Reine d'un jour
Débutée dans le précédent numéro d'Automobile Historique, la Saga de la Lola T 70 se poursuit avec le lancement de la série MkIII B en 1969. Toujours aussi véloces, elles sont les grandes animatrices de la saison, mais elles figurent rarement à l'arrivée. Seule la voiture alignée par l'équipe Penske parviendra à sauver l'honneur, en offrant à Daytona, son unique succès en Championnat du monde.
En dépit d'une première saison en demi-teinte dans les épreuves de Championnat du monde en 1967, les Lola MkIII ont tout de même séduit un bon nombre d'équipes privées. Plutôt fragiles sur les longues distances, elles ont affiché une réelle suprématie dans les épreuves courtes et se sont révélées nettement plus performantes que les Ford GT 40 "clients". Très à l'aise sur les tracés rapides avec leurs moteurs Chevrolet 6 litres, elles perdent toutefois de leur suprématie en 1968, lorsqu'elles doivent se conformer au nouveau règlement du Groupe 4, limitant la cylindrée à 5000 cm3. Intervenue au printemps 1968, cette homologation va sauver la carrière sportive de la T 70.
Alignée en prototype, mais véritable "Sport" dans l'esprit, elle bénéficie de la haute bienveillance de la CSI, qui l'accueille dans ses épreuves internationales, bien que les 50 exemplaires requi, n'aient pas été encore construits. Face aux Prototypes 3 litres, la T 70 semble capable de jouer un rôle de premier plan dans le Championnat 1968. Les tensions entre Broadley et Surtees, suivis d'un divorce, priveront malheureusement la T 70 de tout développement. De surcroît, Broadley débordé par la production et la mise au point de la nouvelle T160 Canam, un programme de Formule 2 avec BMW et ses projets à Indianapolis, a décidé de ne pas participer officiellement au Championnat du monde. Les intérêts de Lola sont donc représentés par Jo Bonnier, devenu importateur de la marque pour l'Europe continentale, alors qu'aux Etats-Unis, une équipe de deux voitures constituée par l'acteur Jim Garner (le héros du film Grand Prix), peut compter sur un soutien discret de Chevrolet. Des écuries professionnelles et bien structurées, mais qui ne disposent ni des installations suffisantes, ni de moyens techniques et financiers suffisants pour rivaliser avec les équipes d'usine. À la fin de la saison est bien maigre : un record du tour à Sebring et une 6e place à Brands Hatch... Décevant même pour une voiture dotée pourtant d'un tel potentiel, d'autant que dans les épreuves courtes, la T 70 fait merveille. Sa vélocité conjuguée à ses bonnes aptitudes routières fait le bonheur des équipes privées qui raflent les victoires dans les courses "de seconde division" face à des GT 40 vieillissantes et des Porsche bridées par leurs moteurs deux litres. Autant de succès atisent la demande et Broadley décide de lancer la production d'une seconde série de coupés T 70, à l'automne 1968.
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