Automobilistes, l'État rappelle que vous ne payez pas assez
Les conducteurs ne paient pas assez en rapport de ce qu'ils coûtent à la collectivité.
Les automobilistes ont l'impression d'être des vaches à lait. Il est vrai que les véhicules sont une énorme source de revenus pour l'État. Selon une étude de l'ACEA, en 2019, les différentes taxes ont rapporté plus de 86 milliards d'euros !
Mais du côté du gouvernement, on aimerait inverser le constat ! Une étude publiée par la direction générale du Trésor, rattachée au ministère de l'Économie, souligne que l'utilisation des voitures coûte bien plus cher à la collectivité que ce qu'elle rapporte.
D'un côté de la balance, celui que voit l'automobiliste, il y a donc les taxes à l'achat (TVA, carte grise…) et à l'usage (carburant, assurance, péage…). De l'autre côté, celui que voit le gouvernement, il y a les coûts générés comme l'usure de la route, les accidents, les embouteillages ou encore la pollution, et qui ne sont donc pas assumés directement par les conducteurs.
Et selon le rapport, ce côté de la balance est nettement plus lourd. Le conducteur ne paierait que 36 % des frais générés par l'utilisation de sa voiture ! Ce chiffre évolue fortement selon le véhicule et l'environnement d'utilisation. Pour une voiture particulière diesel, le taux de couverture des frais sera de 30 %. Pour l'essence, ce sera 45 %, en raison d'un carburant qui reste plus taxé. À l’opposé, avec un poids lourd diesel, le taux grimpe à 68 %, en raison notamment de l'utilisation des routes payantes, avec en plus une tarification plus élevée.
L'autoroute est d'ailleurs le seul endroit où le conducteur paie plus qu'il rapporte. En revanche, en ville, toutes les catégories ne paient pas assez, avec même un taux moyen de seulement 8 %. En cause, le coût financier des embouteillages et de la pollution. Le rapport préconise ainsi la mise en place de péages urbains ! Autre mesure évoquée : mettre fin à l'avantage fiscal du gazole.
Mais du côté de Bercy, on assure que rien de tel n'est en prévision. Et on veut bien le croire, alors que les politiques ont déjà la tête à l'élection présidentielle de 2022. Du côté de l'exécutif, pas question de remettre en route les Gilets Jaunes.
Le bilan de l'étude est aussi à nuancer. La voiture n'est pas le seul mode de transport qui coûte plus que ce qu'il rapporte directement. C'est le cas des transports en commun, largement subventionnés, où même du vélo. Aucune taxe ne finance ainsi directement la construction de piste cyclable ! Et dans tous les cas, le reste à charge est payé par les impôts des Français.
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