Depuis les suicides constatés au sein même de l'entreprise, Renault est semble-t'il l'objet de beaucoup de contrôles. Il y eut d'abord les enquêtes de la CPAM qui débouchèrent sur une décision surprenante de classifier au moins 1 des suicides comme "accident du travail". Récemment, une autre affaire traitant des arrêts de travail, relatée ici par Denis Adams, montre que l'Inspection du travail porte également son attention sur le cas Renault.
Aujourd'hui, c'est un rapport d'expert commandé après les 3 premiers suicides par le CHST (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) du Technocentre de Renault qui va être porté à l'attention du public.
Comme ce fut le cas dans un rapport de l'Inspection du travail précédent, les experts mandatés mettent en lumière des dépassements massifs du temps de travail au sein de l'entreprise. Ce regroupement de médecins, de sociologues et d'ergonomes (scientifiques qui étudient les conditions de travail et les relations entre hommes et machines) agréés par le Ministère du Travail présentera ses conclusions la semaine prochaine.
Leur étude a été réalisée entre juillet et septembre sur 63% des 8500 salariés du Technocentre. L'expertise indépendante a été réalisée selon la méthode Karasek qui comprend un questionnaire d'évaluation du bien être au travail. Les questions sont du genre : "Ai-je suffisamment de temps pour faire mon travail ? Ai-je la liberté de décider comment je fais mon travail ? Les personnes avec qui je travaille sont-elle agréables ? Combien d'heures travaillez-vous par jour ?".
De plus, une soixantaine d'entretiens individuels ont été menés. Cette méthode donnerait au final une image assez juste de l' "ambiance" générale au sein d'une entreprise.
75% des personnes ayant répondu aux questions déclarent travailler entre 9 et 12 heures par jour, soit bien plus que 39 heures hebdomadaires.
Bien que Renault ait présenté le mois dernier des mesures visant à améliorer la situation, les syndicats s'étaient montrés sceptiques sur la pertinence de ses propositions et n'avaient donc pas avalisé ce plan.
Et si on faisait la même enquête chez les équipementiers ?
(Source: Les Echos)
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