En bref

SUV familial 5 places, 4,45 m de long

Transmission 4x2 (motricité renforcée en option) ou 4x4

Ses cibles : Peugeot 3008, Nissan Qashqai, Kia Sportage...

A partir de 22 990 €

Paradoxe: Renault, qui souvent se vante d'avoir raison avant les autres, aura attendu le printemps 2015 pour proposer un SUV familial "fait maison" et crédible à sa clientèle. En effet, ce n'est pas avec le terne Koleos (un peu trop gros, un peu trop glouton, et surtout bien trop fade), "emprunté" à sa filiale coréenne Samsung, que le constructeur français pouvait espérer inquiéter les Peugeot 3008, Nissan Qashqai, VW Tiguan et autres Kia Sportage. Il y avait donc une véritable lacune dans l'offre du losange, que le succès du petit Captur soulignait avec d'autant plus de force. Mais ce mauvais cycle a une fin, que marque l'arrivée du Kadjar dans les halls des concessions.

Techniquement, pas de surprise. La plate-forme utilisée pour le Kadjar est la même que celle du Qashqai de Nissan, ce qui préserve des mauvaises surprises et déceptions. Les deux véhicules partagent en effet certaines motorisations et transmissions, ainsi que leurs trains roulant et autres éléments électriques et électroniques. De fait, les dimensions des deux voitures sont quasiment identiques: long de 4,45 m, le Kadjar mesure 7cm de plus que le Qashqai grâce à un étirement de la partie arrière qui bénéficie directement au volume de coffre. Celui-ci s'établit à 472 dm3 (430 pour le japonais) et peut même approcher 1,5 m3 une fois les banquettes arrières rabattues. Notons au passage que le Kadjar soigne les aspects pratiques avec sur les finitions Edition One (disponible au lancement) et haut de gamme Intens une fonction dite « Easy Break »: les dossiers de banquettes arrières se rabattent selon un découpage 2/3 - 1/3 en tirant simplement des manettes situées sur les parois du coffre. Le cache-bagages à enrouleur peut quant à lui prendre place dans l'un des deux compartiments de la soute à double plancher, tandis que le siège passager avant se plie pour former tablette, permettant le chargement d'objets longs (jusqu’à 2,55 m.). Le Kadjar est donc un véhicule pratique, mais l'on n'en attendait pas moins du créateur de l'Espace ou du Scénic.

Essai vidéo - Renault Kadjar: la bonne voiture au bon moment

Ergonomie sans reproche du poste de conduite, mais présentation sans fantaisie. Trop de plastiques durs, également


Peu de surprises dans l’habitacle, spacieux et ergonomique. Le Kadjar n’est pas doté d’une grande tablette verticale comme le nouvel Espace, mais reçoit (en série sur Intens, option à 800 € sur les autres) le système R-Link 2 à écran tactile et commande vocale, avec une interface parmi les plus agréables et faciles à utiliser de l’industrie automobile. Celui-ci embarque une cartographie TomTom et un Coyote pour vous avertir des fameuses « zones de dangers ». La note high-tech se voit renforcée par le compteur à affichage 100% digital, ce qui permet d’en faire varier les modes d’affichage (4 modes de visualisation conférant une ambiance plus ou moins sportive, couleurs variables).


Une poignée de maintien directement inspirée de celle de la Peugeot 3008
Une poignée de maintien directement inspirée de celle de la Peugeot 3008
Les Kadjar à deux roues motrices peuvent se voir dotés d'un système de motricité renforcée (250 €)
Les Kadjar à deux roues motrices peuvent se voir dotés d'un système de motricité renforcée (250 €)
Les adultes bénéficient d'un bon espace aux jambes et aux coudes
Les adultes bénéficient d'un bon espace aux jambes et aux coudes

Pour le reste, on retrouve l’ambiance très typée Renault, un peu trop « plastoc » dans les coins mais globalement bien pensée. Les commandes tombent sous la main, la vision périphérique satisfait, et ceci permet de se sentir immédiatement à l’aise au volant. Un vaste toit vitré (surface de 1,4 m2) figure au catalogue des options (600 €), mais l’on regrette que son occultation par vélum électrique impose de garder le doigt posé sur le bouton tout le long du processus. Une commande par impulsion serait plus appropriée.

Trois moteurs seront proposés dans un premier temps. L’essentiel des ventes sera assuré par le bien connu bloc dCi 110, qui sera le seul à laisser le choix entre la boîte manuelle 6 rapports et la transmission automatique à double embrayage EDC. Dans les deux cas, les émissions de CO2 s’établissent à 99 g de CO2/km avec les roues de 17 pouces (103 g/km avec les roues de 19’’). Au niveau de puissance supérieur, on trouvera un dCi 130, disponible en traction ou avec une transmission intégrale qui fonctionne selon trois lois : mode 2 roues motrices / mode automatique qui répartit le couple entre les deux essieux selon les conditions de roulage / mode « Lock » avec 50% du couple sur le train arrière. Notez que les Kadjar à deux roues motrices peuvent se voir dotés d’une fonction Extended grip (option à 250 €) qui, associée à des pneus Mud & Snow, en améliore l’aisance sur terrain difficile. Un excellent compromis pour qui est à la recherche d’un véhicule polyvalent sans s’encombrer d’une transmission intégrale forcément plus gloutonne. Pour notre part, nous avons conduit le Kadjar avec sa motorisation essence, à savoir le 1.2 TCe de 130 ch, dans sa finition haut de gamme Intens qui est aussi la plus typé route avec ses roues de 19 pouces. Cela ne nous a pas empêché de soumettre l’auto à des conditions relativement difficiles, dont elle s’est sortie avec brio.