L'Alliance pour la planète (collectif de près de 80 mouvements, associations et ONG) a lancé en décembre 2006 une campagne intitulée : "La publicité peut nuire gravement à l'environnement". Elle accuse les entreprises et les annonceurs d'utiliser de manière abusive les arguments écologiques dans les publicités. Par exemple, elle dénonce "une publicité pour un 4x4 expliquant qu'avec une émission de 174g de CO2 par km et par an, le véhicule rejette à peine plus de CO2 qu'une luge." L'Alliance a souligné "qu'en donnant une image verte à des entreprises, des services et des produits qui ne le sont pas, ce blanchiment écologique minimise et banalise la nécessité impérative de changer les comportements de consommation. Ce blanchissement participerait directement à la désinformation des consommateurs, contrecarrerait les efforts importants de sensibilisation faits en ce sens par les associations et par les pouvoirs publics et diluerait au final les démarches réelles de progrès déjà initiées par certaines entreprises".
L'Alliance pour la Planète a proposé aux candidats à la présidentielle la création d'un Comité Supérieur de la Publicité. L'Alliance propose que l'utilisation de l'argument écologique dans les publicités soit encadrée par des règles juridiquement contraignantes introduites dans le code de l'environnement et le code de la consommation. Elle souhaite aussi qu'il y ait des dispositions plus strictes pour les publicités de produits polluants ou énergivores notamment l'indication obligatoire sur l'impact environnemental des produits et même l'interdiction de la publicité pour les pesticides, les automobiles et les appareils consommant trop d'énergie. Les associations demandent que la profession soit sensibilisée à l'environnement et que les grands groupes publicitaires publient un rapport développement durable complet mesurant l'impact environnemental de leur activité à l'échelle mondiale.
L'Alliance remet également en cause le "Bureau de Vérification de la Publicité chargé de l'autodiscipline du secteur publicitaire en France. Association loi 1901 regroupant des publicitaires volontaires, le BVP n'a qu'un rôle consultatif. Il émet un avis lorsqu'un publicitaire lui soumet volontairement sa publicité mais cet avis n'est pas contraignant. Le BVP est juge et partie et qu'il n'a pas de vrais moyens de coercition et de sanction. D'où la proposition de la création d'un Conseil Supérieur de la Publicité (CSP) doté de moyens et du statut d'autorité administrative indépendante. Le CSP serait composé de représentants du MEDD, du MINEFI, du ministère de la santé et du ministère de la communication, d'un collège de professionnels regroupant agences, régies, annonceurs et d'un collège représentant la société civile (associations de consommateurs, familiales et environnementales). Le CSP aurait pour fonction essentielle de faire respecter les règles en émettant des avis contraignants sur tout type de publicité. En cas de manquements constatés, le CSP aurait le pouvoir de sanctionner voire d'interdire la publicité à l'image des pouvoirs actuels du CSA. En outre, cette autorité pourrait être saisi par les citoyens ou consulté sur les projets de loi concernant la publicité. Le CSP devrait être financé par les professionnels en fonction de leurs investissements à travers une taxe de 0,5 à 1% sur les budgets publicitaires qui atteignent 31 milliards d'euros par an." L'Alliance pour la Planète demande également la mise en place par le CSP "d'une certification de management de la qualité de l'information à l'image de la norme ISAS BC/P 9001 inspirée de la norme ISO9001 mais adapté au secteur de la radio et de la télévision. La norme ISAS BC/P 9001 mesure comment les sociétés de radio-télévision répondent à la norme ISO 9001 ainsi qu'à des critères particuliers : satisfaction des annonceurs et des associations, qualité et exactitude de l'information, innovation et créativité, transparence de la gestion, promotion et respect de standards professionnels et éthiques et utilité économique, sociale et environnementale des messages."
Résultat : suite à la présentation de ces propositions aux candidats à la présidentielle, quatre d'entre eux ont donné leur avis. François Bayrou, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et Dominique Voynet sont favorables à un encadrement plus strict de la publicité. Par contre leur action potentielle diffère. François Bayrou et Dominique Voynet sont pour la création d'un organisme de type CSP, Ségolène Royal est d'accord pour la réforme du BVP après un débat national. Nicolas Sarkozy est contre la "multiplication des structures administratives."
Retrouvez toutes les informations sur le site officiel : http://www.lalliance.fr/45-Publicite-Et-Environnement.
Source : Alliance pour le Planète, actu-environnement
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