En 1971, l'Automobile Club de l'Ouest décide de doubler la traditionnelle séance d'essais du mois d'avril d'une course de trois heures. Cette initiative louable visant à satisfaire public comme concurrents, ne tiendra jamais réellement ses promesses. Ce qui aurait pu constitué le véritable hors-d'ouvre avant le plat de résistance constitué par les 24 Heures, ne fut jamais qu'un " amuse-gueule " sans grande consistance.
La séance d'essais d'avril 1971 reste à plus titre dans les mémoires. Cette année là, Jackie Oliver, tourne à plus de 250 km/h de moyenne sur un tour avec sa Porsche 917, s'offrant une pointe à 386 km/h dans les Hunaudières. Des chiffres étourdissants qui vont quelque peu éclipser la première édition des "3 heures du Mans", organisées pour dynamiser des journées d'essais un peu rébarbatives aux yeux du grand public, mais aussi pour tester la nouvelle procédure de départ lancé. Sous le soleil, la plupart des concurrents "jouent le jeu" et satisfont à une séance d'essais spécifique le samedi après-midi, visant à établir une grille de départ. La Porsche 917 "du record" de Bell s'empare logiquement de la pole position devant la 917/20 de Kauhsen, les deux Ferrari 512 M de Juncadella et Loos, la Lola T 70 de Pilette, etc ... Forfait, la 917 de Bell laisse la vedette à celle de Kauhsen, qui a reçu le renfort de Van Lennep. Solidement installée en tête, la 917/20 abandonne à la mi-course, laissant la voie libre à la Ferrari de Loos, qui précède la Ligier JS3 de Guy Ligier et la Porsche 908 de Chasseuil-Ballot Léna. La Ferrari a course gagnée lorsqu'elle tombe en panne sèche et la Porsche 908 des Français s'impose après que la Ligier ait été retardé par des problèmes de batterie. De par la qualité de son plateau et des rebondissements de fin de course, cette première édition restera comme le meilleur millésime de la petite série.
L'année suivante, l'épreuve qui est passée de 3 à 4 heures sera aussi ennuyeuse que terne. Venu nombreux, le public est déçu de ne pas voir en course les Matra, Ferrari et autres Alfa Romeo, pas plus que les Ferrari Daytona ou De Tomaso Pantera en GT, reparties après les essais. Emergeant de ce plateau très pauvre, la Lola T 280-Ford 3 litres de Bonnier-de Fierlant réalise comme prévu un cavalier seul et s'impose avec une confortable avance devant la Chevron 2 litres du Suisse Dupont, bien secondé par José Dolhem.
En 1973, les 4 heures retrouvent un peu de vivacité. Si les Matra et Mirage, vues aux essais sont absentes de la course, le public peut se consoler avec un joli (mais bref) duel entre la Lola 2 litres de Larrousse et la Porsche Carrera RSR de Müller. Après 6 tours, la barquette renonce et la Porsche s'installe confortablement en tête. Le spectacle est heureusement sauvé par une bataille entre la seconde Porsche RSR de Koinigg-Schurti, la Ferrari Daytona d'Andruet-Wollek, la Ford Capri de Birrell, la Chevron de Dubos et la Corvette de Greder. Un peloton varié et remuant dont les animateurs vont hélas s'essouffler, laissant la 2e place à la Porsche 910 de Touroul-Rouget. Organisées pour la dernière fois en 1974, les 4 heures se terminent dans la confusion avec la mise en place de deux manches de deux heures. Alfa Romeo et Matra relèvent le défi, mais aucun des deux prototypes ne termine et la victoire au cumul des manches, revient à la Ligier JS 2 de Guy Chasseuil. La crise énergétique, mais aussi la crise d'identité qui frappe l'endurance au milieu des années 70, mettront un terme aux essais d'avril et par voie de conséquence aux 4 heures du Mans.
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