Il est toujours difficile pour un cabriolet de conserver l'esprit d'un coupé. On perd souvent en fluidité, en style et même en rigidité.
Nissan a pourtant réussi la transformation avec succès ! Le caractère de l'auto s'affirme sans casser l'esprit du coupé, les lignes voluptueuses s'accentuent, et top down, on n'a qu'une envie, c'est de mettre le pied dedans !
Avant même de parler mécanique ou châssis, on note que l'aérodynamique de l'auto est très bien étudiée. A 100 km/h, on peut discuter tranquillement avec son passager. Au volant d'une certaine Camaro, c'est une toute autre histoire ! L'américaine continuera à servir d'étalon (notez que le jeu de mot aurait été sympa avec une Mustang) dans la suite de ce dossier...
Pour l'instant, on va simplement hausser le rythme dans les environs de Bourneville. Les routes de campagne normandes offrent des dénivelés fréquents et des virages à dévers «exploitable», comprenez par là qu'en plaçant bien l'auto, on peut en sortir de manière artistique...
Nissan a passé le test de la rigidité avec succès ! On ne sent pas de perte de stabilité par rapport au coupé. Moteur chaud, il est temps de faire des vocalises... Le V6 reprend bas dans les tours, et on ne se lasse jamais de cette gentille poussés physique qui nous plaque au fond du siège ! La prise de poids est insensible (+30 kg), et on se plait à rétrograder inutilement pour entendre le V6 chanter !
Mais chante-t-il juste ce V6 ? Sa sonorité pourrait être qualifiée de métallique. Il a une bonne attaque, une très bonne longueur, mais il manque une finale, avec une variation de ton !
On pourrait se risquer sur un comparatif avec les sublimes Calvados de la distillerie Busnel et Anée du Pays d'Auge, qui fait office d'escale de ravitaillement. (Note: L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, un verre à la fois !)
L'essence même de ces Calvados réside dans le secret de ses chais. Authentique, pur, la beauté de sa robe n'a d'égale que sa longueur en bouche et son goût fruité...
N'en est-il pas de même pour notre Z qui se déguste même à l'arrêt, pour le plaisir des yeux ? Une si belle ligne ne peut aller de pair qu'avec un noble cœur. Le tout opérant dans une alchimie inimitable, dont seuls les ingénieurs de chez Nissan ont le secret.
C'est un état d'esprit, une manière de vivre, de bien vivre en fait. Le Calvados et la 370Z partagent ce point commun: ils sont destinés aux bons vivants.
Exquis, enivrants, on les savoure en sachant qu'un excès peut être fatal... Mais est-ce que prendre du plaisir en sachant que l'on doit en garder sous le pied (ou sous le coude, c'est au choix), ne fait pas partie intégrante du plaisir ? Modération, raison, passion... Kant aurait certainement eu un regard intéressant sur cette Z, avec ou sans Calva' dans le pif, d'ailleurs. Ne la perdons pas de vue justement, celle belle Z au regard perçant. Sur route, son comportement est exemplaire. La direction est... directe, l'attaque des freins est exemplaire, et on est sans cesse tenté d'aller chercher ses limites tant elle est efficace. Rapidement, le logo orange s'affiche, on n'ira pas déconnecter l'ESP... même si ce n'est pas l'envie qui nous manque ! (Raison, passion..)
Puisque nous entretenons de bons rapports avec la Z, parlons de la boite de vitesse, automatique sur notre modèle d'essai. On n'a plus le fameux bouton S-mode de la manuelle, on oublie donc les réaccélérations au rétrogradage. Les palettes tombent bien sous la main, mais on aurait aimé qu'elles tournent avec le volant. Pour le reste, elle est un tout petit peu trop lente à notre goût, mais convient très bien à la ballade et à la conduite quotidienne. On est toutefois largement devant la boîte de la Camaro, qui a un tempérament moins sportif ceci dit.
Pour terminer à l'intérieur, notons la qualité des matériaux. Sur une auto facturée à moins de 45 000 euros, cela frise l'exploit. De telles prestations sont probablement uniques au monde à ce niveau de prix. La Camaro est tout simplement larguée même si cette dernière dégage une aura incomparable. L'américaine a pourtant de sérieux atouts, comme un look absolument fantastique, une sonorité bien plus suggestive (V8 oblige !) et elle conserve un plaisir de conduite indéniable. C'est donc vraiment une question de goût. Conduite précise ou force brute ? Il n'y a que le tarif qui les rapproche ! Revenons à la Z, pour faire un dernier point sur son GPS. Il faut être patient et... tolérant avec lui. Pour relier la sublime ville d'Honfleur, il nous aura fait prendre le nombre maximal de péages possibles, et fait traverser la Seine deux fois, on a donc eu droit au pont de Tancarville et au pont de Normandie dans chaque sens, juste comme ça, pour le fun. Ce détour nous plonge dans la nuit, alors que nous retombons dans la campagne de l'Eure.
La force de la Z réside dans sa facilité de conduite, et dans la disponibilité de son moteur. Quelles que soient les situations, elle offre un agrément de conduite sans faille. Par une chaude nuit d'été, elle offre un plaisir de conduite très satisfaisant. Le Shift Light nous saute à la figure, il faut passer le rapport supérieur, ce qui se solde par une nouvelle montée d'adrénaline et une poussée physique due au couple. On se pose alors la question, à qui se destine-t-elle ? Son coffre n'offre pas un espace très satisfaisant, sa consommation est élevée et sa puissance est démesurée par rapport à nos limitations. Avec cette utilisation restreinte, on se pose des questions...
Alors oui, on peut résumer la Z à cette étiquette que l'on voit dans son coffre. Voiture d'égoïste, d'épicurien, elle se dévore des yeux comme elle se savoure sur route. Il faut simplement attendre les bonnes conditions pour l'apprécier, lors d'une belle soirée d'été, dans un cadre champêtre, à température ambiante et en bonne compagnie, comme pour un bon verre de Calvados. Prendre du plaisir c'est aussi choisir le bon moment pour le faire. En France, cela ne dure que quelques mois. Vive l'été sans capote.
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