Depuis sa création en 1923, le grand prix "les 24 Heures du Mans" a connu ses heures de gloire mais a été aussi le théâtre du plus terrible des accidents survenus dans le monde automobile. Le livre intitulé Le Mans,11 juin 1955 : la tragédie de Christopher Hilton va bouleverser les passionnés de cette course mythique d’endurance.
Dans l’ouvrage de l’auteur anglais Christopher Hilton, vous pourrez découvrir une véritable enquête historique et apprendre enfin toute la vérité sur le drame qu’a connu les 24 Heures du Mans le 11 juin 1955. Ce livre est à la fois bien documenté et bien écrit, ce qui le rend passionnant. Par l’intermédiaire de cet événement tragique, Christopher Hilton aborde tous les sujets qui sont liés au sport automobile et apporte ainsi des analyses intéressantes : la sécurité, l’économie, la sociologie, l’être humain et l’évolution du sport automobile. Voici un extrait du livre qui évoque le contexte de l’accident : "Il est facile de se focaliser sur les risques de la compétition automobile. Surtout depuis que la plupart des autres activités humaines sont de plus en plus sécurisées. Cela donne un caractère archaïque au pilotage automobile. Dans une partie de tennis, une balle qui sort, c’est un point de perdu. Dans une course, une voiture qui quitte la route, c’est un risque mortel pour une ou plusieurs personnes. A partir des années 1950, la plupart des pilotes portèrent des casques, mais pas tous : certains conservèrent leur casquette ! Il n’y avait pas de ceinture de sécurité dans les voitures. Et il n’y avait pas non plus d’arceaux de protection à l’intérieur. Entre les voitures et le public, il n’y avait qu’une bande de terre clôturée de chaque côté. Pendant, ce temps, la vitesse ne cessait d’augmenter… Il est facile d’oublier que les stands de l’époque étaient loin de ressembler aux stands actuels, larges d’accès, spacieux, très bien organisés et très bien protégés contre toute intrusion. Ceux de 1955 étaient exigus, surpeuplés et étroits. Il y avait du monde sur le muret, sur les bornes de ravitaillement. On voyait même des gens, parfois une vingtaine de personnes, devant le stand."
Le drame
Le samedi 11 juin 1995 s’annonce comme une journée radieuse. Les Français attendent avec impatience la vingt-quatrième édition des 24 heures du Mans et ceux qui sont présents sur le circuit sont en pleine effervescence. La télévision n’a pas ménagé ses efforts. Elle déplace dans la Sarthe une cinquantaine de techniciens, deux cameramen et un commando de commentateurs pour que cette course soit immortalisée en France, mais aussi en Allemagne, en Italie, en Suisse, en Belgique et aux Pays-Bas. Le moment tant attendu arrive. Les pilotes se lancent. Quelques heures plus tard, le rêve se transforme en cauchemar. Hawthorn, bataillant contre Fangio, dépasse l'Austin Healey de Macklin mais il freine subitement et se rabat pour ravitailler... Macklin ne s’attend pas à cela et fait un écart vers la gauche : il ne voit pas les deux Mercedes qui foncent à vive allure dans sa direction : la première est pilotée par le Français Pierre Levegh et la seconde par Juan Manuel Fangio. Pierre Levegh s’aperçoit du danger imminent, lève le bras pour prévenir Fangio mais c’est Levegh qui percute l'Austin et la Mercedes décolle à près de 200 km/h : elle explose dans la foule. On compte 81 morts et plus d’une centaine de blessés. Pourquoi Hawthorn a agi de cette façon ? Christopher Hilton vous apporte des explications. Un autre extrait du livre révèle l’atrocité du moment : "La zone de l’accident ressemblait à l’enfer". Jacques Lelong, le jeune Parisien, raconta : "Un choc terrifiant. Je me suis plié en deux et avant qu’une pièce de la voiture me mette KO, j’ai eu le temps de voir à mon côté un homme décapité se désarticuler comme une marionnette. Quand je suis revenu à moi, j’ai eu l’impression d’être transporté quelques années en arrière : lorsque j’étais en Alsace, en 1944. Une bombe larguée par un avion était tombée sur notre groupe. Et c’était le même spectacle. Des blessés, assis, allongés, debout, hurlant de peur, des visages sanglants, criblés de plaies. J’ai vu le corps d’une petite fille en robe légère, dans une mare de sang, piétiné par les gens affolés."
Par la suite, la sécurité et l’organisation du sport automobile seront enfin améliorées. Il aura fallu un terrible accident pour qu’un déclic s’opère…
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