ergonomie, c’est presque aussi convaincant. La multitude des menus et sous-menus, mais aussi la petite taille de certaines icônes, exigent toutefois un peu de pratique avant de maîtriser totalement ce véritable ordinateur roulant. Dommage que les réglages des phares, rétroviseurs et vitres aient tous été rejetés sur une platine noire située sur la porte conducteur. Lors des premiers trajets, il faudra quitter la route des yeux pour trouver le bouton que l’on recherche.

Avec un tel gabarit (4,93 m de long sur 1,92 m de large), l’A6 Sportback ne cache pas sa vocation familiale. À ce titre, elle offre donc des cotes d’habitabilité généreuses. Mais la garde au toit aux places arrière ne pâtit pas de la forme du pavillon. Mais il y a la vérité des chiffres et celle des sensations. Et, sur ce dernier point, la combinaison entre un plancher surélevé, pour cause de batteries de traction, et d’assise de banquette installée relativement bas, donne l’impression, au second rang, de voyager, lorsque l’on est un adulte, avec les genoux dans le nez.
Quant à la malle, si ces 502 l suffiront au quotidien, elle apparaît peu généreuse au vu des dimensions extérieures. Elle s’avère toutefois plus volumineuse que celle des BMW i5 (490 l) et Mercedes EQE (430 l). De plus, elle est systématiquement secondée par un frunk de 27 l, permettant, par exemple, de stocker les câbles de recharge.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,92 m
- Largeur : 1,92 m
- Hauteur : 1,48 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 502 l / 1 330 l
- Boite de vitesse : NC
- Carburant : Electrique
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Date de commercialisation du modèle : Octobre 2024
* A titre d'exemple pour la version VI SPORTBACK E-TRON PERFORMANCE 367 S LINE 100 KWH.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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