La marque Fiat est étroitement liée à son pays où elle joua un rôle prépondérant. Elle fait partie de l’histoire italienne. Giovanni Agnelli lui a donné ses lettres de noblesse.
Un État dans l’État
Né à la veille du XXe siècle, Fiat est plus qu’un simple grand nom de l’automobile. Diversifiant très tôt ses activités, la firme turinoise est devenue un véritable empire industriel et financier en Italie.
Ancien officier de cavalerie, Giovanni Agnelli participe en 1898 au développement d’une petite société d’automobiles, fondée par Gian-Battista Ceirano. Désireux de commercialiser le prototype de Ceirano, Agnelli réunit quelques chefs d’entreprise, banquiers et notables piémontais. Ensemble, ils fondent la “Société Italienne pour la Construction et la Commercialisation de l’Automobile” qui deviendra la F.I.A.T. (Fabbrica Italiana Automobili Torino).
Agnelli lance des moteurs d’avions
Agnelli, doté d’une autorité naturelle de par son passé d’officier, prend rapidement l’ascendant au sein du groupe des “associés fondateurs” et devient en 1900, administrateur délégué avec pratiquement les pleins pouvoirs. L’une de ses premières décisions consiste à acquérir toutes les installations, les brevets et le matériel de Ceirano et de débuter très vite la commercialisation du véhicule. Homme d’action infatigable et visionnaire, Agnelli diversifie rapidement les activités de la jeune société en lançant la production de moteurs d’avions, de bateaux, de matériels ferroviaires, de motrices de tramways…
Au lendemain de la première Guerre mondiale, Fiat, qui est déjà devenue la plus importante des entreprises de la Péninsule, poursuit son développement à un rythme encore plus soutenu. Dès 1921, les usines automobiles adoptent les normes de production standardisée tandis qu’Agnelli, devenu sénateur à vie, participe au renouveau économique italien. En créant des divisions électriques, chimiques, métallurgiques et de travaux publics au sein de la Fiat, il devient le premier employeur d’Italie. Depuis cette époque, la société jouera un rôle essentiel sur les plans économiques, sociaux et politiques et sera le véritable baromètre de la bonne santé du pays, prenant parfois l’ascendant sur un État qui a bien du mal à fonctionner.
Fiat a construit l’autoroute Milan-Turin
Dans les années 1925-1930, Fiat édifie ainsi de vastes complexes sidérurgiques et hydrauliques, érige la station de sports d’hiver de Sestrières, construit l’autoroute Milan-Turin…
Après le décès du sénateur en 1945, l’entreprise est toujours tenue d’une main de fer par Valerio Valetta, qui se chargera en outre d’un rôle de tuteur auprès de Gianni Agnelli, le petit-fils du fondateur. Après vingt ans d’une patiente éducation, Gianni prend enfin la présidence de la société en 1966. Sous son impulsion, la Fiat connaît un essor sans précédent. A la grande époque de la croissance, Fiat devient le symbole de l’Italie qui gagne et qui oublie ses complexes vis-à-vis de l’Europe du nord.
Le bel édifice est fissuré par les années de crise. Un climat insurrectionnel s’installe même dans les usines entre les violences des brigades rouges et les trafics orchestrés par les mafias. A la fin des années 70, Fiat possède un consternant double record : celui de l’absentéisme et celui de la productivité la plus faible d’Europe. Les pertes sont considérables et l’image du groupe est sérieusement égratignée par la piètre qualité de ses produits. Agnelli, impuissant, est tenté un temps, de tout abandonner. Toutefois, il repart à l’offensive en 1980 en nommant un homme de fer au poste d’administrateur délégué : Cesar Romiti. Investi des pleins pouvoirs, Romiti fait le ménage dans les usines, expulse mafieux et “guérilleros” dans un premier temps, puis réorganise la gestion, modernise la production en installant des chaînes robotisées. En cinq ans, entre 1981 et 1986, Fiat va augmenter son chiffre d’affaires de 44 % !
La bonne santé de Fiat perdure dans les années 90 avec une gamme entièrement renouvelée, le lancement de modèles audacieux comme le Multipla et une qualité de production en constante hausse. Rassuré sur l’avenir de son Empire, Gianni Agnelli songe cette fois à se retirer en 1996, et désigne comme dauphin son neveu Giovanni. Une nouvelle tragédie frappe à nouveau la famille : le jeune homme décède brutalement en 1998… Un drame qui, conjugué à une certaine morosité des ventes de Fiat, va inciter Gianni Agnelli à reprendre du service au sein de l’entreprise. Il signe ainsi, en 2000, un accord plutôt avantageux avec General Motors visant notamment à réduire les coûts de production. Celui-ci devrait cependant porter ses fruits dans les trois ou quatre prochaines années.
En attendant, Fiat, même s’il reste encore très puissant, voit ses parts de marché s’effriter en Europe.
L’histoire du logo
Le constructeur turinois ne possède pas un emblème très sophistiqué. Il est représenté par des médaillons ronds ou rectangulaires avec les quatre lettres Fiat, souvent blanches sur un fond rouge. C’est en 1968 qu’apparaît le logo actuel : rectangulaire avec les quatre lettres blanches ou parfois argentées, légèrement inclinées sur un fond bleu. A ce logo, s’est ajouté en 1991, un simple petit carré bleu incliné avec quatre bandes blanches parallèles.
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