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Rachida Dati, Carlos Ghosn et l'État français : 15% d'actions et 100 % d'embarras

Dans Economie / Politique / Politique

Michel Holtz

BILLET D'HUMEUR - le renvoi en correctionnelle de Rachida Dati, soupçonnée d'avoir perçu indûment 900 000 euros, fait ressurgir le fantôme de Carlos Ghosn et d'une époque de frasques du losange. Une entreprise où, durant cette période, comme aujourd'hui, le plus important actionnaire était l'État français.

Rachida Dati, Carlos Ghosn et l'État français : 15% d'actions et 100 % d'embarras
Rachida Dati ou le symbole d'une époque que l'on avait oublié. Crédit photo : MaxPPP.

On peut faire de nombreux reproches à Rachida Dati. Mais la ministre de la Culture a une qualité que peu de monde partage avec elle : celle de parvenir à semer de la gêne et du trouble, ou qu’elle soit, en politique comme dans le monde de l’entreprise. Depuis son renvoi en correctionnelle dans l’affaire des vrais faux honoraires, cette gêne semble faire l’unanimité au gouvernement, au parti Renaissance, chez LR comme chez Renault.

Tout le monde se rallie derrière une phrase : « on ne commente pas une affaire judiciaire en cours », ce bon vieux slogan dressé tel un bouclier qui permet de clore tous les débats. Comme si l’ancienne garde des Sceaux faisait peur à tout le personnel politique, et aux capitaines d’industrie.

La sulfateuse du dépôt de plainte

Mais de quoi se nourrit cette peur ? De sa promptitude à dégainer les plaintes auprès de la justice ? On ne peut pas dire que dans ce domaine, les accusations de Rachida Dati ont réellement porté leurs fruits, si ce n’est qu’elles ont permis de retarder ses propres échéances judiciaires. 

Car c’est tout de même elle qui, l’an passé, a attaqué Jean-Dominique Senard, le président de Renault, pas vraiment connu pour être l’homme le plus retors au monde. Une plainte déposée sous le prétexte que ce dernier ne l’a pas soutenu alors que le parquet accusait déjà l’ancienne garde des Sceaux d’avoir perçu de façon indue de la part du losange, près de 900 000 euros entre 2009 et 2011.

Dans la foulée, la maire du 7e arrondissement a accusé l’ancien patron de Michelin d’avoir un « comportement criminel continu, permanent et constant». Rien que ça. Au point ou le très zen Senard a fini par porter plainte lui aussi pour dénonciation calomnieuse. Un minimum.

Jean-Dominique Senard, un homme au « comportement criminel continu, permanent et constant» ? Crédit photo : MaxPPP.
Jean-Dominique Senard, un homme au « comportement criminel continu, permanent et constant» ? Crédit photo : MaxPPP.

On imagine la tête du juge examinant cette affaire dans l’affaire, en pensant à Rachida qui ferait semblant de trépigner en hurlant, « Senard ne veut pas m’aider alors qu’il sait que je suis innocente ». D’autant, qu’au moment des faits, le PDG du groupe était très loin de Billancourt, à la tête du Bibendum.

D’autant aussi, que la ministre n’a jamais produit de pièces suffisantes attestant qu’elle aurait réellement travaillé pour l’ex régie à la hauteur des 900 000 euros qu’elle a perçus, ce qui lui vaut aujourd'hui son renvoi devant le juge. Lequel a finalement, et finement, persuadé Rachida Dati de renoncer à sa plainte contre le président de Renault, et fort logiquement, Jean-Dominique Senard, a retiré la sienne.

Reste que cette micro affaire dans la maxi-affaire des détournements de fonds, rappelle une autre époque d’un autre président de Renault, beaucoup moins irréprochable. Cette époque, c’est celle de Carlos Ghosn qui semble ressurgir à la défaveur de l’affaire Dati.

Un État aveugle ?

Une époque, également, ou l’État français était, comme il l’est toujours, le plus gros actionnaire individuel du groupe Renault avec 15% du capital. À cette période, et jusqu’au départ de Ghosn, outre l'affaire Dati, Renault aura connu quelques autres scandales, comme celles des vrais faux espions en 2011. Si l’État, muni de ses prérogatives au conseil d’administration du groupe, n’a pas encouragé les agissements de son sulfureux PDG, ou s’il ne l’a pas laissé faire, il a au moins fait montre d’une étonnante cécité.

Ce n’est donc pas la simple date du procès de Rachida Dati que les juges vont annoncer au mois de septembre prochain, lequel devrait se tenir l’année prochaine. Mais ils vont inscrire au calendrier de la justice la date de la fin définitive d’une époque où les affaires privées, même illicites, se mêlaient allègrement aux affaires publiques, même peu recommandables. C’est du moins l’espoir de cette fin définitive qu’il faut garder chevillé au corps.

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