Nous sommes en décembre 1898 : au pied de la butte Montmartre, une bande de joyeux convives n’attend plus que l’arrivée des frères Renault pour ce réveillon de Noël. Pour la première fois, tous deux arrivent en voiturette. Le même soir, ils en avaient vendu 12…
L'histoire de la création
Dans un restaurant de la rue du Helder, au pied de la butte Montmartre, une bande de joyeux convives n’attendait plus que l’arrivée des frères Renault pour commencer ce réveillon de Noël 1898. Soudain, couvrant les rires et les conversations, un bruit de pétarade les attira sur le seuil de l’établissement. En 1898, Louis Renault fait le pari de gravir la rue Lepic en voiturette.
Perchés sur une minuscule voiturette, Marcel et Louis Renault savouraient la surprise de leurs amis. Plus tard, dans la soirée, emporté sans doute par l’euphorie du moment, Louis Renault fit le pari de gravir la rue Lepic, une côte pavée et pentue menant au Sacré-Cœur… Pari gagné ! En dépit de son minuscule monocylindre De Dion, la voiturette semblait se jouer de la difficulté. Au petit matin, lorsque Louis Renault regagna son atelier de Billancourt, il avait en poche douze commandes fermes et un acompte de soixante Louis d’or.
Désormais, il n’avait plus de doute : il allait être constructeur d’automobiles…
À l’automne suivant, la société Renault Frères vit le jour et Louis honora ses 71 commandes, construisant ses quadricycles dans un petit atelier au fond du jardin familial. L’escalade fut rapide. Il y eut d’abord ce contrat en 1905 pour le marché des taxis parisiens (les fameux taxis de la Marne de 1914), puis la participation active de Renault à l’effort de guerre. À l’aube des années 20, Louis Renault était déjà devenu le plus gros industriel français et sa nouvelle usine bâtie sur l’île Seguin à Billancourt s’imposait comme le symbole de cette puissance.
La récession économique de la fin des années 20, la discipline de fer imposée par Louis Renault, qui lui valut le surnom de "Saigneur de Billancourt", et enfin les troubles sociaux du Front Populaire ébranlèrent l’empire…
Des usines détruites pendant la guerre
La Seconde Guerre mondiale entraîna sa disparition. Les usines furent placées sous contrôle allemand. Sévèrement bombardées par les Alliés, elles furent détruites et reconstruites fièrement par le Patron. Ce comportement valut à Louis Renault d’être arrêté en 1944 et de mourir en prison, victime de mauvais traitements. Nationalisé en 1945, Renault qui devint alors "la Régie" ne retrouva réellement son plein rendement qu’en 1948.
La 4 CV : un succès sans précédent
La 4 CV, la première Renault de l’après-guerre, connut un succès sans précédent permettant à la jeune Régie de trouver rapidement un équilibre. L’aide de l’Etat, une offre plus diversifiée, la croissance des années 60 firent de Renault non seulement le premier constructeur français, mais aussi une entreprise en pointe sur le terrain social avec l’introduction en avant-première de la troisième semaine de congés payés. Sa situation permit au constructeur nationalisé de mieux résister que ses concurrents au premier choc pétrolier et aux années de récession. Toutefois, la tentative de conquête du marché américain à travers le rachat d’American Motors a coûté cher à la Régie qui a enregistré un déficit de 8 332 246 930 euros en 1984.
Le désengagement, en 1987, de l’aventure américaine, puis le début de la privatisation de Renault en 1990, rétablirent vite une situation bénéficiaire.
En dépit de quelques soubresauts (l’affaire Vilvorde notamment), Renault poursuit depuis maintenant plus d’une décennie sa croissance grâce notamment à des produits originaux (Espace, Twingo, Mégane, Scénic) ou des valeurs sûres comme la Clio. Entreprise de pointe, Renault, qui s’est également forgé une superbe réputation en Formule 1, s’est, de plus, découvert des ambitions internationales avec une importante prise de participation dans le capital de Nissan ainsi que l’établissement d’importants centres de production dans les pays émergents (Amérique du Sud, Turquie, Europe centrale).
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