Même si ce triturbo est une première mondiale, BMW n’a pas été le premier constructeur à penser à cette alternative puisque Mercedes avait dévoilé à l’occasion du salon de Genève 2005 un SLK doté d’un V6 diesel expérimental triturbo. 7 ans plus tard, c’est une autre firme allemande qui hérite des premiers lauriers avec un 6 cylindres 3.0 gavé par trois turbos. Avec cette technologie, on entre dans un nouveau monde puisque ce 3.0 triturbo dispose de 381 ch et 740 Nm de couple, soit une puissance spécifique de 127 ch/l. Des caractéristiques inédites et inégalées jusque-là pour un diesel. Pour parvenir à ce résultat, les ingénieurs n’ont pas lésiné sur les moyens en rigidifiant notamment le moteur, renforçant le vilebrequin et les bielles et en augmentant la pression maximale dans les chambres de combustion. Mais comment fonctionne cette triple suralimentation ? Dès que le ralenti est passé, un petit turbo entre en action. À 1 500 tr/min, c’est autour du gros turbo de s’activer. Les deux couplés fournissent les 740 Nm dès 2 000 tr/min. Pourtant, comme si ce n’était pas suffisant, un second petit turbo intervient dès 2 700 tr/min pour permettre au moteur de monter dans les tours (au-delà de 5 000 tr/min) ! Impressionnant sur le papier, ce moteur l’est encore plus à l’usage. Dès le démarrage, le 3.0 fait preuve d’un silence de fonctionnement impérial.
Dès que l’on effleure la pédale d’accélérateur, on se rend compte que l’on réveille une bête qui ne demande que cela. Au-delà de la puissance plus que respectable, c’est surtout le couple qui laisse sans voix. Les reprises sont tonitruantes et il en est de même des accélérations. Les relances sont bluffantes et il faut avoir tout le temps l’œil sur le compteur de vitesse si l’on veut éviter de rouler à des allures répréhensibles. Des impressions confirmées par le chrono avec pour notre version Touring le 0 à 100 km/h abattu en 4,9 s et le 0 à 1 000 m atteint en 24,1 s. Très grisant d’autant plus que la sonorité est au rendez-vous et que finalement, cette M550d se conduit très facilement, beaucoup plus en tous les cas que la M5. Il faut dire que BMW n’a pas fait les choses à moitié en équipant de série cette M550d de la transmission xDrive qui garantit une excellente motricité, mais également d’une formidable boîte de vitesses automatique à 8 rapports qui s’affirme une nouvelle fois comme la référence sur le marché. Même si BMW annonce une consommation mixte de 6,3 l/100 km, il faut reconnaître qu’il est bien difficile de rester raisonnable, ce qui explique notre moyenne durant cet essai proche de 12 l/100 km. En usage classique, 9 litres nous semblent plus réalistes.
Pas vraiment de surprise au niveau du comportement de cette M550d qui se conduit comme la Série 5. Elle fait preuve d’un excellent compromis confort/efficacité. La direction est précise et il est possible de configurer chaque modèle à la carte grâce à la suspension adaptative qui est malheureusement une option, que nous vous conseillons. Pour éviter tous désagrément, BMW a installé des trains identiques à la 550i, ce qui permet d’avoir une grande efficacité. Toutefois, il ne faut pas oublier le gabarit et le poids de cette M550d qui avoisine les 2 tonnes.
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